Dimanche 07 mars 2010
à 16h25 |
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Le sage a dit : "Ce n'est pas à un vieux Portugais qu'on apprend à poser des parpaings". Comme il avait raison, la clairvoyance est une qualité essentielle à la survie. Et de la lucidité, il fallait en avoir lorsqu'une poignée d'impudents a osé déclarer sur le forum qu'il fallait accepter sur Hordes que les Anglais s'expriment dans leur langue natale. Comment ? Qu'ouïs-je ? Que lis-je ? Sur un site anglophone les Français doivent s'adapter et parler anglais. Ces enfoirés de rosbifs n'ont qu'à faire pareil sur les sites français, non mais sans blague. Pour paraphraser Sébastien Chabal : We are in France, we speak French ! Et s'ils ne veulent pas, ils n'ont qu'à aller ailleurs. Retourner dans leur pays où il pleut tout le temps, par exemple. Hordes, on l'aime ou on le quitte ! On est déjà bien bon d'accepter les Belges et les Québécois avec leurs expressions bizarres. Tristes vestiges du temps béni des colonies : de nos jours la francophonie est représentée par des bouffeurs de frites et par des buveurs de sirop d'érable à l'accent nasillard. Tout fout l'camp, ma bonne dame. Et puis, si des disciples de Pierre Laval tiennent absolument à aider les anglais à s'intégrer, ils n'ont qu'à traduire les propos de leurs cousins d'outre-manche pour que tout le monde les comprenne. Seulement voila, cela demande un EFFORT. Effort, l'horrible mot que voila. On est sur internet, pas à l'école. Faut pas déconner non plus. Saviez-vous que dans la langue de Shakespeare, "effort" se dit "endeavour" ? Non ? Cela prouve bien l'inutilité du concept. Faire des efforts... Pourquoi pas travailler, tant qu'on y est... De toutes façons, les français sont censés parler anglais. Déjà qu'ils ont du mal à écrire en français... Par exemple, saviez-vous que les mots prennent un S au pluriel mais pas au singulier ? Que les verbes à la troisième personne sur pluriel finissent par -ent ? Figurez-vous que certains l'ignorent. Leur français pique tellement les yeux qu'on se demandent s'ils ne sont pas des étrangers entrés clandestinment dont la langue natale est le bantou de Bujumbura (Burundi). Mais je vois des sceptiques dans l'assistance, laissons de côté toute polémique et illustrons nos propos avec un exemple pas le moins du monde sujet à controverse : les nazis en 1940. Il se trouve que dans les camps de concentration, avec le mélange des races, les prisonniers parlaient un jargon universel bâti à partir des langues domainantes. Quelle horreur ! Des sous-êtres déjà dégénérés à la base qui se mélangent entre eux ! Ceci prouve bien qu'adopter une langue internationale ne peut mener qu'à l'affaiblissement de la race. Parler anglais, c'est bon pour les sous-hommes - et pas seulement les Harkis. Parler anglais sur Hordes, c'est faire entrer le loup dans la bergerie, menacer la République et la démocratie toute entière. La perfide Albion truste déjà le monde des affaires, les journaux télévisés internationaux, les cours de langue vivante et le langage informatique, on ne va pas en plus leur livrer en pâture notre jeu par navigateur préféré. D'aucuns prétendent que, parce que l'anglais est la langue la plus parlée du monde, c'est à nous de nous adapter. Tout ça c'est de la graine de collabo, des tarlouzes qui baissent leur pantalon devant le premier envahisseur venu ! On se fait bouffer le bras et il faudrait en plus dire merci ? Je dis non ! Aujourd'hui on accepte les rosbifs, demain ce sera le tour des portos et des macaronis ! Luttons pour sauvegarder notre identité nationale ! Déclarons que parler anglais est hors charte, anticonstitutionnel et contre-révolutionnaire. Interdit d'être étranger, c'est la loi ! Seuls ceux qui justifient d'une souche française à la fois par droit du sang et droit du sol depuis trois générations ont le droit de joueur à Hordes. Les noms à consonnance suspecte feront présumer le statut d'étranger. Papieren, schnell ! Mais alors, me direz-vous, quelle attitude adopter quand un faible d'esprit envisage de faire l'effort de parler anglais, tel le collabo sous l'Occupation qui apprenait des rudiments d'allemand dans le but se faire bien voir ? La solution est l'évidence même : il faut dans un premier temps rejeter les étrangers, les mettre à l'écart, les laisser entre eux. Puis, une fois que l'opinion publique aura bien assimilé cette ségrégation, nous pourrons les expulser pour les renvoyer dans leur pays moisi qui n'a ni Arc de triomphe, ni tour Eiffel et dont les places portent des noms de défaites. Enfin, la solution finale consistera à traquer ces infâmes rosbifs pour les envoyer dans des goulags où ils crèveront en silence. Et enfin, Hordes sera purifié de tout corps étranger et autre tâcheron qui nuit à l'image de notre belle France. Les solutions existent, il nous manque juste un homme à poigne qui aura l'audace de les appliquer. |