Une journée de plus à errer sous un soleil de plomb à chercher de quoi subvenir à nos besoins. Une journée de plus à devoir supporter le poids écrasant de mon bouclier. Une journée de plus à devoir lutter contre les zombies. Une journée de plus à devoir vivre. Que la vie me paraissait désormais morne ... Malgré l'horrifique vision de mes camarades morts, l'envie de survivre avait toujours prit le dessus , mais maintenant, le fait de devoir vivre me paraissait si futile. Je rentrais donc en ville pour une nuit supplémentaire à entendre les râles incessants des zombies cognant contre nos portes, mais avant je pris quelques minutes pour travailler aux chantiers, toujours avec cette sensation de vide au plus profond de moi même. C'est alors qu'un appel radio se fit entendre ... (citation) OUVREZ LES PORTES ! JE VOUS EN SUPPLIE, OUVREZ ! Bien sur, pas un de nos concitoyens ne prit la peine d'aller aider le pauvre homme. On l'entendait, tambourinant à la porte, criant, pleurant, gémissant et suppliant que quelqu'un vienne à sa rescousse, mais pas un seul ne daigna aller le sauver. Pas un seul de ces abominables déchets humains. Pas un. Ils ne méritaient pas de vivre. Je me lançais donc et allai sauver le pauvre malheureux. Malgré les portes fermées, je me sentais porté par une force inexpliquée. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, le bougre et moi-même étions déjà en ville, sans une égratignure. Le temps qu'il reprenne ses esprits et qu'il se rende compte qu'il était sain et sauf, toute la ville s'était rameutée autour de nous et "Vive le Prodige, vive L’incroyable Gardien !" qu'ils criaient. Comment osaient-ils ? Comment osaient-ils être si hypocrites ? Je les haïssais, et vivre une journée de plus côtoyant ces ordures m'était impossible. Je regardai le pauvre homme, et ce fut un choc. Le regard qu'il me portait ... Ce regard, non pas rempli d'hypocrisie comme celui des autres chiens, mais rempli d'une infinie reconnaissance, de joie et de bonheur. J'en eus presque les larmes aux yeux, car cet homme était la preuve qu'il y avait encore quelque chose de bon sur Terre. Ce regard là , je m'en souviendrais jusqu'à la fin de mes jours, car c'est celui qui m'a sauvé la vie et m'a empêché de commettre l'irréparable. |