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Niv. expérience : 1
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Enfin fin. Toute une vie à trimer, à faire ceci ou cela sur commande, à supporter les autres et leurs requêtes, leurs jérémiades. Même les zombies avaient fini par me sembler plus sympathiques. Et ils m'avaient écouté, EUX. Ils avaient mis fin à mes souffrances. Je suis libre maintenant. Libre, et surtout SEUL ! -HUM HUM. Quelqu'un toussote derrière moi. Une voix grave et profonde. Mais comment est-ce possible ? Je suis sensé être mort, merde ! -DITES... VOUS VOUDRIEZ BIEN VOUS RETOURNER, S'IL VOUS PLAIT? ÇA ME PERTURBE DE PARLER À QUELQU'UN QUI ME TOURNE LE DOS. Lentement, j'obtempère. J'observe mon interlocuteur. Il est grand. Très grand. D'une main, il tient la longe d'un cheval blanc magnifique, dont le harnachement a du coûter une fortune. Mais c'est à LUI que je dois m'intéresser. Tout son corps est masqué par une longue robe noire, et son autre main, aux longs doigts osseux, tient négligemment une faux à double courbure. Mon regard remonte jusqu'à son visage. Mon regard se perd dans ses orbites vides, habitées seulement par une lueur bleutée comme venue du fond des âges. Ses dents d'un blanc d'ivoire sont figées dans un éternel sourire. Je comprends enfin. - Oh. Vous êtes... - OUI. DÉSOLÉ POUR LE RETARD, J'AI ÉTÉ RETENU PAR UNE ÉPIDÉMIE. - Et que ce passe-t-il, maintenant ? - TOUT DÉPEND DE VOUS. EN QUOI CROYIEZ-VOUS ? - Eh bien... Certains disent qu'après la mort on se réincarne dans une autre vie, une autre ville, pour faire toujours face aux même problèmes. Mais c'est que des conneries. - VOUS LE CROYEZ ? - Ben... C'est quand même possible, non ? Alors oui, je crois que j'y crois. Attendez... Vous voulez dire que ça va vraiment se passer comme ça ? - OUI. - Et si j'y avais pas cru ? Je me serais réincarné quand même ? - NON. - Meerde ! On a vraiment ce en quoi on croit ? - OUI. - Si j'avais cru à un paradis avec 50 nanas rien que pour moi, je l'aurais eu ? - OUI. - Meerde ! Y a pas moyen de changer ? - NON. Je veux continuer à me plaindre, mais il enfourche sa monture et commence à s'estomper au fur et à mesure qu'il s'éloigne. J'esquisse un pas dans sa direction, et... - Ouille ! La douleur me fait fermer les yeux un instant. Lorsque je les rouvre et les baisses vers mon tibia meurtri, j'aperçois la cause de mes souffrances. Un lit de camp. Dessus, un doggy bag et une caisse. Au loin, j'entends des gens crier : - Bienvenue en ville, les gars ! - Si taudis, sitôt banni ! - Atelier en priorité ! - N'oubliez pas Patamap ! Et meerde. |
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