J'avais dix huit ans lorsque c'est arrivé . Je m'en rappelle encore très bien,de qui j'étais, de ma vie passée et du fossé entre celle ci et celle que je mène aujourd'hui... Mais commençons par le commencement. Avec un suspense amoindri j'en ai peur, car vous vous doutez bien en lisant ces lignes que j'ai survécu en fin de compte. Enfin, jusqu'à maintenant en tout cas . Dix huit ans, donc . Et pas vraiment dix huit années reluisantes, j'en ai bien peur .Même si aujourd'hui elles peuvent vous apparaître idylliques, par rapport à la situation actuelle, je peux vous dire qu'a l'époque ça m'apparaissait vraiment comme l'enfer sur terre . Ah , si j'avais su ! A l'époque, j'étais un jeune " asocial " . Vous voyez le mec, toujours tout seul, en noir ,l'air déprimé, qui squatte le dernier rang et qui cause pas beaucoup ? Présent, c'est bien moi . Pas beaucoup d'amis, une vie amoureuse ... limitée . Et sans être vraiment un ' geek ' j'étais plutôt tourné vers l'informatique, la science fiction et j'étais un grand fana de Romero et de ses films excellentissimes .D'ailleurs, c'est en grande partie grâce à lui que je suis encore en vie . Merci vieux ! Je suivais des études pour entrer dans une école ... de commerce.Ouais, plutôt atypique hein ? je parie que vous attendiez autre chose.Bah non, perdu.A l'époque, ça me paraissait un bon choix, le statut de cadre, tout ça ... Bref, j'avais un rythme de travail très dense. Beaucoup trop, en fait mais c'était censé décourager ( avec un énorme succès ! )tous les postulants. Du coup, on était plongés dans nos bouquins, en train de revoir, je m'en souviens encore, un syllogisme particulièrement épineux d'un arrêt de cours de cassation, lorsque Mr Barthes, notre professeur principal, entra paisiblement dans notre classe, et mordit au cou tout aussi paisiblement notre prof .( paix à ton âme , vieille sorcière .) Sur le coup, personne n'a compris . je me rappelle les gloussements des filles du rang devant moi, pensant qu'il l'embrassait . Plutôt drôle, hein ? Bon, c'est sûr que quand le sang s'est mis à jaillir sur le sol, elles ont tout de suite trouvé ça moins drôle . Puis se sont mises à hurler . Super idée, vraiment . Du coup, il l'a lâcher , et à dû se dire que c'était au tour des élèves . Chaos indescriptible, hurlements, etc. Moi ? totalement pétrifié . C'est autre chose de voir un film et d'imaginer ses réactions si " ça arrivait vraiment " et de le voir " en vrai " . Sur le coup, je dois dire que c'est ma place au fond qui m'a sauvée . Au fond,juste devant la porte de secours ... Quand j'y repense, ceux du premier rang n'avait pas une chance, avec navarro qui se penchait vers eux, juste à côté de la porte ... je suis sorti en courant dès que j'ai réalisé que rester assis était globalement une très mauvaise idée,tout d'abord de la salle, puis du bâtiment. Suivi par une masse confuse de gens qui en faisaient autant en hurlant. Et dehors, là , juste devant mon bahut c'était VRAIMENT le chaos ... |