31 décembre 2017 J'observais les bulles qui pétillaient, j'avais du mal à garder les yeux ouverts, on avait dégoté une bouteille de Champagne dans une cave d'une maison dans le quartier résidentiel. Mais on avait récupéré d'autres bouteilles et tout cet alcool, ça me faisait tourner la tête. Etre en forme ce soir était compromis. Impossible de terminer mon verre, je me levais en cherchant mon matelas, les autres me demandèrent si ça allait, je répondais "oui" parce qu'il fallait répondre quelque chose. Je m'écroulais sur le matelas, avec un mal de crâne monstrueux, je tombais dans un profond sommeil. Les coups de feu me reveillèrent d'un coup, je regardais ma montre : 22h36. L'idée de m'être endormi tout l'après-midi m'effraya, pourquoi ne m'avaient-ils pas réveillé ? Ils n'y pensaient plus, surement. Neanmoins, je pris mon fusil de précision, mon Beretta, et j'accrochais le fusil de mon père sur le dos grâce à la bandoulière. Une fois à l'extérieur, je compris vite que les macchabées étaient de sortie en cette soirée de la St Sylvestre. Et nous, on était là pour leur offrir un magnifique feu d'artifice. " - Ah, tu es enfin réveillé, dis donc, t'as le sommeil profond. Plaisanta Jeff. - Ils ont l'air plus nombreux que d'habitude ? - Oui, on a tous été surpris. - Les enfants sont en sécurité ? - Oui, ne t'inquiètes pas, ce soir, pas de spectacle pour eux. " Ils étaient déterminés à franchir notre barricade ce soir, j'en étais même arrivé à infligé cinq balles de mon fusil pour en finir avec l'un d'eux. Togi était plus efficace avec son énorme fusil. Soudain, un zombie s'écrasa contre la barricade, il avait réussi à passer entre les balles, le choc me fit tombé en arrière, je me relevais sans hésitations, il continuait de taper, je pris le risque de contourner la barricade, pour l'aperçevoir et l'éliminer. Je retournais, non sans hâte, derrière la barricade. Le sergent nous disait de faire plus attention sur les ailes, et ne pas se concentrer uniquement sur les zombies qui arrivaient droit devant nous. Seulement, nous on se contentait de tirer, la faute revenait à Marcus qui ne nous avait pas indiqué, par radio, si des éventuels rescapés était en approche de notre position. J'hésitais à faire remarquer ceci au sergent, finalement, j'acceptais la situation et me reconcentrais sur l'attaque. Je regardais ma montre : 23h59 La nouvelle année approchait et, comme je l'aurais parié, c'était Vasquèz qui nous souhaita la bonne année en premier. Tout en continuant de tirer, on se le souhaitait, à tour de rôle, Vasquèz avait même jeté des confettis improvisé, faits avec des anciens magazines et autres journaux, qui pleuvaient sur ceux qui étaient derrière la barricade, comme moi. Puis Marcus cria dans la radio, " - Qu'est-ce que vous foutez ! Il en arrive encore, c'est pas fini, continuez de tirer ! " Il venait de casser l'ambiance mais il n'avait pas tord, on devait rester concentrés. Je devenais lassé de ces attaques, les zombies manquaient cruellement d'originalité, à chaque fois, il suffisait de tirer, nos déplacements étaient minimes, chaque soir, ce qui enlevait le côté stratégique de la chose. Pour la première fois, la pensée de mourir ce soir ou un autre jour me faisait ni chaud ni froid, la lassitude m'aveuglait. Je chassais ces pensées de mon esprit en me disant qu'il fallait vivre, que je sois toujours là , car on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve, qu'il soit en bien ou en mal. Je voulais voir ce qu'il m'arriverait quoi que ce soit. Donc, je redirigeais mon esprit sur la gachêtte et sur le viseur, et j'en alignais un par un, j'étais affreusement plus efficace qu'au début de l'attaque. Non, ces saletés ne me voleront pas mon corps ce soir, pas tant que je l'aurais décidé. Nous tous étions très loin de nous douter que la journée de demain allait changer nos existences de survivants, et pas seulement parce qu'elle marquait le début d'une nouvelle année. |