Voilà , le soleil se montre enfin, à ma fenêtre je sens que l’air est doux, un début de journée idéal pour pédaler. Récapitulatif : j’ai la machette, mes anabolisants, la pompe à vélo, au cas où, deux paquets de chips et une bouteille d’eau sortie de la cave. Tout est ok… Devrais-je la prendre ? Oui, je ne reviendrais jamais ici de toute façon. J’accroche la carabine au cadre du vélo, les plombs dans ma banane collector. Une casquette et c’est parti, j’ouvr… j’essaye d’ouvrir la barricade du garage, c’est tellement lourd… Bon je passerais pas la porte d’entrée… j’arrache les planches de la barricade centrale, j’ouvre le cadenas et je sors… Je commence à pédaler… ne pas se retourner… c’est triste de quitter sa maison d’enfance mais il faut être fort, c’est la survie qui compte... Première étape, rejoindre le pont de Chinatown pour atteindre le quartier de Brooklyn… étrange Broadway sans aucune animation, aucuns mouvements, les taxis jaunes ont été repeints d’un rouge singlant, je zigzague entre les restes de voiture, les petits cratères de bombe, des restes humains… J’approche du pont, la manœuvre va être compliqué, le pont est bondé de véhicules… C’est très silencieux, mais j’ai la facheuse impression d’être obeservé… ou d’être reniflé… en me retournant j’aperçois un petit chien, j’ignore depuis où il me suis mais je n’ai pas le temps de m’arrêter… ça y’est il a disparu sous une fourgonnette. Arrivé sur l’autre rive, je decide de longer la baie, le pont de Brooklyn est forcément au bout. Je peut enfin pédaler sans trop de soucis, moins de carcasses de voiture jonchant le sol… Par curiosité, je regarde les grattes-ciel de Manhattan puis quelque chose m’interpelle, un bateau, une sorte de zodiac, accélerant sur l’eau… Et si c’était eux ?… Je pédale plus vite en espérant voir où ils vont. Ils ralentissent, il me semble, ils s’arrêtent à côté d’un petit ponton avant le pont… étonnant… Bref des gens sont en vie, comme moi, il faut que je les rejoigne. J’arrive aux abords du pont, à ma gauche, un immense spot de golf et au fond, des bâtiments assez haut, je crois que c’est le Hamiliton Fort, il y a des complexes sportifs, et peut-être ceux que je recherche… Je descend de mon vélo et continue à pied en le tenant à la main. J’entends un cri : « - A genoux et les mains derrière la tête ! Sur-le-champ ! J’obéis, en souriant… je l’ai fait mes dis-je. - Allonges-toi ! et gardes tes mains où elles sont ! Un costaud me retourna sur le dos - Yeux ok, pas de traces de blessures, pas de morsures récentes. Il est bon sergent. - Ok le jeune, pas d’explications pour le moment, tu nous suis et tu bronches pas. Mon vélo à terre, j’abandonnais le fusil de mon père, dernier souvenir que j’avais de lui… |