Tout va recommencer. Comme avant. Je le sens. À cette idée, je me rebelle. Je saisis les affaires posées sur le lit, les glisse dans mon sac. Il faut que je sorte d'ici. Le plus vite possible. Et surtout, surtout, il faut que je croie en... Que je croie à ... À quoi ? Les souvenirs d'avant mon arrivée ici, s'estompent peu à peu. Impossible de me rappeler les paroles de mon interlocuteur. Ni son visage d'ailleurs. Bah, tant pis, ce n'est pas une croyance stupide qui changera ma vie ou ma mort, n'est ce pas ? Je passe en banque chercher une arme, puis sors seul dans le désert, à l'ombre de ma cape. J'ai annoncé que j'allais chercher un bâtiment. Les autres m'ont encouragé, et souhaité un retour rapide avec des audés. Les fous ! S'ils espèrent que je vais rentrer ce soir, ils se fourrent la phalange dans l'orbite. Ma contribution, ils peuvent se la mettre là où le soleil ne brille jamais. Les kilomètres défilent. Nourriture, puis eau y passent. Quel dommage ! Je n'aurai jamais assez d'énergie pour retourner en ville, zut alors ! À cette pensée, je souris. Une nuit tranquille, enfin. Mais je n'ai toujours pas trouvé ce que je cherchais. Car je n'avais pas menti en annonçant ma recherche d'un bâtiment. Simplement, je n'ai pas la moindre envie d'en faire profiter les autres. Enfin, je sens leur présence. Sur ma gauche, ils sont là . Nombreux. Sans doute une construction les a attirés ici. Sans hésiter, je m'approche. Mes yeux découvrent un bureau de poste. À nouveau, je souris. J'aurai de quoi m'occuper ce soir. Pourtant, toujours aucun signe d'eux. Je retrouve ma prudence, sors mon lance pile, le charge, et commence le tour du bâtiment, l'arme à la main. À l'arrière, je les vois. Ils font comme moi le tour du bâtiment, mais dans l'autre sens. Je m'apprête à faire feu, ils sont trop nombreux. Pourtant, quelque chose me retient. Peut être les vêtements pas si abîmés. Peut être leur volonté apparente de conserver tous leurs membres. Peut être et surtout la pancarte brandie par le premier d'entre eux. Je me frotte les yeux. C'est un rêve, il n'y a pas d'autre explication. Ma mort, mon arrivée ici, tout cela n'est qu'un rêve, je vais me réveiller. Mais non. Quand je soulève les paupières, cette impossible pancarte annonce toujours fièrement : (citation) Undead, YES !Je me pince vigoureusement. -Ouch Un peu trop vigoureusement peut être. Ils sont toujours là , me regardent d'un air étonné. Pas assez vigoureusement, tout compte fait. -Vous avez besoin d'aide, monsieur ? Quoi ? Pas de "Braaaaaiiiin", pas de grognement à vous glacer les sangs ? Un discours plus facilement compréhensible que celui des vivants ? Mais où donc suis-je tombé ? |