Je devinais que la journée avait débuté en entrouvrant les paupières, les puissants rayons du soleil indiquaient que nous allions avoir très chaud aujourd’hui. Au pied de mon matelas, un morceau de pain et un verre de jus, idéal pour se nourrir dès le matin. Je suis en retard, la corvée matinale avait débutée depuis une bonne heure selon Bill. Chaque matin, me dit-il, ils creusent une fosse et y balancent les cadavres et morceaux des zombies qui avaient attaqué la veille, ça demande du temps, et du sang froid, mais c’est important, pour les odeurs surtout. Il me dit qu’il fallait mieux que j’aille prendre des gants et un masque de protection, on ne pouvait pas savoir quelle était la quantité de microbes, virus et de saleté qu’on risquait de choper sans protection. Le spot était redevenu « propre », enfin ce n’était plus la peine de jouer au golf dessus. Jeff s’occupait de remettre quelques claymores pour ce soir, Marcus vérifiait le bon fonctionnement des projos et d’autres dont j’ignorais le nom continuaient de ramasser les corps. « - Le grand brun là -bas, c’est Wagner, il parle pas beaucoup mais il obéit à tout sans broncher, un soldat modèle en quelque sorte. Je t’ai pas présenté Vasquèz aussi, le petit latino originaire du Bronx, il se vante d’être le seul d’entre nous à avoir tué un zombie à mains nues, c’est un bon combattant avec une arme également. Puis y’a Mills, je l’aime pas trop, c’est le genre de skinned dangereux, bref t’embrouilles pas avec lui dans le futur. Et toi alors ? Tu viens d’où ? A part ton prénom, on connaît pas grand chose sur toi. - J’habitais pas très loin de Central Park, une maison où je vivais avec mes parents, ils m’ont laissé la maison pour les études à l’université, ils voulaient changer d’air, New-York ne leur convenait plus, ils sont partis au début de l’année près d’Indianapolis, quand tout ça a commencé, j’ai rapidement compris que je ne les reverrais plus jamais. Je ne suis jamais sorti de chez moi durant les premières heures de l’épidémie, j’ai tout barricadé, tout grillagé comme j’ai pu. Tout les jours, je faisait ma petite promenade dans Manhattan, je faisait de la récup’ dans un premier temps puis c’était pour me nourrir ensuite car les réserves à la maison diminuaient au fil des jours. J’ai reçu des transmissions sur le camp de réfugiés puis sur l’avant-poste, c’est pour ça que j’ai quitté ma petite forteresse. - Eh bien, tu as de quoi être fier !… On doit rejoindre l’sergent maintenant, on va enfin savoir ce qu’il nous mijote… Le plan du sergent paraissait impossible à réaliser, il était…audacieux. Il nous a expliqué que la majorité des zombies qui attaquaient chaque soir provenaient de Manhattan, leur instinct les attirait ici. Il en venait également du quartier résidentiel de Brooklyn bien sûr mais le sergent était persuadé que cela ne représentait qu’un infime pourcentage. Son plan était clair, il nous fallait couper définitivement les ponts qui relient Manhattan à Brooklyn. On a quelques explosifs ici mais ça ne suffirait que pour un seul pont et encore. Il savait où trouver des explosifs de qualité. Un gratte-ciel devait être détruit cette année, seulement avec les événements survenus, le chantier a été abandonné, on avait ainsi un bon stock d’explosifs à aller récupérer, entre ceux encore dans les caisses et ceux déjà installé dans les murs porteurs de l’immeuble, on avait de quoi faire disait-il. Pour moi c’était ingénieux mais pour Bill et les autres, ça ne ferait que ralentir l’inévitable, la mort du groupe. Il nous fallait des munitions en réserve, le sergent a dit qu’il allait y réfléchir mais avant tout, couper les ponts était une priorité et il nous fallait tenir ce soir une fois de plus pour eux et moi. Selon le sergent, nous partirons demain matin, deux équipes, une à la recherche d’explosifs et une autre préparant l’attaque de demain soir. Je ferais partie de l’équipe « explosifs » avec le sergent, Bill, Vasquèz et Wagner. On partira en zodiac avec des armes légères sans doute et de quoi transporter le matériel de démolition. En attendant demain, le programme de la journée consistait à aller chercher de l’équipement de bricolage, vis, ciment, planches, tôle, on espérait trouver des munitions aussi dans des magasins spécialisés où sur des endroits où avaient eu lieu des affrontements. Le sergent clôtura le briefing en rappelant qu’il fallait rester groupé durant les recherches et d’utiliser régulièrement les comlinks. Les armes de poing devait être aussi utilisées en priorité avant les armes à tir rapide, question d’économie. J’enfilais les vêtements qu’on m’avait prêté, je vérifiais mes armes, un Beretta et une MP5, équipement classique d’une opération d’assaut. On m’avait proposé un coteau de combat aussi, mais je gardais toujours ma machette… une grenade incendiaire aussi, on m’a dit de l’utiliser vraiment qu’en cas de surnombre dangereux… Ils m’attendaient, Bill gueula un peu puis, on partait en zodiac pour rejoindre Manhattan |