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Récit : « Etude de la mort. »

SommaireChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5Chapitre 6

Chapitre 7Chapitre 8Chapitre 9Chapitre 10Chapitre 11Chapitre 12

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Chapitre 4 : Conscience...
Vous décidez de vous laisser aller et pleurez à chaudes larmes, et puis tant pis pour la rétention d'eau! Vous avez décidé que vous mourriez ce soir, de toutes façons. C'est alors que vous sentez quelque chose sur votre épaule... Une main? Vous l'attrapez. C'est froid, et ça semble décharné. Ca ne ressemble même pas vraiment à une main! Malgré vos envies de suicide, un instinct de survie vous pousse à fuir. Vous vous retournez sur le dos et reculez aussi vite que vous pouvez. Vous pensez que cette position doit rendre vos actions burlesques, mais peu importe : vous être retourné sur le dos vous aura permis de voir à quoi appartenait cette chose décharnée. Vous réalisez soudain qu'il s'agit de la main de la doyenne du village! Son visage exprime le pardon, certainement pour s'excuser de vous avoir fait cette frayeur.



"-Bon... Bonjour, Marie.

-Désolée! Ca va? Oh, je t'ai tellement effrayé que tu pleures? Un homme comme toi...

-Votre main ne pa vas mieux... Euh, va pas mieux depuis votre blessure...

-Non, malheureusement, dit la pauvre Marie, qui s'était fait déchiqueter la main quelques jours plus tôt par des zombies qui la bloquaient. Quelqu'un lui avait trouvé un bandage et elle avait évité l'infection, mais sa main était restée en piteux état.

-Ah...

-Mais, tu sembles préoccupé?...

-Moi? (oui, toi, imbécile, tu veux qu'elle parle à qui?!) Oh! Euh... (trouve quelque chose à dire, vite!) Je suis inquiet par rapport à l'attaque de ce soir... (râh, c'est nul!)

-Ce n'est pas bien de mentir à ses aînés, dit-elle en souriant. Tu sais très bien que nous n'avons guetté que 1400 zombies, alors qu'hier, nous en avions compté près de 1600 à nos portes. Nous nous en sortirons indemnes, ne t'en fais pas. Il n'y a que Willy et Sarah qui soient mort... Dit-elle avec dépit.

Sauvez Willy! Pensez-vous.
-Ah, oui, ce pauvre Willy... Ils ne nous en ont même pas laissé un morceau!...
La doyenne vous jette un regard noir, qui vous fait vous taire instantanément. Bien que petite, la doyenne en impose suffisamment pour qu'on lui obéisse.

-Et ne change pas de sujet. Qu'est ce qui te préoccupe?"





Vous en avez marre. De toutes façons, qu'elle le sache ou pas, vous passerez ce soir avec la chaîne que vous avez trouvée hier autour du cou! Vous racontez donc les grandes lignes de cette histoire à la vieille Marie.


"-Alors, comme ça, nous sommes déjà des zombies?

-Oui, dites-vous avec une indicible tristesse.

-Mais c'est pas si grave que ça! Voyons, réfléchis : tu croyais vraiment que tu allais finir autrement? Et puis, tu n'auras plus conscience de ce qui t'arrive.

-Permettez-moi d'en douter... Puisque je ne serai pas mort, pourquoi perdrais-je ma conscience? Et j'aurais aimé finir plus décemment.

-Ne me dis pas que tu n'as pas vu leurs réactions, aux zombies? Tu crois vraiment qu'ils savent encore ce qu'il leur arrive? La seule chose à laquelle ils pensent, c'est à nous boulotter, c'est tout.

-J'ai deux bonnes raisons d'affirmer qu'une fois zombie, on a encore une conscience : tout d'abord, je ne serai pas mort, et mon cerveau restera le même. Ensuite, il y a ce fameux texte que j'ai trouvé il y a une semaine.

-...




La vieille Marie a une excellente raison de ne rien dire : voici le texte en question :



Je suis désolé de vous avoir quittés, mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire! Il faut que je vous explique, et j'espère que quelqu'un de la ville trouvera ce texte et saura me comprendre.

Comme vous le savez tous, Sarah, ma bien aimée Sarah, a été tuée lors d'une attaque de la ville. Jamais plus je n'ai été le même, ma vie a basculé. Et hier soir, nous avons subi une attaque particulièrement violente. Lors de cette attaque, une poignée de zombies ont réussi à investir la ville. J'étais derrière la porte de mon taudis, observant cette masse informe se déplacer parmi nos maisons, en souhaitant que tout le monde reste en vie. Alors, l'un des zombies se détacha du groupe et vint vers mon taudis. Je plaquai la porte, dans l'espoir d'échapper à la mort. J'entendis le grattement du zombie contre la porte, et soudain, une voix. Une voix que je connaissais bien. La voix de ma femme.
Elle était revenue, et de cette voix émanait une tristesse et une mélancolie incroyables. Je ne sus que faire. Elle repartit alors rejoindre le groupe qui saccageait la ville, d'une démarche hésitante.

Je pense maintenant que vous comprendrez pourquoi je suis parti, que vous comprendrez pourquoi je vous au quittés, parce que la séparation est la pire chose que je puisse subir.

Willy




Ainsi était mort Willy. C'était une fin triste, et merveilleuse à la fois. Une fin que personne ne souhaitait mais que tout le monde comprenait malgré tout. Willy était une bonne personne, et il manque maintenant au village.
Quoiqu'il arrive, ce bout de papier tâché de sang est la preuve indiscutable que les zombies ressentent des émotions. De là à dre qu'ils ont encore une conscience, il n'y a qu'un pas à franchir.



"-Vous voyez? Dites-vous à Marie.

-Je n'en ai pas le choix, et j'aurais aimé que tu ne me rappelles pas cette histoire! Cependant, il faut lire la suite du texte que tu as trouvé, nous apprendrons certainement quelque chose d'important.

-Que nous allons contracter une maladie horrible dont la mort sera un soulagement, ou quelque chose dans ce goût là! Ce texte est comme les oiseaux de mauvaise augure, il faut s'en méfier!

-Comme tu voudras. Dis-moi seulement l'endroit où tu t'es arrêté, s'il te plaît, que je puisse savoir, moi.

-Là, dites-vous en montrant du doigt le vieux papier. Mais vous le regretterez, Marie."




Marie se mit alors à lire à voix haute, ce qui a le don de vous exaspérer, mais vous n'avez plus la force de bouger. Vous écoutez, donc.





Les mutations du virus.


Quelque chose m'a impressionné, chez ce virus : c'est sa capacité d'adaptation et de mutation. Je ne saurais en dire le nombre, mais il est sans doute très élevé, bien supérieur à celui d'un virus classique. Tout d'abord, comme je l'ai écrit hier, il y a eu la mutation originelle qui a probablement provoqué toutes les autres. Elle s'est traduite par le "réveil" d'un cobaye, provoqué par l'accélération du phénomène de récupération d'énergie par les cellules. A son "réveil", le cobaye redevenait ce qu'il était avant, avec le même esprit, la même façon de voir les choses, etc... Heureusement, les cobayes restaient inanimés pendant toute une journée, ce qui me permettait de les étudier aisément. Par ailleurs, j'ai su profiter de cette capacité de mes cobayes à revenir à eux en les faisant croire que je leur avais sauvé la vie et en les renvoyant dans le monde des humains. Ils contaminaient alors les autres, sans que cela ne soit su. Mais je me répète, passons à la suite.

Comme dit plus haut, cette mutation était la toute première, et elle était extrêmement importante car restée stable. Le virus fonctionne d'ailleurs toujours de cette manière. Cette mutation en a engendré quantité d'autres la concernant. La plus importante est celle qui, lors de l'arrivée à la barrière de la mort, provoque un arrêt des fluides vitaux de quelques minutes pour permettre au virus de mieux se mettre en place. Cet arrêt des fonctions vitales a pour effet le plus important une atrophie du cerveau que même moi je n'ai su expliquer. Cette atrophie s'accompagne au réveil du cobaye d'un comportement très violent et cannibale. Etrangement, ce comportement est absent entre deux cobayes...

Il y eut de nombreux autres changements peu importants, souvent annihilés spontanément car nuisant à la survie du virus. La plupart des autres mutations n'ont eu aucun effet important, telles la mutation provoquant la putréfaction des membres ou le fait que la puissance des zombies soit augmentée par l'absence de photon, lors de la nuit, par exemple. Une chose reste certaine, ces êtres ont une conscience, et savent pertinemment ce qu'ils font, sans pour autant être capables de s'en empêcher. Il s'agit pour eux d'un plaisir qu'ils sont "obligés" de réaliser, tels les meurtriers fous à la pleine lune.




Arrête, Marie! Hurlez vous avec l'énergie du désespoir. Te rend tu compte que nous allons tous devenir comme ça?!

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