Il fallait que je parte. il est dur de reconnaître que son " chez soi ", quel qu'il soit, ne représente plus un endroit sûr. Dans mon cas, avec la porte en miette et le cadavre de mon père sur le sol du salon, ce fut vite fait. Partir, donc. Trois grande questions se posaient donc. Partir, quand ? était a priori déjà réglé. Tout de suite était le moment parfait. Restait " Partir, en emportant quoi ?" , "partir, comment ? "et "partir, pour où ?" Je m'accordais une heure pour régler la première question, rassemblant dans un sac de sport des bouteilles d'eau minérales, des cartes routières, des conserves, quelques photos, deux trois livres, et du matériel de première urgence ( bandages, etc ...) et deux ou trois autres trucs. Je n'avais rien de mieux sous la main. J'envisageais un moment d'aller voir chez les voisins, mais l'idée de me retrouver face à leurs corps déchiquetés me révoltait plus que celle de les piller, à vrai dire ... Je pris bien évidement mon sabre à champagne, n'ayant rien de plus conséquent sous la main, bien qu'ayant une conscience aigu de la protection dérisoire qu'il m'apporterait : il n'était pas vraiment fait pour couper quoi que ce soit d'autre que des bouteilles de champagnes ... Pour le " comment " là encore, je n'avais rien de mieux sous la main que ce sur quoi j'étais venu. En vélo, donc. il ne restait donc que la question la plus difficile, celle du " où " que j'avais tenté d'éluder pendant que je me préparais. il me fallait plus d'information. la TV ayant pris un nombre conséquent d'éclats de verre, elle était inutilisable. Le téléphone était encore et toujours saturé, impossible de passer le moindre appel ... Mais fort heureusement, il me restait l'atout ultime : Internet. Je me connectais donc, déplorant au passage devoir abandonner sur place mon PC, lorsque je partirais ... |