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Récit : « Descente aux Enfers »

SommaireChapitre 1Chapitre 2

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Chapitre 1 : L'oiseau n'a plus d'ailes
Note : Avant toutes choses je tiens à dire que c'est une fiction, la présence de personnalités phares de la secondes guerres mondiales ne sont pas une mauvaise manipulation de l'histoire au profit de mon récit, mais bien, de mon imaginaire, une modification majeure des conséquences de cette guerre sur le monde entier. Pour ne citer que lui, Scott Westerfeld en ai l'exemple avec son roman fiction : Leviathan. Il s'est inspiré de grands faits historiques, en gardant certains aspects, authentiques, de l'histoire pour alimenter son imaginaire. Alors, étudiants en facultés d'histoires, ou amoureux de la seconde guerre mondiale, ne maudissez pas cette manipulation d'une si douloureuse époque.
Bonne lecture !

Nous étions bien installé dans nos sièges baqués. Malgré l'habitude, je ne pouvais m’empêcher de renifler cette délicieuse odeur qu'est celle du kérosène, du métal et du cuir. Les moteurs du bombardier ronronnaient et faisaient trembler toute la carlingue. C'était un B-17 appartenant à la RAF, que nous avions appelé « Le Terrible ». L'équipage, silencieux car conscient, nous savions que ce que nous allions faire était important. Le gouvernement ne nous disait rien sur le fond de la mission mais la forme été inquiétante. D'abord parce-que c'était la première fois que nous devions bombarder un laboratoire de recherches ennemi. Mais aussi et surtout parce-que l'état major des États-Unis avait ordonné en urgence d'éliminer le plus gros bâtiment de recherche en armes bactériologiques de l'axe, alors que ces derniers avez pratiquement perdu la guerre. Le briefing fût court. J'avais des questions mais on m'a rapidement fait comprendre de me taire et de penser à une seule chose : la réussite. Étant chef de l'équipage, je n'ai pas relevé. Fait inquiétant encore, la présence inattendue de Winston Churchill, Adrian Tixier ainsi que le général Eseinhower, De Gaulle et son comité national. Plus une foule d'hommes bien habillés de la bonne société. Tous semblaient vouloir nous expédier le plus rapidement possible sur ce laboratoire, situé tout près de Berlin. Ou peut-être voulaient-ils que l'on quitte rapidement les lieux pour qu'ils puissent discuter de chose qui ne nous regardaient certainement pas. Mais leur grimaces exprimaient clairement leur inquiétude au sujet de ce centre de recherches.

Alors, au décollage, nous ne chantions pas. Cette fois-ci, plus que jamais, nous nous demandions si nous reverrons le sol anglais. Les moteurs ronflaient de plus en plus fort, l'harmonieux mélange des odeurs laissa place uniquement à celle du kérosène. Le bruit fût, comme d'habitude assourdissant. C'est le départ. Joey hurla : « As-tu vu la tronche des technocrates ? ». je ne répondis rien, plongeant mon regard dans le siens. Il compris que je me perdais dans mon introspection. J'observais par le hublot les falaises de Dover s'éloigner, laissant place au paysage routinier de la Manche. Jusqu'alors, tout les vols étaient accompagnés de plusieurs bombardiers et chasseurs. Cette fois-ci nous n'étions que deux. Nous et un Spitfire. Je n'aimais pas ce genre de formation. Mais les ordres sont les ordres. Le voyage fût plus court que je ne l'aurai voulu. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir que déjà je vois le toit des maisons de Berlin.

Frank, le coordinateur m’appela : « Eh, Oliver, viens voir ca ! ». Au-dessous de nous se passait une scène absolument troublante. Des millions de Berlinois se ruaient vers l'Ouest. La plupart regardaient dans notre direction. Toute cette foule était retenue par un post de garde. Et c'est là que je vis quelque chose qui n’annonçait rien de bon. Les soldats ennemis nous faisaient de grands signes avec les bras comme lorsqu'on appel à l'aide. Mes hommes me demandèrent ce que nous devions faire. Je leur répondis qu'il ne fallait pas en tenir compte. Notre objectif n'était qu'à quelques minutes de nous. Peut-être aurai-je du les écouter. Car ce qui suivait fût la chose la plus épouvantable de ma vie.
A peine ai-je eu le temps de chercher un lien entre les grimaces de nos élites lors du briefing et la folie qui régnait à Berlin que notre ange gardien, le chasseur qui nous accompagnait, nous contacta par radio : « Le Terrible, ici Irondelle, vous recevez ? » Je me précipitai à la radio pour écouter la communication.
- Oui on vous reçoit Irondelle
- Un chasseur ennemi de type Messerschmitt en approche.
- C'était prévisible.
- Je vais sur lui, profitez-en pour éliminé la cible
- Recu.

Puis il nous dépassa. Quelques secondes s'écoulèrent quand notre Irondelle ré-ouvrit la communication effrayé :

- Il n'a pas tiré, il fonce droit sur vous, nous avons failli nous rentrer dedans, nom de dieu faites gaffe vous, me recevez ?
- Quoi ?
- Il fonce sur vous merde !

Je quittai le poste de radio pour me diriger vers le cockpit quand j’aperçus le Messerschmitt droit devant s'approcher de nous à une vitesse incroyable. Mes hommes voyant la scène se mirent à hurler. Nous fîmes basculer le bombardier dangereusement d'au moins cinquante degrés. Deux secondes passèrent puis se fût l'impacte. Je n'ai vu que l'avion ennemi rentrer littéralement dans l'aile gauche qui indiquait le ciel en arrachant avec lui les deux moteurs et la moitié de l'aile. Un énorme bruit d'acier qui se tort mêlé aux échappements du moteur de l’aile droite qui rugissaient comme des monstres, torturait mes oreilles. Je me sens propulsé contre une parois du fuselage. Je m'accrochai de toutes mes forces aux sangles d'attaches et je remarque que mes hommes firent de même. Je ne concevais pas la mort. Par chance, derrière le dossier des sièges se trouvent des parachutes qu'il suffit d'accrocher à la sortie pour qu'il s'actionne tout seul. Je hurle à mes hommes de faire de même. Ma voix se perdit dans le brouhaha général. Alors je m’empressai d’attraper d'une main le sac contenant le parachute et l'autre toujours, restait agrippée aux sangles. Je hissai la barda sur mes épaules. Je ne sais par quel miracle, je parvins à coincer mes pieds dans cette touffe de sangles, de sorte que je puisse attacher correctement le parachute sur mes épaules. L'équipage me mimait. Je sentais le sang remplir les vaisseaux sanguins de mon crane. Rapidement ma vision se troubla. Je me dirigeai vers cette porte constamment ouverte, par le biais de divers objets avec lesquels je pus m'agripper. J’attachai d'une main la sangle qui actionnerai mon parachute. Je pris avec difficulté une grande inspiration et je me hissai à l’extérieur de l'engin en chute libre. Les yeux fermés, les points serrés contre mon torse. Je suppliai je ne sais qu'elle divinité pour me préserver de cette mort certaine. Et je tournais, je tournais comme une hélice, la peur m'envahissais quand soudain un énorme choc m'immobilisa un instant. J'ouvris un œil puis deux toujours les dents et poings serrés. Puis je constatai que ma voile s'était miraculeusement ouverte. J’entamai une descente douce et confortable. Sous mes pieds je vis, tour à tour, les voiles de mes compagnons s'ouvrir. Mon cœur battais toujours la chamade. Fixement, mon regard ne se détournait plus de l'engin qui piquait comme une énorme pierre venu du ciel. Aucune fumée ne s'échappait de l'appareil en chute, seulement quelques débris s'éparpillaient dans l'air.

Nous descendîmes de longues minutes ainsi. Je regardais les sangles qui me retenaient au sac quand une explosion suivie d'une vague de chaleur m'atteignit. En regardant furtivement vers le sol que je ne guettais plus et qui pourtant était proche, je compris que le bombardier avait enfin terminé sa course. Un amas de fumée s’élevait bientôt à mon niveau. Quelques-uns de mon équipe s'étaient posés et me faisaient de grands signes. Je fis de même pour leur montrer que j'allais bien. Je ne pus garder pour moi la joie que je ressentais en voyant mes hommes sains et saufs et je riais à gorge déployée. J'atteignis enfin le sol. En suivant les instructions qui consistaient à plier les genoux de quarante-cinq degrés et de balancer mon torse en arrière de sorte qu'a l'impact sur le sol, mon corps se pose par étapes, pieds, fesses, dos puis tête. La chose faite, j'embrassai le sol Allemand, mes doigts enfoncés dans la terre. Nous étions tombé dans un champ fraichement labouré. Les campagnes Allemandes sont vastes. Ma première inquiétude fût celle d'être capturé ou tué par les ennemis.

Mes compagnons me rejoignirent en courant. A bout de souffle Joey s'adressa à moi :

- Oliver... Nous ne sommes plus que cinq et...
- Quoi ? Cinq ? Lui répondis-je.
- Tu n'as pas compté les voiles en l'air ?
- Mais les autres, ils...
- Dans l'avion... Paul notre pilote et le copi'. Et enfin nos tireurs de queue et de tête, John et Harry.

Abattu par cette nouvelle je plongeai mon visage dans mes mains. Ces hommes là, m'accompagnaient depuis le début de la guerre. Tous étaient remarquables. Justes et sereins dans leurs actes. Jamais je n'aurai trouvé de meilleurs camarades. En y repensant bien plus tard dans mon périple, peut-être avaient-ils eu cette chance de mourir sans jamais se relever. Ainsi, nous étions tous échoué ici. Loin des falaises de Dover, loin de l'élite politique. Si proche du but et si loin à la fois. Mais la mission ne représentait plus rien pour nous. Pour ma part, je n'arrivais pas à me rendre compte de ce qu'il venait de se passer. Nous avions pris de plein fouet un avion à plus de cinq cent kilomètre-heures. Et nous, simple morceau de chair et d'organes, nous avions survécu à ce choc d'acier, de feu et de force centrifuge, au dessus des nuages. Était-ce une chance ? J'avoue m'être posé la question un millier de fois dans mon existence.

Rapidement j'ordonnai à mon équipe, tristement réduite, de faire le bilan de ce qu'il avait sur eux. Moi, j'avais une carte de l’Europe et de la France. Mais pas de l'Allemagne. J'avais aussi plusieurs carnets vierges sur lesquelles j'ai rédigé ces lignes. Joey avait ses jumelles, des crayons, une arme de poing de type Colt 1911 et peu de munitions. Frank n'avait strictement rien d'autre que ses habits, son gros manteau bombardier et sa baïonnette que nous portions tous. Libs, le québécois n'avais rien non plus. Mais, et je n'aurai jamais été capable d'un tel courage, William que nous appelions Winnie avait dans la chute, attaché à sa ceinture la seule caisse d'armes et munitions que chaque bombardier se tenait d'avoir en cas de pépin. Incroyables, nous étions sidéré. Une boite de fer d'un mètre vingts, contenant quatre fusils M1 Garand, leurs munitions et des explosifs. Une aubaine. Nous nous sommes alors servis, j'ai pris un fusil et beaucoup de cartouche de .308. Le conteneur vidé, Winnie nous dit judicieusement qu'il fallait le garder pour que l'on puisse y stocker de la nourriture et des objets en tout genre, utiles à notre « cavale ».

Mon petit équipage mortellement et moralement bien entamé n'était pas faits de combattants, c'est entendus, mais comme tout le monde, nous avions eu nos entrainements au combat et rapidement, les habitudes des classes revinrent. Deux colonnes de deux, le cinquième fermant la marche surveillant à 6 heures. J'avais décidé d'aller vers l'ouest, vers la France en passant par le site du crash.. Le soleil m'indiquait qu'il était midi bien passé. Nous passâmes diverses clairières. Silencieux et inquiets. C'est sans encombres que nous parvinrent jusqu'à notre oiseau, mort, fumant encore. Il n'avait plus de formes. Difficile d'imaginer les dernières pensées de nos camarades à qui la folie venait de couper les ailes. Il n'y avait rien à en tirer de cette amas de ferrailles, de flammes et de fumées. Si ce n'est de la tristesse et de la colère. Nous passâmes notre route. Toujours vers l'Ouest.

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