Hordes Topics Hordes Topics Hordes Topics
Changer le design (bêta) :
[Par défaut]   [Dark]
 
Progression : 0/100
Niv. expérience : 1

Récit : « Descente aux Enfers »

SommaireChapitre 1Chapitre 2

3 bien 0 bof
Chapitre 2 : Loin du nid
Deux heures de marches, deux heures que nous avions laissé le bombardier se consumer. Et pas une seule patrouille allemande n'est à notre recherche. Il n'y avait pas d'autres bruits que les cris moqueurs des corbeaux de campagnes. Nous évitions les pâtés de maisons. Et nous avions tords car il n'y avait plus âmes qui vivent. Du moins, totalement. C'est à un carrefour de véhicules accidentés que nous remarquions la silhouette d'un homme qui semblait être un ennemi. Je pris les jumelles de Jo' pour analyser la scène qui se trouvait à environs deux-cents mètres de notre position. C'était donc bien un soldat Allemand. Je le voyais de dos, il était immobile. Il m'a paru d'abord ivre ou souffrant. Il se tenait debout, mais son équilibre lui jouait des tours. « Posons lui des questions ! » s'exclama Libs. Nous acquiesçâmes et nous nous mirent en route prudemment en direction du soldat. Je l'avais constamment en joug, son dos, bien dans ma ligne de mire. Nous étions enfin à cinquante mètres de lui quand je lui dis : « Hey... Toi ! ». Il se retourna vers moi. Son fusil pendait devant lui par la sangle, mais il ne le tenait pas. Le plus impressionnant fût son regard, tel un requin, ses yeux étaient complètement noirs. « Halte ! » lui répétai-je. Il avançait bizarrement, ses jambes semblaient à peine le retenir et à chaque fois qu'il posait un pied devant l'autre il gémissait. Sa respiration été rauque et difficile. « Je crois qu'il n'a plus toute sa tête... » disais-je à mes camarades qui le tenait en joug. Il s'approchait toujours malgré nos cris et nos gestes. J'empoignai fermement mon fusil, que je pointai vers son sternum. Je retins mon souffle en écrasant la gâchette. Le coup partit, la balle se logea dans son thorax. Il s'écroula lourdement au sol.

Son horrible respiration se mit à faire encore plus de bruit. Le pauvre homme gonflait ses poumons comme un démon. Nous nous en approchâmes prudemment. Ses yeux tournoyaient dans tout les sens. J'ai alors cru qu'il agonisait. Je demandai à Libs de lui tenir fermement les bras. De mon coté, je sorti la baïonnette de son étuis pensant pouvoir mettre fin à cette torture. Je posai ma main sur son front pour le tenir tranquille quand je sentis qu'il avait une fièvre incroyable. Il était brulant. C'est en rapprochant trop mon pouce de sa bouche qu'il avait soudainement tenté de me morde, au même moment et sans vraiment contrôler ma peur, je lui ai enfoncé la totalité de la lame sous la cage thoracique en sursautant. Il ne bougeait plus. Mais ces yeux regardaient tour à tour, moi et mon camarade Libs. Nous nous sommes regardé, stupéfait. J'ai donc ressorti la lame et lui ai ré-enfoncé plus violemment encore. Cette fois, il était mort. Mon cœur battait à tout rompre. Mes hommes gardaient le silence et je contemplait le cadavre. Je me répétais au fond de moi : « C'est pas possible, je rêve... Mon Dieu faites que je rêve ! »

Je ne sais pas si c'est le coup de fusil ou notre présence, mais plusieurs soldats et habitants sortaient soudainement des granges et des fourrés qui bordaient la route. Ils se déplaçaient de la même façon que le soldat que nous venions de tuer. Certains semblaient plus vifs que les autres et parvenaient presque à courir. Encore une fois nous avions crier « Halte ! » mais tout ces boiteux avançaient, la gueule ouverte, les mêmes yeux, vides d'expressions. Mais qu'avaient-ils ? Certains d'entre-eux avaient même des lambeaux de chair déchiquetés pendant de leurs visages, leurs torses ou leurs membres. Nous ouvrîmes le feu. Un concert de douilles voltigeaient en l'air, les cartouches s'éjectaient dans un bruit de verre que l'on cogne avec une cuillère. <Ting>. Ils tombaient comme des mouches, mais ne mourraient pas complètement. Nous prîmes la fuite, il en arrivait de toutes parts. L'avantage et que nous pouvions les semer très rapidement. Nous nous enfonçâmes alors dans un patelin nommé Rangsdorf. Essoufflé, nous nous arrêtâmes contre le mur d'une petite maisonnette du centre. La ville était déserte. Winnie déposa le conteneur par terre et lança un rapide coup d’œil derrière l'angle de la petite maison. « Il y a une église la-bas !
- Pas de boiteux ? Répliqua Libs.
- Non je ne pense pas.
- Laisse nous reprendre notre souffle Winnie. Disais-je à mon tour.
- Ok.

Je m'étalai, le dos glissant contre le mur jusqu'à m'assoir lourdement par terre. Winnie fit le pas de trop. Il sortit littéralement du mur, et s’avança d'au moins cinq mètres au milieu de la rue. A peine ai-je eu le temps de l'appeler, qu'un coup de fusil retentit et l'impact de la balle se fit pleinement entendre sur le torse de William qui tomba à terre. « Non ! » criai-je. « Ne bouge pas ! ». Le pauvre n'avais dû jamais entendre ces mots. Car je crois que mon pauvre Winnie est mort sur le coup. Je me hissai à l'angle de la maisonnette pour voir sans être vu. En me concentrant, difficilement, pour ne pas perdre mon sang froid, à l'inverse de mes hommes qui hurlaient des injures, je fis l'action suivante, que jamais je n'aurai puis refaire par la suite avec autant d'habileté : D'un coup d’œil rapide je vis que le tireur se tenait au sommet du clocher. Dans la rue, un soldat allemand courait comme un dément en direction de cette même église. Comme j'ai dis, je ne sais pas par quel miracle, je me suis mis à découvert, accroupis, en position de tir, je tirai alors un premier coup qui ricocha tout près de la fenêtre du tireur embusqué, qui se mit immédiatement à couvert, et, je tirai une deuxième fois en direction du fuyard. En pleine nuque, il tomba la tête la première sur les marches de la sainte église.

« Je te suis ! » Dit Libs avec assurance. Les deux autres, Frank et Joey s’empressèrent de porter Winnie. Nous avancions en direction de cette église, en surveillant toujours cette fenêtre d’où le tireur était posté. Il ne se montrait plus. Ils ne devaient être que deux. Car malgré notre audacieuse avancée au beau milieu de cette rue d'où les positions de tirs embusqués ne manquaient pas, nous n'avions subit aucune embuscade jusqu'aux grandes portes en bois cloutées de l'édifice. Nous entrâmes en referment derrière nous. En bas des marches qui menaient aux clocher, l'allemand. Le tireur, qui semblait être tout juste arrêté dans son élan nous regardait de ces grands yeux bleus, stupéfait et surtout très inquiet. Il devait avoir vingt ans à peine. Joey, fou de rage se rua sur lui. Le jeune homme, conscient de son meurtre qui devait être le premier remonta à toute vitesse les marches qu'il venait tout juste de descendre quand nous l'avions arrêté. Et il hurlait en Allemand bien des choses, qui ressemblait fortement à des supplications. Joey, était du genre petit, mes trapu. Des petites mains mais, une fois les poings fermés, se transformaient en véritable briques. Oui, notre Jo était un bagarreur aguerri, et si je ne l'arrêtais pas dans sa lancé, il l'aurai certainement battu à mort. « Attends ! », lui criai-je alors qu'il été déjà dans les escaliers. Je couru à mon tour.

Les mots que bafouillait le jeune soldat se transformèrent en hurlements de douleurs. J'arrivai à temps. En effet, Joey avait coincé sa victime contre le mur de la petite pièce d’où l'allemand avait abattu Winnie. J'ai cru entendre au milieu de ces hurlements des « Stop ! », « Arrêtez, je vous en prie ! ». Je tirai de toutes mes forces mon camarade qui s'acharnait sur lui. J'y parvint et je fus suivis par Libs qui le retenait pendant que je m'adressais au jeune homme ensanglanté, tout tremblant. Il a d'abord cru que j'allais le frapper à mon tour. « Tu parle notre langue ?
- Oui monsieur, je suis désolé... Me répondit-il avec un accent allemand très fortement prononcé mélangé à ses pleurs.
- C'est toi qui a tiré sur Winnie... Mon ami ?
- Je suis désolé... Ne me tuez pas, ne me tuez pas !
- Répond !
- J'ai cru que c'était un verunreinigt monsieur.
- Quoi ?
- Un verunreinigt ! Un... Un homme qui porte le virus...

Le gamin éclata en sanglot, en me suppliant cent fois de ne pas le tuer. Je compris qu'il parlait de ces hommes qui boitaient, fièvreux et très agressifs qui nous poursuivaient. Je demandai à Libs d'emener Jo en bas, qui me fit comprendre d'un regard, qu'il n'aimez pas du tout l'idée de le laisser saint et sauf. Ce qui été comprehensible en un sens, mais cet allemand avait bien des choses à nous dire. J'entendais Joey, au pieds des escaliers, dénoncer ma clémence et mon indifférence face à la mort de William. Ce qu'il ne savait pas mon Jo, c'est que je pleurais de l'interieur mais que l'homme qu'il voulait tuer, pouvait nous être utile. La suite des evenements me donna raison. Alors j'étais seul au sommet de ce clochet avec ce soldat. Les traits du visages très fin, la peau d'un enfant, celui-là était tout sauf un vétéran. Le premier coup de fusil de toute sa vie, fut surement celui qui eu raison de mon regreté camarade. J'entamai à nouveau la discussion, mais il ne pouvait pas me répondre. Il était traumatisé. Je redescendis alors avec les autres pour lui laisser le temps de se calmer et de reprendre ces esprits.

A peine était-je redescendu que Joey se rua vers moi. Le regard très froid il me balanca:
- Il faut qu'on parle Oliver.
- Je t'écoute.
- Tu connais William ? Il monta d'un ton, tu sais Winnie ?
- Bon ca va me prends pas pour...
- Ca va ? Dit-il hors de lui en m'aggripant par le col.
- Lâche moi Jo ! Il me poussa et je continuai, Ecoute mon vieux, je n'ai même pas encore realisé ce qu'il viens de nous arriver... Je... Merde, regardes, tout s'enchaine si vite ! Nous passerons la nuit ici, demain, nous aurons le temps de réfléchir à tout ca...
- Tu dis vraiment n'importe quoi ! Termina Joey en me bousculant violemment de son épaule.

Je n'arrivai plus à penser. Nous n'avions pas eu une seconde de répit depuis notre chute. D'abord Paul, Tom, John et Harry dans le crash, et Winnie. Il m'était impossible de réfléchir. De comprendre quelque chose, ni même de pleurer. Frank restait depuis le début, muet. Sans expressions. Il restait avec le corps de William, sur un banc de prière. Libs est venu me voir, en comprenant que j'étais perdu, il me rassura, la main sur l'épaule en m'expliquant que je n'y étais pour rien. Et que Joey était à bout de nerf. Nous avions tous besoin de calme et de repos. Nous nous organisâmes pour passer la nuit dans cette église en empêchant toutes choses de pouvoir entrer. Nous étions loin du nid.

<< Chapitre précédentCommentaires (0)

Noter ce chapitre

+1 Bien Bof -1

Editer ce chapitre     Ajouter un chapitre