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Niv. expérience : 1
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Chef avançait dans la nuit. Seul, le vent soufflait dans ses cheveux et claquait sa tête couverte de sa longue écharpe déchirée. On ne voyait que son nez dépasser de la longue pièce de tissu noire qui cachait son visage fatigué. Il avait un bâton dans la main gauche et escaladait lentement la longue et terrible pente qui le menait vers la bête. Les traces qu’il avait vu ce matin l’avait guidé jusque là, un énorme tas de détritus où s’amassait des roues de voitures qui brûlaient d’un feu hardent durant une éternité dans lesquels les débris de ferrailles qui tombaient accidentellement fondaient. Une odeur de souffre planait dans les airs incertains de la nuit. Une lune pleine éclairait le chemin d’une douce lumière bleue mystique. Les pas de Chef étaient lent, il était parti seul. Il était parti tout seul… Dans sa main droite se logeait un revolver qui brillait sous l’éclat lunaire. ‘’Je suis là pour toi… Seulement pour toi… Ma p’tite bêbête je vais t’avoir. Ho tu verras, je vais m’en fendre la poire … Ma p’tite bêbête je vais t’avoir. Et j’te tuerai, même dans le noire … ‘’ Chantonnait-il en silence en frappant du pied une boite de conserve vidée. Il souriait légèrement derrière son écharpe mais soudain, il s'arrêta. Il avait entendu un bruit… -Enfin nous nous rencontrons… Enfin… Il tourna la tête, et son bras accompagna la mouvement. Sa mais gauche lâcha sa canne, et vint serrer le Colt de l’autre main. Il était prêt à l’action, prêt à appuyer sur la détente quand le moment devait arriver. Et le moment arriva. D’abord un oeil, aussi grand qu’une tête d’humain laissa apparaître son reflet. Blanc, vide, rien ne semblait rester de vivant … Puis un nez à moitié troué dont il ne restait que l’os qui avait été rongé par la saleté et la crasse verdâtre. La forme se cachait derrière une montagne de détritus. Chef qui était en contrebas s’avança vers l’immense pile. Il courrait. -J’arrive, tu vas voir, j’arrive ! Il grimpait dans les détritus de la falaise, tombait sur ses genoux dans la puanteur, se relevait toujours, et gardait son rythme. -T’as échappé à la chute des tours, mais à moi, tu t’en échapperas pas ! je t’aurais !… JE T’AURAIS ! Il hurlait à la mort, battait des mains dans le vide en espérant pouvoir grimper plus vite et pouvoir voir la bête, il bondissait, se redressait, se jetait de déchet en déchet, il se mettait à pleuvoir. Une goutte heurta son nez, il sentit la douceur de sa caresse. Il arracha son écharpe. Une longue touffe de cheveux grise vola dans l’air, en brillant dans la nuit sombre. une légère barbe avait envahit son menton lassé par la tâche. Il tenait son arme devant lui, d’une main, et se relevait en s’aidant de l’autre. Lentement, il atteignait le sommet. Son manteau noir volait dans le vent avec légèreté. Sa main tremblait, son coeur battait vite. Ses émotions se troublaient. Que penser ? pourquoi penser ? Il ne comprenait plus. Il ne savait plus. Il serra alors son arme encore plus vigoureusement. Il inspira. Un pas, et il était au sommet. La pluie tombait maintenant en abondance. Un pas, et il voyait la créature gigantesque qu’il convoitait tant. Un simple pas et sa quête s’achevait. Il s'arrêta un moment. Il hésitait. Il voulait en être sûr. Était-il prêt ? Il ne savait pas. Il avait fait tant de chemin pour arriver ici, et maintenant il ne se rappelait plus quel était son but. Il prit une fort inspiration. Il était prêt. Il leva la jambe. La bête cria. Il ne saillit pas. Le membre était paré à faire le pas. Tout était bon. Le monstre s’agitait fortement, il l’entendait. Il le savait. Le mutant l’attendait sans aucun doute derrière la colline, dans une sorte de creux dans les détritus où des cadavres de toute espèce devaient s’entasser les uns sur les autres, les tripes à l’air et certains membres inexistants. Sa tanière sentait fort la mort même dans cette énorme décharge. Chef posa le pied, la tête vers le haut. Il était fier. Il avait eu le courage de venir voir la mort en personne. Il inspira l’air, pour peut-être la dernière fois. Il baissa alors les yeux. Il prenait son temps. Il voulait savourer l’instant. Son revolver accompagna son regard. Il ne s’attendit pas à ça… Pas du tout… Un bébé… Un bébé dans son berceau… Voilà ce qu’il y avait en contre bas… Rien de plus… Un simple bébé… Il cria dans la nuit noir et ce hurlement vint percer les oreilles de mille orateurs et de mille inconscients. Il tomba… -CHEFFFFF ! je me réveillai dans mon cris abominable, noyé dans mes sueurs. Zora posa sa main sur mon torse. -Qu’est-ce qu’il y a chéri ? -Rien… Un mauvais rêve… Un simple cauchemar… Je me recouchai dans le sac de couchage troué. On dormait sous tente ce soir. J’espère qu’on pourra toujours dormir demain soir… Je ne savais pas encore, mais ce cauchemar j’allais le refaire encore bien des fois. Toujours le même. Demain nous allions fouiller les cadavres sous les tours effondrées. Je priais pour ne pas avoir de mauvaise surprise… |
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