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Niv. expérience : 1
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J’attends. Ça ne peut pas être possible. Elle va se calmer puis me ramener. Hey ! Depuis le temps qu’on se connait ! Qu’on survie ensemble ! C’est juste une mauvaise passe. Ça ne tardera pas… elle va s’apercevoir de la vraie nature du vampire… de « Steve ». Les heures passent, pas de nouvelle. Je me résigne. Mais qu’est-ce qu’il lui a donc raconté ? C’est impossible qu’elle se soit laissé aveugler à ce point ! Je ne peux pas attendre davantage sinon je risque de m’oublier. Je me transporte, pour ainsi dire, là où les âmes passent. C’est la nuit, je le devine, car un flot d’âmes surgit du néant. La plupart semblent déboussolées ou même furieuses tandis que certaines rares affichent un air de soulagement, voire de satisfaction. Jetant des coups d’œil à gauche et à droite, je ne reconnais personne. La première chose qu’on remarque, ici, c’est l’absence de mur. La mort n’est qu’une vaste étendue désertique, fade, à perte de vue. Le lieu de transition est marqué d’un immense tapis de cuir – selon la légende, il s’agit de la peau des damnés. C’est un mécanisme extrêmement simple. Il suffit de se tenir à cet endroit et de penser à sa réincarnation pour que ça fonctionne… Voyons… J’ai dit : il suffit de penser à sa réincarnation ! Malaise. Pourquoi je suis toujours là ? Les gens disparaissent autour de moi. Je n’ose pas demander de l’aide de peur de me faire rabrouer. Je ne comprends rien… Ça a un lien avec Maneige ? Le vampire m’a jeté un sort ! Je suis maudit ! Je sue à grosses gouttes spectrales. Allez… Qu’est-ce qui m’arrive… Respire… Calme… Concentration… Cool Raoul… Tout à coup, un groupe imposant d’âmes débarque en me bousculant. Vraisemblablement le chef, le fantôme en tête pointe une section quelconque du tapis. Tous acquiescent puis s’évaporent ! Abasourdi, je formule mentalement le souhait de les suivre… J’ouvre un œil… deux… je bats des cils… Je suis vivant ! Très bizarre comme expérience. Enfin, mes bras ! Mon corps ! Ha ! Et je suis déjà en ville ! C’est formidable ! La banque à ma gauche, le puits à ma droite. La belle vie. Les yeux plissés, je distingue vaguement le nom gravé sur l’affiche… Il y est écrit… Pâturage émasculé de l’Oppresseur. – NE FAITES PAS VOS TENTES ! NE TOUCHEZ À RIEN ! NE SORTEZ PAS ! RATIONNEMENT DE L’EAU OBLIGATOIRE ! ATTENDEZ LES RESSOURCES ! ON COMMENCE PAR L’ATELIER ! LE PREMIER QUI FAIT UN PAS DE TRAVERS C’EST LA POTENCE ! Ce tigre m’a glacé le sang. Le ton… c’est une blague ? Je gigote, mal à l’aise. Hein ? Un truc est coincé sous mes fesses… |
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