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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 40 : Aux abords du Pâturage
Deep et moi avons fouillé jusqu’à ce qu’on n’y voit plus rien, puis nous avons déposé le peu de ce que nous avons pu dénicher ou de ce qui trainait sur le périmètre en banque. Chacun de son côté, nous sommes ensuite retourné à nos couchettes. Je n’ai pas pu lui révéler tout ce que j’ai appris, je n’ai pas réussit à trouver les mots… Comment lui annoncer qu’on abuse d’elle chaque nuit ?

Je fixe les gravas sous mes semelles tandis que Toutakou et sa bande entassent les trésors de leur expédition. Je me demande si mon manuel des Castors Juniors ne serait pas caché sous la pile d’électroménagers ou sous l’amoncellement de souches pourries qui ne fait qu’agrandir… À bien y penser, le salaud n’a pas dû se faire chier à cacher mon livre, il l’a sans doute balancé par-dessus la muraille, dans le dépotoir ; quoi qu’il en ait fait, je ne retrouverai jamais mon bien.

Mon air naïf semble fonctionner, car, aujourd’hui, ils m’ignorent. Souvent, ils s’échangent des remarques désobligeantes tirées tout droit de leur répertoire, sachant que je les entends. D’autres fois, ils s’en prennent directement à moi, mais il est heureusement rare qu’ils en viennent aux attaques physiques. Une chose est constante : j’ai toujours l’impression qu’ils surjouent leurs congratulations masturbatoires pour me faire sentir misérable, esseulé, inutile.

Qu’à cela ne tienne ! Leurs allusions puériles n’anéantiront jamais plus mon moral qu’il ne l’est déjà. Et puis, j’en ai un, un ami, maintenant. Sans compter Deep qui m’a permis de survivre, LaFin se rapproche le plus de ce que je considère un allié. D’ailleurs, il est bientôt l’heure de fermer les portes. Je vais lui payer une visite et me renseigner sur d’autres histoires sordides à la Toutakou, si le cœur lui en dit.

Bizarre… pas à son poste. Clac métallique, je sursaute. Un zombie, il rôde, à proximité d’un tas de débris. Le monstre frappe un deuxième bout de métal. Il traîne les pieds en balançant des bras de chiffon, comme s’il attendait gentiment minuit avant de s’approcher. Je m’inquiète, je ne trouve nulle part mon ami. Les yeux plissés, je n’entrevois rien au haut de la tour de guet, ni sur la muraille, ni… Non… Je m’approche de quelques pas de la silhouette nonchalante.

Un souvenir ressurgit en flash des tréfonds de ma mémoire. Peu après le commencement de l’épidémie zombifiesque, et avant qu’un espoir de retour à la normale ne soit qu’utopie désespérée comme se l’est de nos jours, je m’avançais vers un homme que je croyais en train d’essayer d’ouvrir une grille avant de me rendre compte avec horreur qu’il s’agissait d’un putride tirant sur une main pour essayer de faire passer le reste du bras par le trop mince interstice entre les fils de fer du grillage. J’avais rebroussé chemin juste à temps. Mais l’escalade fulgurante de terreur ressentie en découvrant ce vers quoi j’allais à la rencontre avait perdurée dans ma carcasse des semaines durant. Des jours paranoïaques à me retourner à chaque pas et à halluciner des morts dans l’ombre, le corps parcouru de chair de poule. C’était aussi avant que je ne meure pour la première fois… Un vague relent de cette terreur m’assaille maintenant, me fige, m’empli de doute. Ma raison contredit ce que mes yeux constatent : ça ne peut pas être LaFin, ce zombie qui patiente aux abords du Pâturage.

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