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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 44 : C'est ça le plan
J’avance m’arc-boutant sur la porte massive qui s’agrippe au sol. Déjà le tapage contre la ville retenti. Allez, ça y est presque…

Une pierre freine la porte. Tiens, ça donnerait tout juste le temps à un zombie de la bloquer avec son bras. Mon cerveau s’emballe.

J’imagine qu’un mort-vivant passe effectivement sa chair putride dans la fente. Rien à faire : deux, cinq, dix se rameutent. C’est peine perdue. J’attrape Deep au passage, on grimpe la tour; ça m’a déjà sauvé, une fois. C’est naze comme planque, ils sont trop nombreux. Les zombies abattent le refuge. Je tombe, je me casse le dos, je me casse les jambes… Je me casse de la vie. Ma dernière pensée va évidemment à Maneige. C’est sa faute si je suis là. Sa faute si ce n’est pas fini.

Mais bon.

Un dernier redoublement d’efforts. Deux gars qui m’ont rejoint s’occupent de mettre le madrier en travers des portes fermées.

Moi, je m’écroule, exténué.

Derrière, il y a LaFin, les restes de LaFin. Ses entrailles palpitent dans une douzaine d’estomacs ambulants qui en redemandent. Saleté. Je me sens trahis. Il a osé me mourir en pleine face ! Non, non… C’était pas ça la solution. Ils n’auraient retiré aucune leçon de ça, franchement. Ils vont juste haïr LaFin. En vie, j’ai encore une chance d’aider Deep. Je ne l’aurais jamais revue si on était morts ! Les abus auraient continué dans la prochaine ville sans que rien ne change. Il faut que j’informe au moins une personne… au moins deux… Si je convaincs deux habitués du groupe, ceux-là seront écoutés, le message finira par passer. Il faut bien commencer quelque part. Il faut que ça change. Il faut que j’en parle à Deep, même si je ne lui dis pas tout de suite ce qu’ils lui font. Ça sert à rien de lui faire trop de peine. C’est la plus proche de Toutakou, sa voix comptera plus que la mienne. En plus c’est une fille. Manquera plus qu’à trouver un travailleur un peu déluré qui commence à en avoir marre de sa routine. Il doit bien y en avoir un. Faut agir en cachette. Ça se fera le jour, à coups d’insinuations… J’observerai les réactions, je vais bien voir qui semble plus allumé que les autres. Ils ne sont pas tous en mode pilotage quand même. Oui, c’est ça le plan. C’est ce que je dois faire. Dès demain, non, dès cette nuit j’y cogiterai, j’élaborerai mes répliques. Il faut que je les aide. Il faut que je fasse ma part. Il faut que…

– Allez, debout !

Quoi ? J’étais perdu dans mes pensées. Je prends la main qu’on me tend. Attraper la main de Toutakou, c’est attraper la lèpre : le regard des gens change, on devient une curiosité fascinante même si pas belle à voir.

– Notre sauveur !

Le chef me secoue le bras comme s’il essayait de faire tomber d’une branche des pommes encore vertes. Il s’exclame avec un sourire chafouin au visage. Sans blague, je suis étonné.

– Quelle chance que tu étais là ! Tu nous as sauvé la vie !

Ça pu. Tous me regardent. On dirait des fans obnubilés qui attendent de recevoir un autographe de monsieur Norris en personne.

– Bah… heu… de rien… que je cafouille.

– Quel héros ! Mais quel héros ! Si humble, si modeste, si simple d’esprit ! Allez, tout le monde, je sais la vague d’admiration qui vous envahis, mais au lit ! On en reparlera demain quand les émotions seront retombées !

Toutakou m’écrabouille l’épaule d’une taloche « encourageante » de son battoire de main. Les gens, toujours aussi abrutis, retournent à leur couchette. Je fais de même. Je sens que ça va pas être aisé.

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