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Niv. expérience : 1
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Ses yeux me taquinent derrière le tronc d’arbre. Je fais mine de m’approcher ; elle sursaute et s’enfuit plus loin. Toujours elle me fixe, rieuse, ma petite souris. Je la chasse, elle se sauve. Mes doigts effleurent sa peau mais se referment sur du vide. Je ralentis malgré moi avant de la rattraper. Ses pas résonnent aériens, les miens s’enfoncent. Elle va trop vite, elle s’éloigne trop. Elle m’attend, je chemine sur ses traces. L’incendie balaie ses empreintes. Ses yeux m’interrogent derrière les flammes. Je la perds, silhouette, mirage. La fumée m’étouffe, me gifle. Un démon grogne. Je me débats contre l’invisible. Un cri s’embrase… – Sale con, réveille ! Je sursaute hors du rêve, Toutakou me gifle encore puis me lâche. Il se relève, furieux : – T’es complètement débile ! Les mains en l’air, je me rends compte que je balançais réellement les bras en tous sens. J’ai dû le frapper dans mon sommeil… J’étouffe un éclat de rire. – Je… Je suis désolé, j’étais plongé dans… Je… Je n’ai pas de mal à me réveiller d’habitude ! – Ouais, ouais, on s’en fout. J’écarquille les yeux, abasourdi. C’est réunion autour de ma couchette. Tous des sbires haut-placés que je connais de nom sans leur avoir adressé la parole. Robi, évidemment, le seul qui ne fait pas d’expéditions. Assa, un baraqué que j’aurais mieux vu avec un bouclier qu’avec une pelle. Chuck l’excentrique, qui fume accoté au dossier de ma chaise. Devil, celui qui fait ce qu’on lui demande. Nico, qui me semble franchement lunatique, à croire qu’il est toujours sur le mode pilotage celui-là… Toutakou, qui me ramène une fois de plus à la réalité. – Écoute, finissons-en, je suis pas venu pour le plaisir. On a finit d’assembler la robinetterie. Elle nous pompe de l’eau non potable, mais efficace contre les zombis. Tu vas aller remplir cinq pistolets et faire le ménage dans le désert. Prend un sac supplémentaire, le tien a l’air trop minus. Il sort un carnet de sa poche et en arrache une page qu’il me tend. – Ça, c’est le chemin que tu vas suivre. À l’est, le périmètre est déjà sous contrôle, ce sont surtout les zones suivantes qui posent problème. À la fin du trajet, reste dehors et creuse pour trouver des débris, tu rentreras le plus tard possible. Si tu te fais coincer par une bande de zombies, tu sais quoi faire. Oh, et avant que j’oublie : tu boiras une fois rentré et bosseras un peu à l’atelier. T'épuise pas, car t’es notre nouveau portier. Si t’as pas tout compris, c’est expliqué en détail sur le schéma. Il ponctue ses instructions d’un rictus avant de déguerpir avec sa bande. Sur la feuille, un dessin grossier représente une maison, un bonhomme, des zombis, une pelle, une lune… Des traits relient ces icônes à leur explication « vi-ville », « moi », « méchants », « fou-fouilles », « tard-tard ». Un soleil en bas à droite me sourit en disant « porte-porte ». Merde. |
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