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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 51 : Toto et Thérèse
Ça ne s’est pas vraiment passé comme je l’avais imaginé. J’espère qu’elle bluffait… Bien sûr qu’elle bluffait ! Évidemment ! À qui d’autre, mis à part les citoyens et Toutakou, ne faudrait-il pas que je parle de son pilotage ? J’ai craqué. Je l’a tenais et je me suis laissé avoir par son ton de… de… Argh ! Je suis pitoyable ! Faite-moi pousser une colonne ! Marre d’écraser devant le premier pèquenaud venu qui raffermit le ton ! Ce soir, mec, tu prends de profondes inspirations et tu RÉFLÉCHIS avant de répliquer à So ! Capiche? Là, concentre-toi !

De ma poche je sors le schéma. Il est faux que je vais foirer mon expédition parce que je suis trop occupé à maugréer contre moi-même. N’offrons pas ce genre de plaisir à Toutakou !

Sur la première zone du tracé, il n’y a que deux zombies, Toto et Thérèse. Le couple fait peine à voir, presqu’autant que moi quand je m’enfarge la langue dans une quinte de bégaiements. Thérèse se relève du plongeon que lui a fait piquer une souche, son bras semblable à une brochette de débris métalliques. Les déchets barbelés sont fichés dans sa chair, elle en a même un en plein front. Je dois d’ailleurs prendre garde de ne pas faire subir le même sort à la plante de mes pieds; mes godasses archaïques, ce ne sont pas elles qui me protègeraient ! Sacre… Jamais vu autant de cochonneries empilées dans le désert ! Ils en déterrent combien par jour ? On n’aura jamais besoin de tout ça ! Je me fraye un sentier parmi le bazar, laissant Toto et sa copine s’éclater sur ce champ de mines.

Un kilomètre à pied, l’amas de ressources diminue. Ce qui m’étonne maintenant ce sont les cinq pourris qui resserrent leur rang autour de moi, mine de rien. Y en a deux tout frais comme s’ils débarquaient la veille ! À part Mister Hyde et Grand Maître Crétin, il n’y a pas eu de morts en ville… Ha, si, LaFin, mais ça revient au même : première fois que je vois la tronche de ces zombies. Il n’y a probablement aucune ville habitée sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres à la ronde… Ils viennent d’où ces maudits putrides ? Tout ce chemin parcouru pour se planter là, à trente minutes d’un buffet portes ouvertes rempli de jambons amorphes et bien nourris ? Même le plus con des cons est moins con que ça. Et c’est notre destin de se transformer ainsi. Ça fait froid dans le dos. Quelle veine que notre âme s’en aille, qu’on n’ait pas à subir la prison de notre carcasse. Ce corps, d’ailleurs… Je me demande si quelqu’un a déjà vu son propre cadavre. Tu te réincarnes, tu meurs, tu te re-réincarnes et bam ! même ville, même concitoyens, même toi-même crevé par terre. Ça, ça fait vraiment froid dans le dos.

Trêve de réflexions, je m’arme. Craignant sinon de manquer mon coup, je place le bout du pistolet à un pouce du nez de Lucille. La détente me résiste. Misère, c’est le genre de jouet où il faut pomper pour remplir le petit réservoir avant de tirer. Prise deux : la tête du zombie fond comme une boule de crème glacée sous la flamme d'un chalumeau. Je vide les charges sur Bart et Guillaume. Bon. Déjà un pistolet à sec, mais avec ce qui me reste, douze victimes sur trois secteurs, ça devrait le faire !

Ragaillardi par ma tuerie, je replace la sacoche d’ordinateur en bandoulière et entame la suite de mon trajet. Sans le savoir, Toutakou m’a astreint à une tâche des plus fortifiantes. Comment mieux retrouver confiance qu’en foulant un sol jonché des lambeaux de putrides éliminés par ses propres soins ?

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