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Niv. expérience : 1
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Je lâche le carton plein d’équipement sur le sol de ma demeure. ... J’ouvre le robinet rouillé. L’eau coule faiblement. Les autres doivent en faire autant… A quinze sur le vieux réseau hydraulique, tu m’étonnes qu’il rame… Je m’interroge sur notre choix... On aurait peut être du partir avec les autres. Ça doit faire une demi-douzaine de jours qu’ils ont fui la ville. Merde… Je rebouche mollement le pistolet à eau qui déborde. La fatigue me rend inattentif. Je pose l’arme au fond du sac que j’ai chopé à la banque il y a quelques minutes. C’est un antique sac en cuir muni d’une lanière… J’ai eu de la chance d’en récupérer un, il ne doit pas en rester plus de cinq ou six en ville. Quant à aller les chercher sur les cadavres… C’aurait été hors de question… Y’a plus de désinfectants ni de médocs contre l’infection depuis belle lurette. Pour ce que ça va servir de toute façon… Un vulgaire sac contre les Hordes… Je ricane. Je ne devrais pas. J’ai pas à me foutre de la gueule de ceux qui ont décidé de faire front… Moi compris. On est cons, c’est un fait établi. Cons de s’être sédentarisé, cons d’avoir espéré reprendre à l’Infection un bout de territoire pour y refonder l’humanité. Cons de s’être battus. Surtout cons de ne pas être partis à temps. Je chasse mes idées noires… C’est fait c’est fait. J’essaye de me souvenir d’un vieux proverbe qu’on m’aurait enseigné et qui puisse s’accommoder aux circonstances… En vain. Soit je l’ai oublié, soit nous sommes dans une situation dépassant tout ce qu’un éventuel sage emplis de bonnes paroles aurait pu rencontrer… La fatigue me fait divaguer… Je finis de remplir le deuxième pistolet à eau. Celui là il restera à ma ceinture. Pour un temps. Une veine de fraicheur sur ma jambe droite m’apprend que l’arme n’est plus étanche... Je grommelle… Sortant une rustine du carton, je m’applique à arranger le problème. Le pistolet est percé en de nombreux endroit, mais le réservoir n’est pas touché… Ça reste réparable. Lui aussi a fait du chemin, ce pistolet. A butter du mutant et d’autres horreurs pendant des mois, il avait fini par y laisser des plumes… Je manie la gâchette. Elle coulisse difficilement jusqu’à s’immobiliser complètement. Les frêles jets d’eau qui sont sortis du canon ne m’ont pas franchement convaincu. J’ai même pas la force de l’insulter ce fichu engin… Me lâcher aujourd’hui… Je finis par le balancer dans un coin. Avec un peu de chance, un putride fera exploser le réservoir en marchant dessus. C’est moche la proximité de la mort… ça rend mesquin. Je replonge dans le carton pour en sortir de vieux sacs plastiques. Ça m’étonne toujours l’aspect quasi enfantin des bombes à eau… C’est pourtant loin des batailles d’eau de mon enfance lorsque viens la nécessité d’en balancer une… J’essaye d’accélérer l’allure, mais la fatigue me rend lent… J’aurai du prendre un cachet. Mais ils se font rares et je n’ai pas osé retourner à ma réserve. J’entends les premiers à être équipés converger vers la porte. Je dépose précautionneusement les trois bombes dans mon sac. Je greffe sur l’une d’entre elle un petit détonateur relié à un bâton de dynamite dont apparemment personne n’avait que faire. Je fixe avec le reste de la rustine. C’est artisanal… Un peu comme tous les produits manufacturés après l’Infection. J’ai jamais entendu parler d’un tel assemblage. La dynamite me fait peur… Je verrai bien si c’est efficace. Fier de ma petite arme secrète je boucle mon sac à dos et me dirige vers la banque en quêtes de nourriture, d’eau, et d’éventuelles armes. Avec un peu de chance je dénicherai de quoi parfaire mon attirail… |
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