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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 17 : Admission
Nous étions assis au bord du feu, ces lueurs volantes dans nos yeux. C’est incroyable comme les flammes sont captivantes, leurs danses mystiques, leurs couleurs vives. J’étais captivé... Elles remuaient au rythme du vent pour moi, ces étincelles rougeoyante, et étaient maîtresse de moi, tant elles m’hypnotisaient. Mes pupilles saillaient à leur tempo, j’étais loin... Je me sentais partir, m’évader. Il n’y avait plus que le feu et moi dans cette immensité, face à face, sans un geste, nous étions complice, esclave mutuelle, l’un sans l’autre, nous n’étions rien, ensemble, nous étions tout...

Ma transe pris fin sur la main de Chef. Il s’était mis entre les flammes et moi, et secouait sa patte devant mes yeux pour me réveiller

-Allez, réveilles toi, on va monter les abris. On a suffisamment marché pour la journée...

Je me levai, et nous prîmes pour repère de fortune une ridicule maison de campagne.

J’imaginais bien comment elle avait du être dans le passé, bien que maintenant, elle ne ressemblait plus à rien avec ses murs décrépits, sa façade banale et sa couleur rose médiocre. Les volets avait volé en éclat, la porte avait cédé sa place pour un trou. La maison d’Heidi version après-guerre était là.

Stingers se réveilla. Nous dûmes retenir Takkeo à trois pour qu’il ne l’attaqua pas. Les tensions étaient là...

Stingers se leva, et, bien qu’encore sous les effets des drogues, il s’exprima.

-Les gars... j’aimerai m’excuser... j’aimerai... pouvoir retourner dans le temps, et plutôt que de vous trahir, me tirer une balle dans la tête, mais je suis là, et je ne pourrais pas revenir sur mes pas, je ne pourrais pas revenir sur les actions que j’ai commises, je ne pourrais pas revenir sur les mots que j’ai omis de corriger, et je veux rester là. Laissez moi regagner votre confiance... Laissez moi une deuxième chance...

Touchés. Voilà ce que nous étions. Perdus dans nos choix. Voilà ce que nous allions devenir. Je ne savais pas quoi dire après ce monologue tout en finesse. Je ne savais pas si Stingers était sincère, mais en tout cas, il avait le même don que son père, Chef, pour la narration.

Un homme qui parle peut facilement devenir comme une flamme s’il sait s’exprimer. Aussi captivant, intraitable, puissante qu’elle. L’homme est un feu qui brûle selon ses paroles.

Je demandai aux autres que nous formassions un cercle dont Stingers sera exclu pour que nous puissions choisir ce qu’il adviendra de sa destiné.

Takkeo fut le premier à parler

-Ce gars mérite pas de rester avec nous. Il a faillit nous tuer je vous rappelle !

-Arrêtes Takkeo, tu veux sa mort pour pouvoir te mettre quelque chose sous la dent d’encore vivant, pas parce que tu as peur de lui ! Répondit Sengriff.

-Calmez-vous ! Si je vous propose de lui laisser une dernière chance mais aussi de le laisser sous surveillance, vous me dites quoi ? Demandai-je

Ils réfléchirent, ils réfléchirent longtemps, puis ils donnèrent une réponse.

-Ça nous va à tous...

-Pas à moi ! S’exclama Sorgs. Je ne me ferai pas avoir à nouveau par ce beau parleur !

-Sorgs, voyons, il est encore tellement jeune, il n’est pas maître de ces actes... dit Gandalf.

-Putain, ici il y a plus de différence entre maître de ses actes ou pas ! On est pas ici pour la paix, on est ici pour survivre ! On est pas ici pour qu’un gosse de à peine vingt ans nous trucide dans un délire infantile !

-Laisse lui une deuxième chance... Il peut nous être utile tu sais... de la chaire à canon... Un bouclier humain...Un casse-croûte pour quand on sera dans le besoin ... Lui répondit Takkeo

Un froid me passa dans le dos. J’avais cru qu’ils avaient pardonné Stingers, mais leur raison de le garder avec nous était bien différente. Je fermai les yeux me promettant que je le protégerai, me promettant que je le surveillerai.
Au moins, il aura la vie sauve... Mais pour combien de temps.

-Stingers, lui annonceai-je, nous avons décidé de te garder. Tu nous suivras et on te gardera à l’oeil, donc ne retournes pas ta veste...

-Ne vous inquiétez pas. Je saurai me maîtriser.

Nous entrâmes dans la maison en ruines ensemble, pour faire l’état des lieux, et trouver où nous allions dormir. Les meubles étaient renversés, les tables empilées, les vitres brisées, les rideaux arrachés. ce n’était plus qu’une ruine. Aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Le feu qui avait pour habitude de brûler dans la cheminée pour donner vie au refuge n’avait plus que des cendres à rendre. L'ardeur qu’une famille avait mise pour construire cette demeure était passé à l’état de poussière, comme probablement les ex-habitants de la maison en question.

Une pièce sur la gauche m'intriguait. Carré, vide, un simple tapis au sol, mais surtout, des déchirures frénétiques et constantes contre les tapisseries aux murs, comme si on avait cherché quelque chose dans cette salle.

J’entrai.

Une atmosphère ? À part l’odeur de mort que nous croisions partout, il n’y avait rien, mais je la trouvais pesante, écrasante, étouffante. Je me sentais comme dans ses salles, oui vous savez, celles qu’on voyait dans les films policiers. Celles avec des grandes vitres en verres où les gentils interrogeaient les méchants pour le mettre en prison. Moi, j’étais le méchant dans la pièce, celui que tout le monde voyait alors que lui qui était derrière les vitres teintés ne voyait rien. Le meilleur, c’est que c’est comme si je comprenais les zombies, comme si eux aussi voulaient en sortir...

Je fis un pas. Je sentis mon pied redescendre plus bas que la normale. Un mécanisme s’amorça. Une porte de métal tomba, bouchant l’entrée. J’étais piégé comme un rat... J'eus beau crié, personne ne me répondit, j’eus beau supplier, personne ne m’entendit. J’allai passer la nuit seul dans cette cage, tout seul... Piégé comme un mort-vivant... Et dire que je me croyais plus malin qu’eux !

Je défit mon pull et l’utilisa comme oreiller. Il faut bien faire avec ce qu’on a. On m’avait oublié. J’attendis toute la soirée... Je n’entendis un cris qu’après deux heures.

-Mais où est passé ce crétin ?!

Je criai

-Je suis là !!! La porte, le piège, je n’ai eu le temps de rien faire ! Aidez moi !!!

-On va t’aider, restes tranquille !

J’entendis que Laurent leur disait quelque chose. J’approchai alors mon oreille contre la porte...

-Il nous faut de la c4 pour faire sauter la porte. L’un de vous a ça ? Demanda Laurent

J’entendis un sac s’agiter, et des objets tomber à terre.

-Moi j’ai. Dit une voix qui semblait appartenir à Chef.

-Eloignez vous tous de la porte !!! Tout va péter !!!

Trois éternels secondes de silence. Puis un bruit incommensurable fit éclater le calme. Mes tympans éclatèrent et tout mon corps ne fit qu’un. Je tremblais comme un lapin qu’on sortait de son terrier. Puis je vis la lumière derrière la fumée. J’étais à nouveau libre.

-Merci les gars, je sais pas ce que j’aurais fait sans vous. Dis-je

-À mon avis, tu aurais dormi ici toute la nuit ! Répondit Sengriff, le sourire au lèvres.

-Viens, on a un truc à te montrer. S’exclama Chef en me tirant pas la manche.

Il m’amena vers une salle qui devait être une ancienne salle à manger. Les couteaux étaient encore sur la table, et un plat couvert de toiles d'araignées trônait sur la table en roi.

Soudain, Takkeo projeta la table au fond de la pièce, et nous fit découvrir sous le tapis une trappe. Il ouvrait le trou béant tout en se penchant vers celui-ci. Il cria alors

-Qui que vous soyez, sortez, nous sommes des hommes, et nous pouvons nous aider !

Pas un bruit, mais des pas. Ils approchaient. Etait-ce des ennemis ou des rescapés ? Personne ne le savais. Nous pointâmes nos armes vers l’embouchure prêt à faire feu.

Je vis une forme sortir. Un homme. Tout allait bien. Un autre le suivit. Nous baissâmes nos armes mais ce n’était pas fini. Une femme sortit... Je clignai des yeux... Elle avait de long cheveux noires, des yeux bleus comme l’océan, une démarche parfaite. Elle était sale comme tout et pourtant, je la trouvais sublime. je la voulais... et j’aurais tout sacrifier pour l’avoir...La danse de la flamme n’avait plus aucun effet sur moi... Je l’aimais...

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