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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 26 : L'eau plate ne peut qu'être troublée
Plongé dans mes rêves, je tombais lentement dans l’inconscience comme une plume qui vient se coucher contre le sol. Rien ne me semblait important, rien ne me semblait utile. J’étais seul dans un monde blanc infini, un monde de lumière qui n’avait aucune ambiguïté , j’étais tous seul, une table tout aussi blanche que le reste en face de moi. Dessus, des petits couteau semblaient m’inviter à les prendre. Comment pouvais-je résister à une demande si bien formulée, comment refuser une invitation si polie ? Je pris l’un des objets dans ma main. Brillant, léger, fin, solide, les couteau de chirurgien aurait été jaloux d’une forme si parfaite et précise.

L’instrument en main, je me sentais fort, mais à quoi me servait la force si j’étais seul. Détruire ? Il n’y avait rien. Punir ? Il n’y avait rien. Je regardais mes poignets. Peut-être que mes puissants compagnons me demandaient le sacrifice ultime... Peut-être était-ce une preuve de politesse que je me voyais forcé de rendre. Je penchai la lame vers mes poignet. Pourquoi évoluer dans un monde sans contraste ?

Je coupais mes veines du poignet sans réel tristesse, et quand je sentis mes paupières s’alourdirent, je vis Zora arriver de nul part. Je voulais garder mes yeux grands ouverts pour la voir, je voulais continuer à l’aimer... Pourquoi évoluer dans un monde sans contraste ? Pour elle.

Je me réveillai en sursaut.

Je détestais les cauchemars comme celui-là. Je m’asseyais sur la pierre qui m’avait servi d’oreiller après que Chef m’eût dit que la pause était finie. Je me remémorai doucement les événements d’avant ma sieste. Furen dans le sac, menaces, on l’avait alors attaché à un bout de bois, comme les prisonniers dans les livres d’histoire sur les indiens d'Amérique... Hmmmm... Je n’étais pas encore tout à fait sorti de mon rêve.

J’allai vers Darckness qui était toujours seul depuis la mort de Takkeo. Je lui tapa dans le dos.

Comment ça va ? Lui demandai-je

Il me regarda de travers, et laissa tomber au sol une vingtaine de feuilles, comme s’il l’avait fait exprès. Je me penchai, ramassai les feuilles pour lui, et quand la pile de feuilles fut dans ma main, je me permis de lire la première de la suite.


Les branches craquelaient sous son poids.
Pas de maison, pas de toit.

Il avançait sans savoir pourquoi.
Le regard vide, la pupille en forme de noix.

L’arme en main, il pleurait.
Le tuer, il y arriverait.

Il entra dans sa chambre durant la nuit.
Il marchait dans la hutte, sans un bruit.

Vengeance, le mot trônait en maître.
Il en désirait à ne plus savoir où paître.

L’homme avait fait trop de mal.
Il fallait une personne qui en râle.

Son couteau brillait à la lumière de la lune.
Son âme gelait, taciturne.

Il voulait voir la mort dans ses yeux.
Il en avait vu tellement peu.

Il saisit sa gorge, et appuya la lame.
un mouvement, puis la vie prit les rames.

Il avait accompli son chef d’oeuvre :
Tailler dans un homme un fleuve.

Le sang coula comme des flots.
Et lui, il trouva ça plus que beau...


-Un sourire éclaira son visage, tournes donc la page... Me dit-il d’un air sinistre...

Je posai la première feuille à la fin de la pile. La page suivante était un long dessin incompréhensible, sang, folie, peur, tristesse s’y mêlaient.

-C’est ma couverture, je fais un recueil de poésie.

J’étais à la fois choqué et impressionné. Sinistre mais artiste, voilà comment il était.

-Celle-ci est ma préférée. Me dit-il en me tendant une feuille griffonnée.


‘’ Le chant d’une fée dans ce bar lugubre le berçait... Cette mélodie soprano volait dans les airs comme une plume dans son âme... Quel calme... Flipflop n’entendait plus les soiffards, les verres et bouteilles s’entrechoquer sur les tables, les comptoirs...

la fumée des cigares et de l’herbe moisie l’endormait...
Assis sur sa chaise, la manche retroussée, il rêvait...
Il rêvait du sang de ses frères sur les murs,
les zombies assoiffés en faisait des peintures
Et Gogdish apeuré brandissait les mains au ciel
mais n’apaisait pas sa terreur qui serait éternelle.
...
Dans ce bar flipflop dégustait son alcool... la seringue plantée dans sa veine l’aidait à mêler ses larmes, son sourire et sa haine...Le son mélodieux devenait assourdissant et il pensait doucement à ses funestes tourments... Il rêvait...
...
Il rêvait aux feux rouges qui brûlait ses amis
au corps tordu de sa belle, du regard blêmi.
Ça gelait sa conscience et sa gorge nouée
pouvait plus dire adieu ‘’au revoir mon aimée’’
...
Flipflop flottait languissant dans les astres et le sable... en l’air aveugle et sourd il était en extase... Son bras piquousé était endolori... mais flipflop, pauvre diable, fuyait ses insomnies...
...
Il rêvait des vols qu’il avait souvent commis
simples prêts, trahison dont il avait omis
de demander pardon,ça l’aurait soulagé,
le choix des ondes : couler noyer, ou nager
...
Il avait ses substance, flipflop, pour rêver, mais son âme jamais ne le lâcherai... Chaque ville jamais il n’oubliera l’amitié, le courage, le sang pour lui que l’on versera...
...
Et toujours faudrait-il oublier de demander pardon ...?... ça pourrait pourtant le soulager pour de bon ! ‘’

-C’est de Berloup, mon auteur favori.

Je ne pouvais m’empêcher d’être opprimé par la tristesse qui sortait des textes. Mon coeur était envahi de larmes.

-Tout...Tout va bien... Darckness ?

-Oui pourquoi ?

Il semblait ne pas comprendre à quel point j’étais troublé et déconcerté. Je lui dis :

-Non, pour rien.

Et repartis... ‘’Le choix des ondes : couler, noyer, ou nager.’’ La phrase me paralysait mentalement. Je sentais une telle force dans ces quelques mots... Je fermai les yeux, inspira un grand coup, et repartis vers le camp provisoire. ‘’Assez !’’ criaient mes yeux. ‘’L’horreur, nous en avons eu assez !’’. Mais que pouvais-je y faire ? Le monde est sombre, pâle, et la seul lumière que nous pouvons trouver dans ce long couloir éteint qu’est la vie, c’est l’amour...

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