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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 35 : Qui l'eut cru ?
Chapitre 32 : Qui l’eut cru ?

Je courrais, les larmes dégoulinantes sur mes joues noircies par la saleté. Ils laissaient une longue et fine trace de propreté sur ma peau, ces pleurs.
Mes genoux se cognaient l’un contre l’autre sous l’énergie dépensée. Mes bras pendaient à mon tronc et se balançaient vaguement de gauche à droite. Je courrais à en perdre l’âme, mes cheveux sales brillaient au soleil et dans un ultime effort, je jetai une nouvelle fois mes jambes vers l’avant et répétai ce mouvement qui endolorissait tout mon corps.

Le soleil se couchait sous ma course. Il guidait mon chemin de sa lumière. Derrière moi, Mes amis. À un kilomètre, le bâtiment qui s'effondrait sous mes yeux. L’énorme boule de feu dans le ciel, étoile de notre système, coulait lentement dans l’horizon. Un homme placé à ma droite aurait vu ma silhouette se morfondre avec le jaune soleil et le traverser de gauche à droite. Je voyais ma vie défiler sous mes yeux. Rire, amour, tristesse, bonheur. Je ressentais toutes ses émotions en même temps.

Ma vision commençait à me dévoiler quelques paysages. Du flou, rien de plus. Je n'apercevais aucune ombre à l’entrée de l’immeuble. Ils devaient être là ! Elle devait être en vie !
Je suppliais dans le silence noire d’une journée qui s’achève pour que mes veux se réalisent, comme ces enfants à Noël, qui ouvrent leur cadeau, un sourire aux lèvres et prient pour découvrir leur poupée ou figurine rêvée.

L’une de mes jambes butta contre un corps par terre, je repris mon équilibre et ne m'arrêtai pas. Je n’en pouvais plus. Une grosse douleur explosa dans ma poitrine. Un poing. Je continuais.

Je n’étais plus qu’à cinq-cent mètres du bâtiment. Je ne devais m’arrêter. Je voulais encore croire que j’allais la revoir, et je ne voulais pas accepter de ne plus jamais pouvoir l’embrasser. Je continuais à avancer, ma vision tremblait. Les larmes et la poussière bloquaient ma vue, mais je ne m’arrêtais pas.

Quatre-cent mètres, mais toujours personne, je refusais le destin, je lui tenais tête. Je ne croyais et ne voyais seulement ce que je voulais, mais était-ce suffisant ?…

Trois-cent mètres, rien en face, rien du tout. J'apercevais les deux battants de la porte principale du bâtiment. Abandonner ? L’espoir me quittait… Je ralentissais peu à peu avec des fourmillement dans les pieds et dans l’esprit. La mort l’avait prise…

Je marchais, maintenant, plus rien ne me demandait de courir. Je pleurais abondamment, plus rien ne me demandait de retenir mes larmes. Je n’avais plus besoin d’être fort. Ma raison de vivre s’était évaporée. Je criai de rage, puis me laissai tomber contre le dur sol sur les genoux. Je m'effondrais comme une avalanche. Mon tronc suivit mes jambes puis ma joue vint s’éclater contre la terre.

Des spasmes de colère et de tristesse faisait trembler mon corps allongé contre le reste de goudron qui couvrait les routes d'entants. Je tournai la tête vers l’immense immeuble qui avait bientôt fini de s'effondrer et je vis une silhouette devant le building. Je me relevais. je n’y croyais pas encore…

Je pris une grande inspiration, et piquai un dernier sprint. Je voyais Chef, la jambe bandée et appuyé sur Stingers. Il y avait Demo qui restait collé à Mona qui, lui, bavait de peur. Puis je la vis. Zora n’avait jamais été aussi belle. Je lâchai mes armes, et elle lâcha les sienne. Je courrai et elle s’y mit aussi. Je plongeai mon regard dans le sien. Nous étions maintenant face à face. Je la pris par les mains.

-J’ai eu si peur pour toi… J’ai cru que je n’allais plus jamais te revoir, que je n’allais plus jamais te sentir auprès de moi… Qu’on allait se quitter… Que…

Elle me coupa en me posant un doigts contre la bouche.

-Chut… je suis là.

Et nous nous embrassâmes, éclairé par le soleil qui maintenant était coupé en deux. Nous étions en vie. Nous étions toujours en vie. Nous nous aimions toujours… Amour. Contre l’horreur, c’est le Dernier Rempart.

Fin du tome 1

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