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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 5 : Destination
Chapitre 3 : Destination

La nuit fut courte, aucune envie de dormir. J’avais bien trop de choses à faire. J’aurais bien assez le temps de roupiller quand je serai mort. J’avais du boulot devant moi ce jour-ci. Pour commencer, préparer la première étape du plan. Il me fallait des alliés, des hommes capables et courageux.

Au labo, on avait pour habitude de se laisser des messages qu’on glissait sous les portes des chambres, pour éviter les ravages des passants indiscrets. Plusieurs lettres furent postées, chacunes comprenant le même message :


Mes amis, j’ai maintenant besoin de votre aide. Vous êtes les personnes qui, à mes yeux, ont les qualités nécessaires pour cette aventure. Nous serons bientôt une vingtaine, et ensemble, nous changerons la face du monde.
Nous devons agir, et pas seulement pour notre survie, mais pour la survie de tous.
Rendez-vous ce soir, à minuit, à la bibliothèque, tout vous sera expliqué !

Un ami en qui vous pouvez avoir confiance


Combien allaient venir, combien allaient rester, combien allaient nous dénoncer ? Voilà toutes les questions que je me posais.

Je retournai dans ma chambre, fouillai dans mes tas de feuilles, en sortis quatre pilles. Je les glissais dans ma sacoche, puis repartis. Vingt-trois heure, les couloirs étaient vides. J’avançais silencieusement entre les murs, en prêtant une mince attention aux bruits qui m’entouraient. Souvent, des frottements de pas provenant de chambres alentours, des objets qui tombaient dans les dortoirs, mais jamais plus que ça.

J’étais arrivé à la bibliothèque, Sengriff et le vieil homme s’y trouvaient déjà. Je tournais la tête de droite à gauche, personne d’autre dans la salle, nous commençâmes à discuter.

Sengriff dit doucement :

-Nous voilà donc à la première étape du plan, réunir la populace et leur annoncer la nouvelle, c’est en étant nombreux que nous vaincrons, pas vrai Monsieur..., Monsieur comment au faîte ? demanda-t-il au vieille homme.

Il lui répondit d’une voix sombre et profonde :

-Mon nom n’a pas d’importance... Nomme-moi simplement… Chef, ça suffira...

Sengriff accepta la demande, un peu surpris. ‘’Chef’’ était louche, c’était maintenant un fait.

Il nous restait une demi heure avant que nos prétendants aventuriers n’arrivent. J’étais impatient de les compter !... Mais j’avais peur que seulement trop peu ne viennent. L’espoir est simple d’accès, mais c’est le garder en nous qui est compliqué.

Une légère tension planait dans la salle, puis deux personnes vinrent se vautrer contre les devants de chaise, suivit d’un groupe de cinq jeunes, et encore du monde, toujours plus. À minuit, nous étions trente-trois dans la salle, jeune et vieux, hommes et femmes, gros ou maigre, tous étaient là, et attendaient que quelqu’un s’exprime.

Chef se leva, les nouveaux arrivants cessèrent le brouhaha, et s’installèrent sur les trois canapés. Au centre, Chef m'appela d’un ton exigeant et rude.

Il dit à voix haute tout en me prenant par les épaules :

-Cet homme en sait bien plus que vous, il a vu bien plus que vous, et il se prépare à vous offrir la chance de vivre encore quelques temps de plus. Oui, vos vies sont en dangers, non, le labo ne vous apportera bientôt plus aucune sécurité. Croyez moi, ou ne me croyez pas, mais souvenez-vous, si vous penchez pour la deuxième possibilité, si vous ne me croyez pas, vous êtes destinés à finir comme les chose sur lesquels vous expérimentez vos produits...

L’atmosphère était tendue,moi-même, je tremblais. Chef était un sacré orateur, inspirant la peur par un simple regard, qui causait le gel de votre âme dans votre cœur sans même avoir à vous scruter.

Il me poussa légèrement en avant,tout en me chuchotant :

À ton tour, petit, faudra que t’assures !...

Ma tension ne flanchait pas, j’avais l’habitude de présenter des exposés au grand public. Facile, me dis-je. Je m’éclairai la voix, puis je me lançai !

-Mes amis, les temps sont graves, j’ai une mauvaise nouvelle, très mauvaise. La zone n’est plus surveillée par l’armée, la zone n’est plus ravitaillée, la zone n’est plus officialisée , la zone va disparaître, et si nous restons, nous aussi, disparaîtrons.

Un homme cria :

-Menteur ! Tu n’as aucune preuve !

Un autre :

-C’est vrai ! Et d’abord, comment tu sais ça ?!

Je répliquai :

-J’ai vu... des documents dans le bureau de monsieur Ben affirmant que la zone n’offrait plus aucune sécurité... Je ne dispose d’aucune preuve physique de ce que j’affirme, aucune photo, aucun témoignage excepté le mien, mais j’ai vu ces choses, et je ne suis pas fou ! Tous, vous me connaissez. Suis-je un menteur ? Suis-je un cinglé ? Je ne le crois pas, venez avec moi, ou restez ici, le choix est vôtre !

Silence...

Quelqu’un quitta le groupe, puis un autre, puis encore, et bientôt, il n’en resta que deux... puis, plus qu’un...La première étape du plan n’aura pas été un franc succès. Je fus très déçu vis-à-vis de ceux en qui je croyais. Aucun d’entre mes amis ne vint, sauf un seul. Je lui demandai :

-Gandalf, tu es avec nous ?...

Il me répondit, plein de confiance :

-Jusqu’à la mort...

Il était grand, mais plutôt fin, ses traits étaient habituellement simples, et pourtant, il y avait du génie en lui, je l’avoue. Il n’avait jamais manqué de rien, n’était pas fabuleusement courageux, et pourtant, il avait décider de nous suivre. Il remonta en flèche dans mon estime, et je compris très vite qu’il allait se révéler un coéquipier de choix.

Chef nous mena à la salle d'expérience, vida plusieurs armoires dans un sac, puis repartit, sans dire un mot, un sourire aux lèvres, qu’avait-il mis dans le sac ? Surprise...

Nous devions faire vite, les lâcheurs allaient sûrement mettre tout les occupants du laboratoire au courant de nos dénonciations, et surtout, de notre petite réunion secrète. Nous devions quitter l’endroit dans la journée, sinon, jamais nous ne pourrons partir. Gandalf, Chef, Sengriff et moi nous dirigions alors vers la porte principale. Arrivé devant, nous découvrîmes le problème... Pour ouvrir, il fallait un code, cinq chiffres, deux lettres, nous n’avions rien.

Gandalf s’avança :

-Ça, je peux faire.

Il dévissa le boîtier, arracha deux fils, en réunit 3, remit le boîtier en place, et nous dit simplement :

-J’ai modifié le code. C’est très simple, tapez 00003 GT, et ça ouvre.

Mon sang ne fit qu’un tour. Il avait réalisé l’opération en trente secondes, alors que les meilleurs prenaient au moins une trentaine de minutes pour un tel défi... J’ouvris la lourde porte. Le long couloir dont parlait le manuel était bien là, éclairé par des néons au plafond, l’air y était empestant, des rats morts au sol, des cadavres d’animaux dont on avait percé le ventre. Les créatures qui étaient passées par là ne devaient pas avoir trop le choix pour la nourriture. Un lueur au bout du couloir. Je pliai les sourcils, rouge, la lumière, deux petites boules... comme... des yeux. Je m’approchais, ils reculaient. Les autres s’étaient retournés pour fermer la porte. Je tendis la main :

-Viens là, ma bébête, je ne vais pas te faire de mal.

J’entendis un petit grognement en retour à mon appelle. Je sortis un bout de pain de mon sac.

-Allez, j’ai à manger, viens goûter...

Le grognement s’intensifia. La peur monta soudainement en moi. je me rendis enfin compte de ce que j’étais entrain de faire. Je n’étais pas dans le repaire derrière la porte, pas du tout. Un hurlement se souleva, et retomba dès que les yeux de la créature eurent foncé vers moi ! Je criai, mais un son pâle sortit de ma bouche. Chef se retourna, sortit son revolver, la créature bondit sur moi. Boom, Boom, deux coups de feu retentirent, je continuai de crier, assourdi. La créature ne bougeait plus.

-Mais tu es fou ?! On est pas au laboratoire ! Oublie cette vie, ici, seule la mort règne, dit Chef. Ne fais plus jamais ça, plus jamais ! Sinon, c’est moi qui te tue !

J’avais gaffé, je le savais. Encore sous le choc, je répondis

-Oui Chef...

Et nous nous enfonçâmes dans la pénombre, sachant avec une certitude parfaite que ce que nous trouverons au dessus des 125 barreaux de l’échelle n’était que putride, traître, et destructeur. Nous étions lancés. La marche arrière était maintenant impossible, et nous le savions tous : C’était vers la mort que nous avancions.

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