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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 8 : Exécution
Les secondes passaient comme des heures et les heures passaient comme des journées entières. Aucune différence entre le jour et la nuit, si ce n’est notre fatigue mortelle. Chef disait avoir un plan. S’enfuir et tuer. Nous n’étions pas encore assez fou pour accepter. Après trois jours d’attente exaspérants, enfin, nous entendîmes un bruit de serrures, de chaînes. On nous libérait. La faim nous avait mordus à pleines dents et la simple redécouverte de la lumière du jour me faisait fuir tant ma peau ne la supportait plus. Mes douleurs à la gorge reprirent leur supplice suite au manque d’eau perpétuel..

Après ces deux lents jours de douleur et de souffrance, la porte s’était enfin ouverte. Entre temps, nous avions pansé l’oeil de Gandalf, qui malheureusement, ne pourra plus jamais s’ouvrir. Nous avions sacrifié nos quatre premières rations d’eau pour tenter d'éviter une probable infection et les connaissances médicales de Chef faisaient merveille, malgré notre matérielle de soin réduit.
Nous avions traîné notre peine suffisamment longtemps, et le jour s’offrait enfin à nouveau à nous.

D’abord une silhouette noire, puis des détails que mes yeux, meurtris par le contraste de luminosité, percevaient avec difficultés. De plus, mes pupilles courraient sur les formes comme des oiseaux volant d’arbres en arbres, ce qui m'empêchait de me concentrer sur mes cibles.
Je clignai des paupières.

-Hmmm... Dit Sengriff

-Ta gueule toi ! Vous quatre, sortez ! le roi veut vous voir, dit une voix qui provenait de la silhouette en face de moi, devant la porte.

Six hommes entrèrent alors dans notre cellule, nous ligotèrent les mains l’une contre l’autre, et nous firent sortir par la force, en nous bousculant de gauche à droite.

Je souris à la vue du soleil. Cet éternel ennemi épuisant m’aura bien manqué. Ce sont ces minuscules détails qui créent nos vies, aussi bien une simple étoile qui brille dans le ciel, qu’une mélodie fredonnée dans les airs, ou la sensation du vent contre sa peau, c’est toutes petites choses qui forme nos choix. Que serions-nous sans elles ? Des créatures qui ont perdu le goût de la vie sûrement,… des zombies…

On me tira de l’avant quand on vit que je m’étais arrêté, les yeux au ciel, et si j’avais encore eu un peu de salive, j’en aurais sûrement eu la bave à la bouche, puis on me ramena sur la terre d’un bon poing dans le ventre.

-Avance plus vite, peau douce ! Me dit l’homme à forte corpulence qui me poussait.

La race humaine était redevenue barbare, pensai-je. L’humain avait retrouvé l’infecte plaisir que procurait la puissance rendue par l’intimidation. C’est quand il nous manque quelque chose que nos consciences commencent à déranger la société par leurs sombres changements.

On nous enfila de force des cagoules noires sur la tête puis on nous banda les yeux pour s’assurer que nous ne voyions point. Que faisaient-ils ? La question me brûlait l’esprit. Je sentis un crachat percuter mon front, suivi d’une parole.

-Voleur !!! Cria quelqu’un juste en face de moi.

Je n’étais pas seulement apeuré, j’étais terrorisé, et mes yeux masqués m'empêchaient de répliquer à ces agressions, ou même simplement de connaître leur provenance. Les menaces fusaient de tout cotés alors que mon cerveau enflait dans mon crâne sous la chaleur.

Les bruits envahissaient mes oreilles. La tension se lisait sur mon front où la sueur puante qui restait à mon organisme desséché dégoulinait telle une cascade. On nous fit monter sur une longue table basse en nous faisant passer sur un escabeau de bois. Mes muscles se tendaient et mon sang bouillonnait dans mes artères. Les cris affluaient de tous cotés. Menace, colère, haine, rage, insulte étaient crachés depuis le funeste public et nous étaient dédiés, et seuls dans le noir que créaient nos masques sur nos paupières,nous subissions ces attaques incessantes, sans nous défendre.

Je n’étais plus qu’un aveugle qui pleurait et qu’on guidait vers un sombre avenir. On nous jucha sur des tabourets en nous installant pieds joints dessus. Puis je palpai une corde tomber sur ma tête, et je la sentis lacérer mon coup dans le long et léger bruit du boa qui étouffe sa victime. Mon chemin était maintenant tout tracé.

La mort tapait à ma porte de mon esprit en ce noir jour et la joie s’était transformée en glace. Je me voyais déjà pourrir au bout de cette laisse pour le restant de ma mort, avec comme seule compagnie les corbeaux...

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