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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 9 : Affection
L’odeur putride du sang qui cherche à sortir des plaies et des marques se jetait tel un torrent dans mes narines infestées, et semblait tenter de boucher mes cavités, puis mes pensées, embrumées par ses sensations, coupaient net la moindre réflexion un peu trop poussée.

Gandalf continuait de sangloter. Ils avaient au moins eu la générosité de lui désinfecter entièrement son oeil crevé, pour éviter une maladie qui se propagerait dans la ville, mais Gandalf avait dû les supplier pour pouvoir obtenir l’agréable bandage, et une nuit, ils lui avaient enfin envoyé le précieux matériel par la chatière qui servait de trou pour nous faire passer la nourriture.

Dans la prison, nous n’avions pas le droit de parler. Chef avait reçu des coups de fouet pour avoir osé se plaindre de son dos durant cinq minutes. Les repas y étaient donnés à des heures qui variaient d’un jour à l’autre, pour nous faire perdre la notion du temps, et ceux-ci étaient rarement composés de plus qu’une ration d’eau pour quatre, et un quignon de pain. L’unique chose qui nous aura tenus en vie fut le morse. Eh oui, nous l’avions tous appris au labo,comme une simple précaution pour pouvoir s’en sortir en cas d’accidents, mais jamais les tapotements n’auront égalé la parole, ni calmer la douleur de Gandalf.

Sengriff, lui, ne bougeait plus, résigné à la fin. Il tremblait légèrement sur lui même, sous-nourrit. Il avait préféré nous laisser ses parts de repas en nous disant qu’il allait très bien, mais dès qu’on le vit au soleil,avant qu’on nous enfilâmes nos cache-vue nous nous rendîmes compte à quel point il avait été affaibli. Pas seulement maigre, il paraissait épais comme un bout de carton, et ses joues creusées lui donnaient un air macabre de zombie.

Chef était toujours le même. Quand il compris qu’il se trouvait face à ses matons, il commença à beugler ses maux et ses souffrances. Il n’en pouvait plus. C’était un homme d’action et on l’avait enfermé. Il voulait vengeance...

-Bandes de chiens galeux, je cracherai sur vos tombes quand je vous aurai enterré, je prendrai vos enfants, vos familles, je vous couperai du monde, j’ai appris des choses que vous n’imaginez même pas, vous verrez, vous y passerez vite, vous verreeeezzzzzz !!!

Cria Chef.


On entendit un coup sourd résonner entre ses côtes. Le souffle coupé, il ne parlait plus.


Puis un silence de marbre plana sur le centre-ville improvisé

-Mes chers concitoyens, nous vous avons réunis ici en présence de notre roi bien aimé pour vous présenter les mécréants qui ont ravagés nos terres ! Ils ont eu l’audace de s’aventurer sur nos récoltes avec l’intention de s’y installer, puis de nous voler les ressources de notre sol ! Nous devons les punir pour cet affront ! Et notre roi a choisit la pendaison, il ne méritent rien de plus...

Pas un mouvement, pas un bruit. Même le vent n’osait plus souffler dans les rues ni jouer dans les cheveux. Tout était mort...

Mon bandeau était légèrement mal ajusté, ce qui me laissait découvrir une foule noircie par la cagoule, et un homme masqué qui montait lentement sur le tréteau où nous nous trouvions, nous ajusta nos cordes, puis partit vers la droite. Il allait actionner le levier décisif pour nos vies, quand soudain, il s'arrêta net !

-STOP !

l’homme qui faisait le discours hurla :

-Quoi Stingers ?! Qu’est-ce qu’il y a encore ?!

-Tous, vous me connaissez. Tous, savez que j’ai toujours fait les bon choix, croyez en moi, je peux changer ce qui ce passe ici...

Il s’avança vers notre position, enleva nos cagoules une par une, en commençant par les bandeaux.

-Ces hommes-là n’ont rien fait, à pars se balader, ils ne méritent pas la mort. Vous devez les aider, regardez les, regardez les dans les yeux...

Et une montagne de pupilles se rua vers nous, globuleuses, exorbitées, fixes. Nous étions passés de la tragédie à la comédie, pour notre plus grand bonheur et un sourire éclaircit même les joues creusées de Sengriff...

Mes yeux découverts, je pus enfin voir parfaitement la tête de notre sauveur. Stingers, voilà comment ils l’avaient appelé. Ces traits marqués me rappelaient étrangement quelqu’un, peu d’importance, sûrement une simple connaissance ou peut-être... Non, je devais divaguer, je changeai d’angle.
Je tournai la face, et vis au loin le monarque dictateur... Grand, fin, les yeux verts, il avait l’air fourbe, et les événements de ces derniers jours ne pouvaient que confirmer mes convictions.

-Nous pouvons nous entre-aider, nous pouvons accomplir de grandes choses ensemble, mais chacun de notre coté, nous ne sommes rien ! Rejoignez moi, nous pouvons le faire, ensemble ! Nous changerons ce monde !

Et là, des cris fusèrent. Des cris de joie, de plaisir, de nirvana, et nous étions libre. On nous enleva nos cordes, nous aida à descendre sous le regard implacable de l’autocrate qui se querellait avec ses partenaires au pouvoir. Il se retira dans une cabane nettement plus grosse que les autres.

Et déjà, les longs jour de détention se laissaient balayer par le vent de bonheur qui soufflait sur nous. La nourriture venait et repartait dans nos mains pour passer à nos bouches. Un festin, un vrai, je vous le dis. Tous les habitants y avaient donné leur part et après ce repas improvisé, Stingers me prit par la manche, et me chuchota :

-Vas m'amener tes amis, j’ai des choses à vous dire.

J’alla alors les lui rapporter, puis, quand nous fûmes tous réunis, il nous guida dans sa tente.

-Donc ... Je suis désolé de vous l’annoncer comme ça, mais le sauvetage coûte 100 euros...

Mes lèvres se pincèrent.

-Tu...tu te fous de notre gueule ?...

Silence...

-Mais bien sûr que oui, désolé mais c’était trop tentant ! Vous auriez du voir vos têtes !

Ah la jeunesse, pensai-je à voix haute.

-Reprenons plus sérieusement, repris-je, pourquoi nous avoir aidé, tu n’as rien à voire avec nous ?

-J’ai vu des choses dans vos regards. Vous n’êtes pas de ces malfaisant, je suis jeune, mais je l’ai compris.

Et cette impression dans le regard fut réciproque. Il était jeune, fort, mais surtout, il était du bon coté... Et c’était notre seul espoir pour survivre...

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