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Ils sortent de partout, maintenant. Pas seulement de la terre des cimetières, mais tout aussi bien d’un vieux mur de pierre, d’un tumulus, de la paroi d’une maison qu’on voit se gondoler, se craqueler, avant de ce libérer de ce qu’il contenait : une substance éthérée, demeurée longtemps, très longtemps dans le calcaire, le granit. Ils sortent. Une portion de mur qui devient floue, un papier peint qui se boursouffle, un pan de béton qui pèle soudain et en voilà un de plus qui parait. Un de plus de … libéré. D’abord à peine visible, une ombre qui flotte, une silhouette de brume suspendue dans l’air. Mais, vite en quelques minutes le plus souvent, on le voit s’éloigner. Les plus récents portent encore des vêtements à divers degrés de décrépitude ou de loques. Les anciens, vont nus : écorchés couleur de bois mort, ils s’ébranlent pesamment, étonnés semble t’il de cette nouvelle position à la verticale à laquelle ils ne se sont plus habitués. Ils sortent de partout. J’en ai même vu un s’extraire du chêne. Sans doute était t’il exfiltré pas les racines, après avoir dormi longtemps dans le sous-sol. Oui ils sortent de partout. Ils ou Elles , naturellement, bien qu’il soit difficile, pour l’esprit essentiellement, de qualifier un mort par son sexe. Un mort es un mort, c’est tout. Même s’il marche. Plus les jours passent, plus ils sont nombreux ! De plus en plus nombreux… Ils gênent. Même en faisant des efforts méritoires pour oublier leur présence, pour détourner les yeux. Au début, ils étaient là -bas, tout au loin, et maintenant ils sont de plus en plus proches. Je les vois ici, au chantier sur la fausse ville, ils se rapprochent. J’en ai même vue essayer de pénétrer dans les magasins, les cours, les espaces publiques. A quand les appartements, les maisons ? Déjà que toutes les nuits ont les entends grailler aux alentours de la ville, gratter les murs, frapper sur les tôles… |
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