J'attrape l'espagnolette fermement, je l'actionne , ça s'ouvre légèrement avant de s'arrêter dans le mouvement, visiblement bloqué par un obstacle. ... sûrement quelqu'un à l'intérieur.. pour s'être barricadé. J'appelle à travers l'interstice .. Hééhooo, y a quelqu'un ?, j'entends l'autre jambon me répondre avec ses râles, même à travers la porte fermée. Une longue plainte me parvient ensuite aux oreilles, quelque chose déchirant .. saisissant.. l'air devient glacial d'après ce que me dit ma nuque. Je force un peu le passage, gagnant l'espace nécessaire pour glisser ma tête et le bout de ma binette en couverture. Les lames des volets fermés parviennent à peine à me fournir l'éclairage nécessaire, une adolescente.. entre quatorze et dix sept ans.. qui chiale à fendre l'âme. Je bourre encore le passage pour accéder au bouton de l'éclairage électrique, cette fois-ci, ça ne marche pas .. l'ampoule est morte.. mon mal de crâne s'est largement apaisé.. par contre mon épaule me lance suite aux bourrades que j'ai lancé. Une commode.. voilà la gêneuse.. arc-boutée comme le montant du lit. Je m'approche très lentement de la fille, qui continue ses pleures.. bizarre .. on dirait qu'ils viennent de plusieurs voix à la fois.. je serre d'instinct ma binette à deux mains... Et .. |