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Niv. expérience : 1
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Ils étaient nombreux hier soir, de plus en plus… J’ai du mal à réaliser que je suis encore là, seul véritable homme. J’ai tout perdu et pourtant être seul comme cela en plein Manhattan aurait pu faire rêver bien des gens… Les boutiques de luxe, les magasins high-tech, tout pour moi, malheuresement je ne peux pas en profiter, j’ai n’ai pas le temps… Ils me regardent, je les vois bouger à l’intérieur des halls d'entrée, je met la main sur ma machette, je la serre… tout va bien, ils ne pourront pas sortir, ils ne peuvent pas mais dans une ou deux heures, ils le feront et je serais prêt à les accueillir. Aujourd’hui, je suis sorti dans le but de trouver de quoi vraiment me nourrir, j’en avais assez de manger des trucs périmés qui avaient changé de goût…et de couleur… Je devrais entrer ici, il n’y a pas de danger apparent. Je pousse la porte, avec force, je la laisse ouverte, au cas où. J’ai l’habitude désormais des odeurs pestilentielles, immondes, je n’y prête guère attention. Voyons voir… Une boîte d’haricots, un paquet de riz, un bras, et quelques autres boîtes amochées… Je vais aller voir dans l‘arrière boutique, je m’attends à tout, mon cœur est entraîné... Pas de danger... Alors des cartons empilés, de la nourriture diverse. Je prend le maximum. Mon sac à dos est rempli, je peux sortir. Je m’asseois sur un morceau de banc, je regarde le soleil qui se couche, les jours raccourcissent et je ne peux distinguer maintenant les saisons seulement grâce à la durée des journées… Nous sommes donc en hiver, je suis en T-shirt et en short, le monde n’est plus ce qu’il était, ça c’est sûr ! Encore deux rues à traverser et je serais en sécurité, ou du moins je l’espère. J’entends des cris, je me mets à courir… Plus qu’une rue… Vite la clé, j’ouvre le cadenas, j’entre, je referme la grillage et le cadenas, je continue de courir, je saute, j’évite mes propres pièges, je rampe sous la barricade, je vérifie si mon groupe électrogène fonctionne, je monte au premier étage. C’est toujours les mêmes gestes, les gestes qui me gardent en vie… Ils ne vont pas tardés, je me demande toujours ce qui les guide jusqu'à moi, ils sont téméraires, mais depuis que j’ai installé ces grillages électrifiés, ils ont du mal à atteindre ma solide barricade à l’intérieur de la cour… Je me sens invincible, ils ne passeront pas encore cette nuit, la faucheuse attendra… Bon, je vais m’amuser un peu… La carabine de mon père, je l’adore, j’ai rajouté un pointeur laser car la nuit ça aide…Un, deux, trois, quatre, cinq, six, raté, sept, huit et neuf, je recharge, encore deux ou trois pour le plaisir et après j’arrête, il faut que je garde des plombs pour les nuits, disons, plus difficiles. Lorsqu’ils tapent sur mes remparts et après qu’ils aient reçu quelques plombs, je rédige ma petite histoire… Ce qui se passe dans le monde actuellement est digne de l’apocalypse, la fin des hommes, tout ça quoi. Ca a commencé doucement, pas de panique la médecine contrôle la situation qu’ils disaient, ensuite c’était : « Pas de panique, les autorités contrôlent la situation », puis « Engagez-vous dans l’armée pour protéger votre famille, votre femme, vos enfants » ou pas, que je rajoutais à chaque fin de transmissions. Bref, la situation n’a jamais été sous contrôle. La ville a d’abord été évacuée, enfin on a essayé de le faire. L’armée avait levé un camp pour les réfugiés à l’extérieur de la ville, je n’y suis pas allé, certains diront que j’aurais dû, ils auraient dû rester… Un malade était dans le camp, ils n’ont rien vu, ça s’est propagé, rapidement, les soldats ont fait ce qu’ils ont pu, des survivants ont, d’après les dernières nouvelles de ce camp que j’ai reçu, établi un petit avant-poste après le pont de Brooklyn. J’hésite à me lancer dans l’aventure, j’ai deux options, soit je retrouve ces survivants et je me joint à eux, soit je reste ici en attendant de mourir, seul. Je préfére mourir là-bas, en me disans qu'au moins j'aurais essayé. Je partirais demain matin, dès l’aube, je prendrais mon vélo, ma machette et mes petits cachets… Je dois changer la roue avant, c’est vrai… Un trottoir mal négocié… Autant s’y atteler maintenant… |
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