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Récit : « Etude de la mort. »

SommaireChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5Chapitre 6

Chapitre 7Chapitre 8Chapitre 9Chapitre 10Chapitre 11Chapitre 12

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Chapitre 12 : Le sang du mourant
Vous ne sauriez dire si vous avez passé une bonne nuit ou non. Vous avez dormi dans un sac de couchage, comme d'habitude, mais le ventre plein. Cet homme possède des boîtes de conserve dont certaines périment dans plus de 10 ans. Etant seul, il a largement assez de nourriture pour survivre plusieurs années en faisant deux repas par jour! Par ailleurs, il possède également une immense réserve d'eau, recyclée à l'extrême par des systèmes sophistiqués. Le centre de recherches dispose même d'électricité, produite notamment par l'eau et la gravité. Cependant, s'il est seul... vous l'êtes aussi. C'est cette pensée qui vous a fait vous retourner des centaines de fois avant d'enfin trouver le sommeil... pour deux petites heures, bien trop peu de temps. Vous avez ressassé de nombreuses fois la discussion de la veille.


"-Mais… où sont les autres ?
-Quels autres ?
-Comment ça, quels autres?

Silence, regard insistant de votre part, mais regard inchangé de l'homme
-Vous croyiez qu'il y avait d'autres scientifiques?
-Bien évidemment!
[/i]Nouveau silence. L'homme étrange se retourne, et continue son chemin dans le laboratoire
-Dois-je déduire que je me suis mis le doigt dans l'oeil?
-Je vous laisse le constater. On apprend de ses erreurs mieux que par l'enseignement."



Vous vous promettez intérieurement, une fois de plus, de ne plus jamais lui poser de question dont vous pourriez trouver vous-même la réponse. Lorsqu'il vous répond de cette manière, il vous énerve à outrance. Vous vous retournez dans votre sac de couchage. Il est six heures du matin, mais l'astre solaire est déjà levé. Vous vous étendez. Votre bras droit vous fait souffrir légèrement, comme une sorte de courbature. Il vous semble que c'est depuis que vous avez porté une machine à laver jusqu'en ville. Tout le monde vous avait regardé comme on regarde un corbeau, cet oiseau si rare et pourtant seul survivant de sa noble race dans ce monde fou, si on ne considère pas les poules comme des oiseaux au sens propre du terme. Ca vous faisait bien rire, jusqu'à ce que votre bras vous fasse comprendre qu'il ne rirait pas le moins du monde s'il avait de quoi le faire. Vous retirez lentement la manche de votre uniforme pour pouvoir inspecter le membre douloureux, mais vous ne voyez rien. Peu vous importe, au final, tant que vous pouvez faire ce que vous avez à faire. En vous levant, vous vous inquiétez pour la ville. Ont-ils survécu cette nuit? Qu'est-il advenu de Marie? Il vous a semblé entendre un cri venant du fond de la nuit, vers l'heure où les macchabées dressent habituellement leur regard morne vers le seul lieu où la survie semblait possible. Malgré ce qu'a écrit l'ordure qui est la cause de tout sur Dieu, vous faites une petite prière pour vos amis. Vous en profitez pour demander au passage que le banni se fasse dévorer à moitié et qu'il agonise longtemps, ce serait bien mérité! Puis, une fois votre office terminé, vous arpentez le laboratoire. Bien évidemment, vous n'êtes pas le premier debout.


"- Ah, vous voilà, vous. Notre journée va commencer tout de suite.
- Bonjour. Je peux vous poser...
- Pas le temps. Vous me direz ça plus tard. Je vais devoir travailler toute la journée, si j'ai raison. Plus tôt je finirai, mieux ce sera."



Pas la peine d'essayer de discuter, votre question était de toute façon sans importance. Il vous prie de vous assoir, vous vous exécutez. Il vous demande s'il peut vous prélever un peu de sang pour des analyses, ce à quoi vous répondez par l'affirmative sans réfléchir. L'homme de sciences, avec une habilité sans pareille, récupère votre sang si vite que vous n'avez même pas le temps de réagir. Vous ne ressentez par la suite aucune douleur, mais vous vous demandez en quoi votre sang pourrait lui être utile d'une manière ou d'une autre. Après tout, vous n'êtes qu'un simple humain perdu dans ce monde immense. Un simple humain...

L'homme repart dans les profondeurs du laboratoire, la fiole de liquide écarlate à la main, et s'enferme dans une salle remplie d'instruments dont vous ne connaissez pas l'utilité. Même si lui travaille activement, vous n'avez toujours rien à faire pour vous occuper. Vous décidez de fouiller un peu partout. Vous savez très bien que vous pourriez apprendre des choses que vous ne voudriez pas savoir, mais l'envie est trop forte, vous espérez que ce ne soit pas un trop grand risque.

Après avoir retourné le laboratoire de fond en comble, une salle vous intrigue. Outre l'endroit où s'est enfermé le scientifique, il y a un lieu auquel il vous semble impossible d'accéder. Une porte en bois fermée à clef, avec une inscription illisible, sans doute le nom de son ancien propriétaire. Regarder par le trou de la serrure vous révèle un Bureau bien rangé, avec une feuille bien en évidence dont vous brûlez de lire le contenu. Cependant, vos fouilles ne vous ont pas permis de trouver la moindre clef, celle-ci était probablement dans l'une des poches de la blouse de la seule autre personne présente ici. Vous hésitez à crocheter la serrure. Cela risquerait de se voir, et puis vous ne pourriez pas refermer la porte correctement après, ce qui paraîtrait suspect. Mais cette feuille vous tentait tellement !...

C'est finalement votre curiosité qui prend le dessus. Au diable la porte, vous espérez que le scientifique penserait qu'il avait oublié de la fermer, ou quelque chose comme ça. Vous sortez une vieille épingle toute rouillée de votre poche, et commencez votre affaire. En peu de temps, un clic satisfaisant se fait entendre, et vous entrez dans la pièce d'un pas calme, impatient de découvrir ce qui - vous en êtes certain - vous était caché. Vous passez vite sur le charabia scientifique pour arriver aux passages qui vous intéressent


L'étude du sang du sujet devrait révéler une résistance au niveau alpha. Il est possible qu'il ait développé naturellement une protéine qui, si sa structure quaternaire est repliée correctement, agirait comme une enzyme de restriction sur le virus A-STET. Ceci serait tout bonnement incroyable, compte-tenu du fait que le virus annihile tout corps étranger avant d'en subir le moindre effet ! Une autre théorie serait l'existence d'un agent Anti-A-STET sécrété par le STET lui-même... Cela supposerait bien sûr que le sujet en serait atteint et qu'un "combat" sans merci se livrerait à l'intérieur même de son corps. Il ne lui resterait que quelques mois à survivre, d'après mes calculs.

Le sujet, le sang... Quel sujet ? Vous ?! Vous aurait-il fait venir ici pour pouvoir... Non, c'était impossible ! Et puis, cette histoire sur le STET : vous ne pouvez pas l'avoir, c'est absolument impossible ! Et surtout... vous pourriez mourir dans les mois qui suivent ? Mourir comment, en zombie, ou mourir tout simplement ?

La seconde hypothèse reste la plus probable. Une souche mutante de STET pourrait parfaitement exister, et il en subirait l'infection. Je m'étonnais d'ailleurs de n'en trouver aucun cas. Les expériences qui auront lieu sur l'échantillon de sang viseront donc à montrer deux choses :
- Le sujet peut mourir à tout moment des suites de sa première infection, auquel cas il ne pourrait pas devenir un zombie, et il rejoindrait alors le néant infini qui, je l'avoue, m'effraie moi aussi beaucoup.
- Il peut également à tout moment perdre conscience et rejoindre les milliards de non morts qui errent, dehors.

Le but final est de trouver un remède à l'A-STET grâce à la souche mutante de STET.


Vous reposez la feuille sur le bureau, sans y jeter un regard. Vous repartez sans même fermer la porte. Après tout, quelle importance, maintenant ? Il fallait se rendre à l'évidence, vous avez très bien pu attraper ce virus horrible sans vous en rendre compte. Les faibles espoirs qui vous restaient semblaient s'être envolés à jamais dans la chaleur étouffante du désert.

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