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Niv. expérience : 1
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– Hey ! Hey ! Réveille-toi ! Quoi ? Maneige ? On vient de se réincarner ? Je décolle mes paupières pleines de pus séché en grognant. – Ouf ! Tu es vivant ! Merci ! J’ai eu tellement peur ! Réveil choc. J’ai rêvé que l’infection rongeait tout mon corps et que j’allais crever… Frénétiquement je tâte la chair sur mes os. Ha ! C’était bien un cauchemar. – La maladie n’est pas trop avancée, tu es chanceux. Je suis contente que tu aies survécu ! Elle attrape ma main et la tripote comme la dernière fois. – Hier… ils ont insisté pour aller dans la mauvaise direction. Je ne pouvais pas les convaincre de changer, sans raison. Mais aujourd’hui on ira du bon côté, là où quelqu’un a noté un médicament sur la carte. Il ne manquera plus qu’un bandage. D’accord, je vois, elle ne voulait pas se compromettre. C’était une chance incroyable à prendre mais bon, j’ai survécu, on en parle plus. Et ce soir ça sera réglé, normalement. Arf. – Fais-moi confiance. Maneige a un soubresaut puis s’extirpe hors du taudis. Je sors la tête comme un chien pour la regarder partir. Au bout de quelques pas elle s’arrête net et fait demi-tour. – J’ai oublié de te dire ; je vais rentrer plus tôt ce soir, attends moi. Elle se détourne pour de bon. Que faire à part l’attendre de toute manière ? Toujours son air préoccupé… elle me semble sincère. J’espère que la carte est à jour. Le Vampire de Düsseldorf n’est pas chez lui. Toujours à fouiner partout… J’aimerais bien aussi, jouer mon rôle de banni à fond, batifoler dans les ordures, mais difficile quand on a la tête comme une citrouille. Je réussis à m’assoir à force d’efforts étourdissants. Le jour se lève, c’est beau… La plupart des gens dorment encore. J’entends quelques coups frappés à l’atelier. Le Forum semble mort. Je crois que seulement six ou sept personnes sont mortes, sur les quarante initiales, depuis les débuts de la Contrée du Carnaval d’hiver. J’aperçois Buttler se rendant à la banque. Il revient presque aussitôt et, d’après ses gesticulations, il est en rogne. Je ne comprends pas ce qu’il crie à Averell mais je me souviens d’avoir entendu hier qu’il manque de bouffe… Les deux partent pour leur expédition. Mon tortionnaire passe sans me voir. Une tactique d'indifférence feinte ? Le temps file trop lentement. Il est maintenant passé midi : je n’ai pas encore bougé. Arf. Pourquoi ne pas aller consulter le registre… On note tout et rien, illusion de contrôle. Quatrième jour… aucun événement notoire. Hier, une des entrées a été raturée, la page est même déchirée. Jour 1, l’heure à laquelle j’ai été banni… – Toi ! Qu’est-ce tu fais là ? J’t’ai dit d’pas approcher la banque ! Quasimodo surgit derrière moi et, ni une, ni deux, m’assène un coup au derrière. Je proteste, dans la mesure où me le permet ma mâchoire enflée. Ho ! Il remet ça le bougre ! Je déguerpis, outré, protégeant mes fesses. – C’est ça ! Dégage ! On veut pas d’toi ! Et tu pues ! Franchement ! Aucun respect pour les blessés ! Ils ont quoi tous contre moi dans cette ville ! C’est pas déjà assez compliqué de survivre aux morts-vivants ? Je fulmine comme ça toute la journée… Pff. Non mais ! Et je rumine ma bile au petit soir quand deux gus effrontés, sans crier gare, m'empoussièrent en passant en coup de vent. Brandissant un poing accusateur, je distingue dans leur panique les mots « meurtre » et « potence ». Quoi ? Qu'est-ce qui se passe encore ? |
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