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Niv. expérience : 1
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Je préfère subir ma mort ni blessé, ni terrorisé, ni infecté. Je n’aurai qu’une chose sur laquelle me concentrer : le buffet que constitueront mes tendres abats. Après l’au revoir larmoyant, nous nous sommes tous isolés. Mourir, quel acte profondément personnel. Surtout quand les zombies exhibent nos intestins, parties si intimes de notre anatomie qu’on ne montre pas à n’importe qui. J’attends donc calmement en serrant les fesses. Arf… Je pense : qu’est-ce que ça grogne mal un zombie ! C’est comme… un gamin muant avec la voix rauque et grasse de la grippe qui tente d’imiter le « pig squeal » d’un « chanteur » de Metal. Tout ça en un râle, multiplié par des centaines… Quel désastre sonore. Ils se pressent contre le portail tels des hooligans devant une vitrine de commerçant. Ça va vite être passé, ça va vite se terminer… Ils ne chercheront pas… Ils nous trouveront tout de suite… Ils nous mangerons sans tarder… en un clin d’œil… L’agonie sera courte, l’agonie sera courte… Craquement sinistre, destruction des portes. Un trou me permet de voir les silhouettes claudicantes. La demi-lune… Je frémis… me crispe. J’ai peur. Non. Je vais regarder la mort en face. Je la regarde en face. Oui. Je la regarde, j’admire la mort, je la contemple, la scrute, l’observe, je la vois, la mort, la jauge, l’épis, je lui fais face, la toise, courageusement, fièrement, avec contenance, dignité, flegme, je la regarde, je vois, je vois… Buttler !? – Grooohhh… Rhhaaahh… Hé hé hé… Gentil Buttler… Gentil… Arf. C’est pas vrai ! Je croyais en être débarrassé ! La version morte-vivante de mon tortionnaire traîne ses moignons vers ma baraque. Je suis mort. Le gardien arrache, une à une, patiemment, les planches, le matelas. – Buttler ! Sans rancune, hein ! Ses yeux… Il me reconnait ! Ha ! C’est quoi ça ! Un sourire de zombie ! – HAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! Buttler m’attrape par les épaules et m’arrache la bouche d’un coup de dents. Le salaud. Il s’en cachait bien sous ses airs de dur ! |
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