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Niv. expérience : 1
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Je m’efforce de me faire petit. Je n'ai jamais vu la banque se remplir aussi vite. Le nombre de trucs qui y entre… ça effleure le mauvais goût. Évidemment, la construction des chantiers s’entame aussitôt. Les ouvriers défilent à la manière de robots conditionnés. Je n’ai d’autre choix que de les imiter, ne serait-ce que par confusion. En moins de deux heures toutes les structures flamboient de magnificence et la populace se bouscule au portillon de la tour. Je crains que Toutakou ou l’un de ces sbires n’ait remarqué ma piètre contribution, qui se résume à suer comme un porc. Enfin cloîtré sur mon lit de camp, j’ose espérer y végéter sagement jusqu’à demain soir… Évidemment, je me fous la jointure jusqu’au nerf optique. L’un des rares citoyens qui m’est inconnu accourt et me crache aux tympans : – Au forum ! Et tu te grouilles ! Je lui emboite le pas. Sur place, je suis choqué de découvrir Toutakou callé sur un trône de fortune qui a certainement coûté deux planches à façonner. La majorité de la ville, assise par terre autour de lui, salive en attendant probablement qu’il abuse de son pouvoir. Le pseudo-pharaon s’adresse à moi. – C’est pas trop tôt ! Bouges pas, ton tour viendra. L’un des nouveaux, nous ne sommes que trois, s’est déjà avancé. La scène prend des allures de procès… – Donc… Grand Maître Crétin, c’est bien comme ça qu’on t’appelle ? – Oué… – D’après ton comportement d’aujourd’hui, je déduis que t’es vraiment qu’un gros con. – J’vois pas c’que j’ai fait d’mal !? – Jouer au laborantin, monter une tente et combattre des zombies à main nues, ça t’évoque rien ? – Où est l’problème !? – Imbécile. Tu as fais tout le contraire de ce que j’ai dit ! Y en a marre des gueux comme toi qui savent pas respecter les règles. – Mais j’ai bien l’droit d’faire c’que j’veux après tout ça nuit à personne ! Soupir : – Pendez-le. – Quoi ! Mais j’ai rien fait d’mal ! J’les ai trouvé moi-même les produits pharma ! J’étais bloqué, j’avais pas l’choix ! J’avais mal entendu ! C’est pas ma faute ! Non ! Laissez-moi tranquille ! Pitié ! Non ! Non ! La chaîne crisse. La bouche m’en tombe… Pour les habitants du Pâturage, l’exécution arbitraire parait tout à fait banale, voire d’un divertissant pervers. Le troupeau revient se tapir au pied de l’oppresseur. À croire qu’ils n’ont pas les couilles de penser par eux-mêmes. Pitoyable… – Suivant… |
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