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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 28 : [Maneige] Cupidon improvisé
Au cours de ce long premier jour – c’est ainsi qu’on convint d’appeler les deux derniers afin d’éradiquer le malaise – Maneige avait considéré de loin les gamineries. Ces échauffements d’esprits la dérangent : elle comprend mal ce qui pousse certaines personnes à se détester. Faire profil bas l’aide à se forger une opinion des gens, à éviter un maximum de se mêler aux histoires et ultimement à décider de quel côté elle se rangera fort probablement si les conflits dégénèrent.

Créer la bisbille n’est heureusement pas le dada de tout le monde. La majorité préfère profiter de l’événement spécial pour passer un moment gai, pour oublier les soucis pendant quelques semaines. Ce n’est pas parce qu’on est destiné à mourir qu’il faut s’encombrer d’un caractère de merde.

Aussi, le premier instant vraiment gai survient quand Noutella s’improvise Cupidon et forme des couples au hasard. Surprise, les quatre femmes se retrouvent ensembles, au grand désarroi des hommes.

– Julia avec Tapo ? C'est pas très réglo tout ça... s’exclame la deuxième concernée.

– Pff ! J'suis pas de ce bord là moi !

– Même pas pour moi Julia ? Mon cœur saigne... Moi qui t'aimais tant !

– Arf, encore quelqu'un qui me vénère. Bon, allez, pour Tapo j'vais faire un effort. Mais tu ne touches pas hein !

– Faut tout essayer Ju’, conseille Fred, si seulement j’pouvais filmer…

– Moi j'aime tout le monde !

– Je suis hétéro, désolé, ça va coller. Heu… ça va pas coller ! bafouille un prude coquin.

– Je veux pas savoir…

– Les couples se forment et les matelas se déforment ! jouit Fred.

– L'amour c'est le mal… pleure Zectarien, « Noutella avec Maneige ». Non mais vraiment trop naze le hasard ! L'amour c'est le mal j'ai dit !

– Pour rééquilibrer je propose de les prendre comme concubines... minaude Areen.

– Pff, arriviste.

– Moi, je sors pas avec un mec cuisinier, prévient Maneige.

– Je sais même pas faire cuire un zœuf, tente Zec’.

En entendant cela, l’éclaireuse se remémore d’anciens souvenirs peu réjouissants. Elle reconsidère illico ses préférences.

– Finalement... À quelle heure dans ta tente Areen ? Tu prépares le souper s’il-te-plait ?

– Pff trop inzuste… C'est toute ma vie ça… Y en a marre…

– Je ferai un dîner rien que pour toi, viens quand tu veux. Je vais même ne rien mettre sous mon tablier…

– Ouais… Si seulement Zec’ savait faire cuire un zœuf…

Évidemment, Maneige s’abstient de relancer la conversation. Elle évite Areen et agit comme si elle avait oublié l’échange. Il ne faudrait pas lui donner de faux espoirs… Ou pire, se rendre compte qu’il blaguait et qu’il n’est en fait pas du tout intéressé.

Elle réussit avec brio son esquive en arpentant les dunes avec Zectarien trois jours d’affilé. Lui aussi fait montre d’une certaine attirance, par contre elle n’arrive pas à savoir si c’est uniquement pour embêter Areen. Méfiez-vous du mâle post-apocalyptique !

Par ailleurs, le soir, Zec’ rameute en cercle une maigre audience dans le but d’éduquer leurs pauvres âmes incultes. Le professeur gesticule et produit d’étranges « wik wik wak » avec sa bouche, l’air profondément passionné par son sujet. Il répond avec enthousiasme à ses élèves, prêt à dégainer le trucmuche correspondant précisément à leur goût.

Maneige l’observe à distance, pas du tout intéressée par son enseignement. Elle n’a aucune idée de ce qu’il raconte vraiment et ne veut pas savoir. Ce qui la captive, plutôt, c’est avec quelle passion il transmet sa culture, tout le cœur qu’il met à contorsionner son corps de façon grotesque, à crachoter des bruits discordants et à mimer des mouvements techniques fastidieux.

Les réflexions de l’éclaireuse divaguent. Un homme passionné est attirant… En fait, tout se passe au niveau du regard, des yeux vifs, avides, et du corps, vivant, électrique. Elle pense à son ancien camarade, avant qu’elle ne le renvoie… Si seulement il avait manifesté le quart de cette ardeur à son égard, elle aurait sûrement succombé. Trop tard maintenant. Et envers Zec’… elle ne ressent à la vérité rien. Elle jalouse par contre ce foutu Hip Hop.

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