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Niv. expérience : 1
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LaFin installe une poutre en travers de la porte sur des supports de métal. Le voyant haleter sous l’effort, je comprends que tout le monde n’ait pas l’énergie pour exécuter ce boulot avant d’aller dormir. – Han ! Ça mériterait une distinction un dévouement pareil ! s’exclame-t-il en s’époussetant les mains. Il doit sans doute réfléchir à voix haute, aussi je garde le silence en espérant qu’il m’en dise davantage sur les « deux trois trucs » louches qui se trament. Nos regards se croisent, il semble comprendre ce que j’attends de lui, soupire. – Bon, allez. On va à la tour, on aura la paix pour causer. Je réprime une expression de reconnaissance trop exubérante et le suis en haut de la tour de guet. Je lui remarque l’étrangeté de l’endroit. – Ouais… Ça peu paraître bizarre, mais y a pas meilleur endroit pour admirer la vague de pourriture s’échouer misérablement contre nos défenses. Ce spectacle c’est… c’est comme une récompense si tu vois c’que j’veux dire. Je fronce les sourcils, non convaincu. Il sourit en s’appuyant sur la balustrade, prêt à admirer l’attaque. Admirer… Je ne comprends pas quelle satisfaction il arrive à retirer de cela. Pour moi, le déchaînement de minuit est depuis toujours une expérience profondément angoissante. Une minute de silence s’écoule. J’ai l’impression que LaFin me fait marcher, comme s’il n’a en fait aucunement l’intention de me communiquer des informations. Le portier jette des coups d’œil blasés aux premiers zombies qui surgissent des ténèbres, poussant un ricanement morbide lorsque l’un d’eux est déchiqueté par les scies hurlantes. J’essaye de lui rappeler le but de ma présence. – Donc… qu’est-ce qui est pire que je ne le pense… ? Ma question n’atteint pas immédiatement la partie consciente de son cerveau dérangé. Il détourne la tête puis les yeux en décalage, absorbé par l’effusion de sang et de boyaux qui gicle joyeusement à ras le sol. – Qu… oi ? Ha, oui ! s’exclame-t-il en revenant à la raison, tu veux dire en ville… ouais… y des choses que tu trouves pas normales, hein ? – Bah ! Évidemment ! Je croyais que tu voulais m’en parler ! – Ha, ouais, on peut en parler… T’as l’air de confiance, chais pas pourquoi, ça doit être ton air de… d’innocent… Je marmonne un remerciement, incertain du sens qu’il accorde à ce mot. Il poursuit : – J’ai l’habitude de me la fermer, tu vois, dans le groupe vaut mieux pas aborder le sujet et c’est pas souvent qu’il y a des nouveaux… – Pas souvent ? Il me semble que Deep m’a dit qu’il y en a toujours quelques un à chaque ville ? – Deep ! éclate-t-il d’un rire moqueur, plus ignorant qu’elle tu meurs ! C’est seulement la deuxième ou troisième fois qu’y a des vrais nouveaux ! Habituellement, c’est des boucs émissaires choisis d’avance par notre cher roi Toutakou. Toujours aussi paumé, je suis de surcroit troublé par ses paroles clairement ironiques proférées sur un ton désillusionné. – Honnêtement, LaFin… je ne comprends rien de ce que tu dis. – Ha, ha… j’me rends plus compte tellement tout ça me saute aux yeux. Commence donc par me dire c’que t’as remarqué, ça sera plus simple. |
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