Progression : 0/100
Niv. expérience : 1
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L’expédition se terminera au nord, j’emmène donc Deep au sud. Un zombie perdu étale sa laideur sur le périmètre : son tibia droit s’enfonce à chaque pas dans le sol tandis que le monstre traine son pied unique par à-coups sur les trente centimètres obstacles à sa progression, avant d’extirper à nouveau l’os cassé pour le replanter aussitôt, mu par la gravité. Les talons-aiguilles de Deep, à l’instar du pic osseux, se fichent dans la terre sèche. Elle se contorsionne, les bras telle une funambule, fléchissant les genoux afin de déporter son poids sur ses orteils. J’admire sa capacité à se mouvoir en toute grâce et agilité, peu importe les dénivellations du terrain, dans de pareilles chaussures. Les miennes soulèvent toujours autant de sable et de honte. Il faut vraiment que je les change… Un silence embarrassant supplante le vacarme de mes pelletées qui retombent. Elle me renvoie mon sourire timide. Une voix d’enfant qui entend le mot sexe rigole dans ma tête. Inconfortable, mais surtout d’allure imbécile, je lui tourne finalement le dos et me met à creuser. J’évite de lui lancer des regards. C’est fou comme je suis mal à l’aise dans mon corps… Ça doit bien faire vingt minutes que je résiste à la tentation de me retourner. Je n’ai aucune concentration, je sue… Je crois que je peux me permettre un coup d’œil. Lentement… Oh… Mon Dieu… Deep est à quatre pattes, équipée d’un morceau de tôle. Elle me tourne le dos, les jambes écartées, rejetant la terre entre elles, comme un chien qui creuse. J’ai la meilleure vue qu’on puisse avoir de ses fesses. Je les croquerais. Une vague de chaleur me monte aux joues. Qu’ai-je donc trouvé ? Une poutre… Pas si mal que ça, toute droite, avec un seul clou qui dépasse. Je pourrais la lui montrer. « Deep, hey ! Regarde ma poutre ! » Je suis con. Comment font mes vêtements pour boire encore la sueur qui me coule du front ? Oh… Deep… C’est une torture... Il faut que je dise quelque chose, il faut que je cache la foutue bosse dans mon pantalon. – Heu… Deep ! Elle lance deux charges de sable avant de se retourner en haletant. Sa poitrine se soulève à un rythme étourdissant. – Ça… heu… porte fruit, tes… tes fouilles ? que je balbutie. – Non ! Même pas ! Mais je sens qu’il y a quelque chose de dur, seulement le sable retombe toujours dessus, c’est long. Et toi ? – Bah… comme toi, c’est long et dur… heu… j’ai une grosse poutre ! – Super ! Hi ! hi ! Continue comme ça ! En deux battements de cils, elle est déjà penchée sur moi et esquisse un bisou d’encouragement sur mon front. Elle s’agenouille ensuite, me fixe droit dans les yeux. – T’avais pas un truc à me dire toi ? Tu pourrais m’en parler maintenant… L’index et le majeur de sa main marchent sur ma manche jusqu’à mon épaule. Elle l’époussète. – Ouais… En fait… heu… C’est rien, j’étais juste excité par… heu… Tracassé par un… enfin… Tu vois… Non, elle ne voit vraiment pas. – C’est juste que… je suis pas habitué à… C’est la ville, tout ça… Les coutumes… C’est… tu vois… nouveau pour moi… Elle prend un air mignon, me serre dans ses bras, coince ma tête à l’orée de ses seins et me tapote dans le dos. – Hooo, mais il faut pas t’en faire avec ça mon chou, voyons ! Toutakou s’occupe de tout, détends-toi. Allez, ça va aller. En retournant creuser, Deep laisse derrière elle un homme traumatisé. Je ne sais pas quoi faire, ni comment lui dire. Je ne sais encore moins comment juste… être avec elle. |
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