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Niv. expérience : 1
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Comme si le périmètre autour de la créature était pestiféré, je recule craintif m’abriter dans l’enceinte. Ma voix chevrote. – LaFin ? La chose se retourne en ma direction et se penche, comme pour mieux voir, mais sans un son. – LaFin, c’est toi ? que je recommence, déjà moins hésitant. – Qui parle ? Sa voix, quel soulagement ! Je sors pour m’exposer sous la clarté nocturne. – Ah, c’est toi ! qu’il s’exclame en croisant les bras. – Qu’est-ce que tu fais ? C’est pas bientôt l’heure de fermer ? – J’en ai rien à battre ! Il crache cette phrase sur l’un de ces tons… On le croirait sur le point de craquer, sur le point de péter un câble. – Qu’est-ce qui va pas LaFin ? Qu’est-ce que t’attends ? – Laisse-moi tranquille ! J’en ai marre de fermer ! C’est tout ! Dégage ! Il me prend un peu au dépourvu, là. – Comment, t’en a marre ? Tu peux pas laisser ouvert quand même ! – Bah si je peux ! Depuis le temps que j’en ai ras le bol ! Et pas juste des maudites portes, de la ville au complet ! De tout le monde ! Ça m’a fichtrement fait réfléchir c’que t’as dit hier soir. Y est temps qu’ça finisse, y est temps qu’on commence à vivre pour vrai ! – Mais… mais LaFin… Pense à… à… J’allais dire « Pense à Toutakou ». Quel hypocrite je fais. Nan, même pas, un mouton, un peureux, un bâtard d’aliéné sans couille, sans colonne, voilà de quoi j’ai l’air. J’allais réagir de cette exacte manière que je méprise : en bêlant de terreur. Soyons honnête : survivre, oui, mais pas pour Toutakou, pas à cause de lui. – Pense aux gens là-dedans qui en valent la peine ! Deep, par exemple, et plein d’autres, j’en suis sûr, il suffirait de leur parler ! On pourrait leur expliquer tout ce que tu m’as dit ! – Non ! J’en peux plus ! J’en ai marre ! Ça sert à rien de parler, j’utilise les grands moyens ! Viens crever ou fiche moi donc la paix ! Il s’est éloigné d’avantage en me parlant, comme s’il craignait que j’accoure le chercher. Hors de question que je fasse ça. – LaFin, écoute, je crois pas que ce soit la meilleure solution de condamner tout le monde en laissant les portes ouvertes ! Penses-y, ils vont sûrement… Il me coupe la parole, gueulant mon nom en coup de fouet. – Je veux pas savoir ce qu’ils vont faire ! Ma décision est définitive ! Tu avais raison en disant qu’ici on vit plus comme des espèces de robots que comme des humains, t’as fais un long discours là-dessus, hier, alors ait au moins la décence de pas essayer de me faire changer d’avis ! |
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