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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 42 : Crever de son plein gré
Une rumeur s’élève derrière moi, des voix somnolentes d’où pointe l’interrogation. La distance grandissante qui nous sépare, LaFin et moi, nous a fait hausser le ton, enfin, surtout lui, à mesure qu’il s’enflamme et qu’il tente de se convaincre du bien fondé de son action. Le portier n’a conscience de rien, il continue de crier :

– C’est pas facile comme décision, crois moi ! C’est pas facile de décider de crever, de son plein gré… Mais il le faut ! Il faut que je rompe avec tout ça, faut que ça finisse ! Et pour ça, je veux emmener les autres dans la mort ! Tu m’as ouvert les yeux, tu m’as fait voir le problème sous un autre angle… Et voilà la solution ! Ils vont voir qu’ils ne sont pas infaillibles, ouais, ils vont voir que le hasard existe encore dans ce monde ! Moi aussi, j’en ai besoin ! Moi aussi je me laisse mener depuis trop longtemps, sans rien faire… Un sacrifice et on repart à zéro !

Les premiers nez curieux poignent, de même que les premiers râles de zombies. Toutakou arrive et ordonne à tous de retourner au lit. Cela fonctionne plus ou moins, la curiosité des esprits endormis étant plus forte que la crédibilité du chef en pyjama : les gens se tiennent à bonne distance mais restent bel et bien plantés là. Les sbires expéditionnaires, ces chiens fidèles, sont à la suite.

– C’est quoi tout ce boucan ?! me crache Toutakou.

Je ne sais pas quoi répondre et LaFin s’est retourné pour faire face aux zombies qui convergent vers la ville, vers lui-même. Le tyran a suivit mon regard.

– LaFin ! Bordel d’imbécile, viens fermer les portes tout de suite ! Sale raclure de chiasse de rat !

– Vas te faire foutre Toutakou ! Vas te faire mettre par tes majorettes sans cervelle !

L’écho d’un bref croassement résonne tel un avertissement. De toute évidence, la ville entière s’en remettait aveuglément à la ponctualité de LaFin. Tous froncent des sourcils d’incompréhension au dessus d’yeux fatigués et éteints. Il ne reste qu’une dizaine de mètres à parcourir aux zombies avant de planter leurs dents dans la chair de mon prétendu ami suicidaire.

Le chef ne tarde pas à riposter.

– LaFin, tu t’en tireras pas comme ça ! Je vais te tuer, je vais te rentrer mon poing dans ta gueule pour t’arracher tes couilles, espèce de résidu de fœtus de ta pute !

Toutakou s’élance sur le portier qui préfère reculer vers l’autre sorte de pourriture. Deux subalternes prévoyants réussissent à retenir leur chef furieux. Ils l’agrippent jusqu’à ce qu’il se calme en adoptant un air satisfait : LaFin vient de se jeter par terre pour éviter l’assaut d’un basketteur zombie.

Je n’avais jamais vu Toutakou en perte de contrôle. Étrangement, ça l’humanise un peu, le rend faillible…

Premier cri de LaFin. Un monstre tire sur sa tête par les orbites. Un autre lui enfonce une main en pleine bouche. La mort du hurlement me donne un choc. Sans réfléchir, je ferme le premier pan de la porte puis, le second…

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