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Récit : « Contrée du Carnaval d'hiver »

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Chapitre 53 : Le miracle
… Dommage que je n’ai pu investiguer plus longtemps auprès des citoyens ! Des preuves des agissements de Toutakou leur auraient donné du nerf ! J’en suis sûr ! Le contraire est inimaginable. Zut. Et là je crève et je ne saurai jamais quel aurait été l’aboutissement de cette histoire. C’est toujours comme ça, les gens ont peur de se tenir ensemble contre le pouvoir – j’en connais un rayon sur cette attitude – mais à plusieurs, c’est là que ça a de l’incidence ! Cette ville, ça lui prend une mutinerie. On laisse ensuite les dirigeants déchus sur les planches d’exécution et au tour des requins-zombies de leur arranger le portrait ! Toutakou est fort parce qu’on lui permet de l’être. Il n’est rien sans les ouvriers ! Bon Dieu, faut que je rentre !

Transporté, j’attaque en hurlant, épaule devant, un zombie et l’envoie s’échouer plus loin. L’exercice terminé, mon enthousiasme s’évapore. Je ne renouvellerai pas l’exploit de sitôt. Une douce fierté s’écoule cependant dans mes veines à la vue du cadavre étalé. Sa face fond. Des milliers de vers grouillent et se tortillent sous la peau en y perçant de nouveaux pores. Les globes révulsés, les lèvres fendues, les pommettes saillantes… Tous ces traits se métamorphosent. Sous l’action des larves, le visage devient méconnaissable. J’anticipe les tons jaunâtres du crâne qui sera bientôt à vif. Hypnotisé par le bouillonnement de l’épiderme, je remarque à peine, au début, le phénomène incroyable dont je suis témoin. Au lieu de se déchirer comme je m’y attendais et d’exposer les os qui la sous-tend, la peau reprend, petit à petit, imperceptiblement, la teinte pêche des vivants. Les asticots que j’avais cru voir sortir et frétiller disparaissent. Les ondulations de la chair deviennent stables, puis rares, inexistantes. La bouche se galbe et se colore, les rides dues à la sécheresse retrouvent leur souplesse d’antan. Les yeux pivotent, l’iris d’un vert profond fraîchement renouvelé. Je fixe le visage reconstitué, toujours immobile, c’est celui d’un vivant mort. Je me penche sur le cadavre, passionné par le miracle, suffisamment pour que mon regard croise le sien. Un cri stupéfait m’échappe. Je bondis, terrassé d’effroi. Ces yeux, ce visage, c’est Toutakou !

Paniqué, je cherche mon souffle, mes mains une poigne, mes membres une direction. Je jette mon corps par à-coups vers l’arrière, quelle horreur ! Le cadavre est secoué d’un spasme. Il lève la tête ! Je tombe, incapable de me distancer. Toutakou ! Il tend ses pattes ! Ha ! Ma cheville ! Je frappe, il m’écrase, me regarde. Je ne le supporte pas, je ferme les yeux, pour les rouvrir.

Le visage s’est de nouveau transformé. Les traits se sont affinés, adoucis. De longs cils battent au dessus d’yeux inquiets. J’aime mieux ça. Des mèches blondes me chatouillent, une main délicate m’effleure, de même qu’une voix.

– Ouh ouh ? Ça va ?

Je grommelle un truc et me dresse sur les coudes.

– Vas-y doucement, tu es encore sonné je crois ! Hi ! Hi !

J’entreprends un tour d’horizon visuel : une trace de sang à mes pieds, quatre zombies, la sacoche éventrée. Oh… Je vois… C’était une blague…

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