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Niv. expérience : 1
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Deep m’aide à me relever. Interprétant son regard, je comprends d’où vient le sang. Une entaille à mon flanc tache mon uniforme. J’écarte le tissu déchiré pour observer la gravité de la blessure. L’hémoglobine a déjà commencé à cailler. Du bout des doigts, je constate que l’égratignure n’est que superficielle, quoique d’un bon décimètre de longueur. – C’est pas très grave… – T’es chanceux ! Hi ! Hi ! Ça te fera une belle cicatrice de guerre ! À voir le sort subi par la sacoche, j’ai effectivement eu beaucoup de chance. La sangle est coupée et quatre entailles barrent le sac. Au milieu, elles sont si profondes qu’elles laissent entrevoir le pistolet qui a lui aussi légèrement souffert. La fermeture éclair a été épargnée, l’équipement reste donc utilisable. Je répare la lanière d’un nœud et la repasse en bandoulière, de l’autre côté, pour épargner ma séduisante plaie de guerrier. – Qu’est-ce qui s’est passé ? Bonne question. Un putride s’excite plus que les autres. C’est probablement lui que j’ai chargé… Il n’est toutefois définitivement pas mort. Ma paume percute mon front. – J’ai foncé sur un zombie, mais il a été plus rapide sur le coup de griffes. J’ai dû chuter et me cogner la tête… La migraine n’attendait que je rappelle l’existence de ma caboche pour la tambouriner. Ma vision se brouille sous la douleur. – Oh ! Pauvre chéri ! Il faut pas attaquer les zombies à mains nues voyons ! Deep se colle et me masse la nuque, mais je suis trop sonné pour m’en rendre compte. – J’ai… j’ai tenté un passage en force… – Tu es vraiment courageux ! Mais ne dis rien. Hi ! Hi ! Repose-toi ! Elle m’aide cette fois à m’assoir. Ses doigts me dorlotent quelques minutes encore. – Viens fouiller quand tu te sentiras prêt, d’accord ? Je vais être juste à côté ! J’hoche la tête. Le son des pelletés régulières de Deep bordent mes tympans comme les vagues sur une plage. Je ne sais pas combien de temps s’écoule ainsi. La tempête cesse enfin de tonner sur mon récif crânien. Les brumes se dissipent de mon regard. Je cherche timidement la position du soleil; c’est le milieu de l’avant-midi. Je rejoins Deep. Elle s’informe de mon état, moi de la raison de sa présence ici. – J’ai vu qu’il y avait quelqu’un tout seul ici, alors je suis venue ! J’ai bien fait, non ? Hi ! Hi ! Hi ! Je t’ai sauvé et on va pouvoir passer la journée ensemble ! – Merci beaucoup Deep… … T’as pas idée à quel point tu me sauves. Tu fais foirer les plans de Toutakou, c’est magnifique. Si l’idée ne me terrifiait pas, je t’embrasserais. Surfant sur la glace brisée, nous poursuivons la conversation en bavardant de potins citadins, des vagues de morts que nous essuyons chaque nuit et de la sueur que notre labeur fait couler. Je me laisse emporter par ce flot de paroles anodines, remisant, pour un temps, mes problèmes à la calle. Je ne me suis jamais senti aussi bien avec Deep. Pour une fois, j’oublis de penser à ce que je dois ou devrais dire, je laisse les mots sortir spontanément et sincèrement, comme avec LaFin, l’autre soir, en haut de la tour. Outre ses rires stridents et omniprésents, je me rends compte que l’apparence de Deep me l’avais fait méjuger. Cette fille est aussi brillante que sa chevelure. Elle possède un sens de l’observation enviable et en sais plus que moi au sujet d’un paquet de détails. Ce ne sera pas aussi difficile que je l’aurais cru de la plonger dans le secret des magouilles de son homme. La conversation oscille vers Toutakou. À mon tour de lui en apprendre des bonnes ! |
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