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Récit : « Inéluctabilité »

SommaireChapitre 1

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Chapitre 1 : Courte nouvelle en un seul chapitre, en fait.
De toutes façons, tout le monde savait déjà ce qui allait se passer. Mais personne ne se l'avouait.

Les premiers jours, on se féliciterait des avancées, des constructions, on aurait espoir en un avenir meilleur, ou du moins, moins pire. On aurait quelques incidents, bien sur. Un jour, Halk ouvrirait les portes au petit matin pour aller fouiller, comme chaque jour, dans le désert. Il ne reviendra jamais, mais tout le monde alors semblera avoir oublié jusqu'à son existence. Jab, lui, réveillera un matin la ville en hurlant de terreur, racontant à qui voulait bien l'entendre qu'un mort-vivant était parvenu à passer les défenses et à entrer chez lui, son visage putréfié à quelques centimètres du dormeur qui s'était réveillé en sursaut et était parvenu à lui jeter à la figure son verre d'eau posé sur la table de nuit. Et tout le monde s'accordera à dire que cet homme avait toujours été fou et que ses propos n'avaient aucune valeur.

Et seuls les vautours sauront. Ils seront les seuls à observer l'inéluctable trépas de toute une ville dans l'ignorance. Les seuls à en profiter grassement. Les seuls à savoir ce qu'il y aurait après que les Hordes aient fini leur sale travail.

Eux sont perchés sur les quelques bâtiments de tôle rouillée, à regarder leurs futurs casse-croûtes avoir de plus en plus de mal, les jours passant, à garder un semblant de sourire dans la poussière de leurs visages. Au fil des tentatives désespérées de renforcer les barricades, on se rendra compte que finalement, de plus en plus de citoyens étaient là la veille et pas le lendemain. Que les chances s'amenuisent.

Les pires seront ceux qui n'auront pas le mental nécessaire pour tenir. Ceux que les grattements répétés, les bruits lugubres et le grondement des Hordes auront rendus fous. Un de ceux-là, un soir, ne pourra pas se retenir d'ouvrir la porte pour dire aux morts de "fermer leur putain de gueule, merde!" Bien tenté. Il finira probablement membres arrachés, à moitié enfoui dans le sable qui aura bien du mal à éponger tout ce sang. Et ses concitoyens paieront sa faute.

Au petit matin, un soleil pourpre se lèvera sur un carnage. Quatre survivants, cinq peut-être, sortiront de chez eux, tremblants de peur. Les plaques de métal rouillé, le vieux bois et la poussière qu'ils côtoyaient depuis des jours seront partout théâtre d'un effroyable massacre. Ils retrouveront quelques morceaux de Lorri, mais pas sa tête. Alf sera repêché, flottant dans le puits, le ventre déjà gonflé par la chaleur du soleil.

Alors, sous le coup de la panique, les quelques vivants (pleinement vivants) restants s'empresseront de piller les dépôts, les maisons, les corps, tentant leur ultime chance. Ils quitteront la ville ce jour-là, leur sac plein à craquer d'armes, de nourriture et d'eau. Sans se retourner, ils fuiront le chaos des quelques ruines laissées par des cohortes de morts infatigables, qui persévèreraient dans leur œuvre de destruction. Au moment où ils franchiront les restes des portes, pendouillant lamentablement aux gonds, grinçant dans le vent, ils sauront qu'ils étaient condamnés dès le début.

Ils tiendront encore quelques jours peut-être, terrés sous les dunes, cachés là où ils le pourront. Quand leur sac sera vide, ils en seront réduits à sucer des cailloux, à ronger leurs propres membres. Chaque nuit, ils écouteront les cris des Hordes, qui sembleront leur dire "rejoignez-nous!" Et dans leur folie presque totale, ils ne seront probablement pas conscients des quelques heures qui précèderont leur mort.

Oui. C'est comme ça que ça finira.

Les plus chanceux seront bien ceux qui mourront prématurément.

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