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Récit : « Dernier Rempart »

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Chapitre 31 : Papa...
Toudoudoum... Toudoudoudoum...Toum’Toudoumboom...

C’est fou comme la musique de cet ascenseur était ridicule et inutile. Un air banal qui donnait simplement envie de sortir plus vite de la minuscule cage. Un ascenseur, c’est comme une vie, il y a des hauts et des bas, et certaines fois, on reste coincé, mais la grosse différence, c’est que l'ascenseur, lui, ne repart pas toujours.

L’élévateur s'arrêta net. Nos corps sursautèrent et même Sorgs qui était resté assis, appuyé contre l’un des bords de la cage, se leva précipitamment.

-Panne de courant... Murmura-t-il...

-Il ne nous reste plus qu’un étage avant notre but. On va devoir y aller à pieds les enfants ! Criai-je gaiement.

La joie ne fusait pas chez mes spectateurs épuisés. Laurent ouvrit la porte à l’aide d’un pied de biche. Sorgs sortit en premier. Il passa le pas de la porte et on le vit frémir tant l’odeur de cadavre était forte. Il se pinça les narines, et chassa l’air de l’autre main. Il ne recula pas, et nous expliqua :

-Pas d’inquiétude, à pars des cadavre, rien par ici...

Laurent y alla aussi, suivit de Sengriff. Après un court instant, nous étions tous sortit.

Un énorme salle de balle était face à nous. Des tables étaient renversées, et sur celles encore en place, des assiettes garnies et des couverts en argents y étaient mis. Des corps où la vie s’était échappée étaient encore assis sur certaines chaises, habituellement, ils n’avaient pas tous leurs membres. Il y avait des nappes bleus tachées de sang, une grande double-porte au fond, qui menait sûrement aux cuisines et on voyait même une énorme carcasse de porc au fond de la pièce.

On entra, armes en main, prêt à faire feu si le besoin venait. Rien, le néant. Pas un bruit, pas un mouvement. Le temps s’était arrêté.

J’imaginais les bals qu’on organisait, les gens qui riaient et qui dansaient. Les belles femmes dans leur habit de dentelles se pavaner devant les hommes dans leur smoking noir parfait. Ils souriaient, elles avançaient et tous ensemble devaient se mettre à danser, calmement et dans un bonheur extatique.

Je pouvais presque sentir la musique entre les murs, l’air légèrement enfumé par la tranquillité.

Je posai ma veste sur un porte-manteau auquel il ne restait qu’un seul morceau. je redressai une chaise tachée de sang et de nourriture projetée. Je fermai les paupières.

*Flou général*

Treize ans, l’âge de maturité, j’y étais enfin arrivé. Je pris mon habituel unique verre de champagne pour fêter le nouvel an. Papa ne voulait pas que j’en prenne plus, et je ne le contre-disait pas. Je les voyais tous tourbillonner sur eux même au son d’une valse aux allures vieillies. Je secouais la tête en rythme, bercé par la musique, je planais comme un drogué qui reprenait sa dose semestrielle. J’étais bien, sur ma chaise de bois.... J’étais bien.

Papa me tira par la manche.

-Hé… Fiston, ça va pas ? Qu’est-ce qu’il y a ?

-Rien… C’est juste que… Maman est morte il y a maintenant cinq ans et demi. Entre deux, on a déménagé avec les soldats, et plus jamais on a parlé d’elle. je crois... Je crois qu’elle me manque...

Je pleurai, discrètement. Mes yeux avaient rougies et s’étaient humidifiés, mais je ne voulais pas briser la soirée. Je pris ma serviette et m’essuyai les paupières en tremblant.

-Ne t’inquiètes pas, Maman est partie, mais moi, je suis toujours là. Allez, profites de la soirée ! Il y a plein de jolie fille, vas donc leur parler !

Me dit mon père avec un clin d’oeil en me soulevant légèrement par les épaules.

Je n’étais pas d’humeur à ça. Je pris la main de Papa et lui dit :

-Je vais dehors, je suis pas trop en forme, j’ai envie de prendre un peu l’air.

Papa me sourit, et alors que je partais vers la porte, il me saisit par le bras, me tira vers lui et me chuchota :

-Tu sais que je t’aime, Fiston…Même si Maman est plus là, moi, je suis là pour toi, rappelles t’en.

Je le regardai dans les yeux.

-Moi aussi Papa…

On se prit mutuellement dans les bras.

Je sortis alors de l’hotel par l'ascenseur, en regardant Papa repartir sur la piste de danse avec son costume deux pièce trop grand pour lui et déjà taché avant même que minuit ai sonné. Je sortis avec le sourire.

-J’ai le meilleur des Papas…

Dehors, il neigeait à gros flocons. je regardai la tour se dresser devant moi.

Boom !… La tour s'effondra. Ma vie avec.


Je n’ai jamais su ce qui s’était passé, la seule chose dont je suis sûr, c’est qu’après ça, on m’a amené dans un famille d'accueil, et que j’ai arrêté de parler jusqu’à quinze ans.

Dans la vieille salle de bal aux allures dévastés, je chuchotai tranquillement.

-J’avais le meilleur Papa du monde…

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