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Niv. expérience : 1
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Format: journal Je l'ai déterré ce foutu pavé. Je m'en suis pincé la peau tant mes yeux se troublaient. Là, recouvert de poussière fraîchement remuée, aux coins écornés et aux pages brunies par le temps. Il a survécu, comme nous tous. Une région de ce caillou encore appelé Terre à l'époque, 6000 ans avant le noir, tant d'années avant que cette parcelle crasseuse où je me trouve ne se nomme Outre-Monde. L'histoire qui y est contée vie autre-part, ne s'imagine pas ici, n'a plus de réalité à vrai dire. Une partie de ce qui devait être un journal, une écriture virile et une mine appuyée. En voici les mots, la prose posée, l'hésitation qui les a terrorisé. Lundi 12 octobre 2060 « Voilà quelques mois que le visage de Gaïa change, que nous, météorologistes, physiciens, géologues en campagne au Pôle étudions cette mouvance nouvelle. Pourquoi ? Tant d'interrogations sur ces phénomènes innommables. Le ciel se couvre, la température augmente dangereusement, mais, paradoxalement, les paysages deviennent froids et inhospitaliers. » Nous rentrerons dans 7 jours au pays » Jeudi 15 octobre 2060 « Encore 3 jours. Il est temps. Cette étude me dégoûte et ses résultats m'exaspèrent. Rien, le néant cataclysmique que sont ces heures passées à gratter le sol, scruter le ciel ou bien mesurer tel ou tel caillou me révolte. On ne peut tout simplement pas expliquer ceci. La folie qui s'empare de ces hommes et ces femmes relève tout simplement d'une inconnue. Et si notre Nature se vengeait ? » Dimanche 18 octobre 2060 « Pourquoi ne veulent-ils plus partir ? Qu'est-ce qui est parvenu aux oreilles de mes collègues pour qu'ils préfèrent ce trou à la douceur de leur logis ? Et surtout, pourquoi ne pas m'en dire plus ? Pourquoi, pourquoi, toujours ce mot, ce dégueuli infâme qui peuple notre bouche depuis des semaines ! Marre... qu'ils meurent de froid, moi, je rentre. » Jeudi 22 octobre 2060 « Ce monde n'est plus le miens, où que j'aille les ténèbres entourent corps et esprits, embrument peu à peu ces gens. Cela fait presque une semaine que je suis rentré et je ne rouvre ce cahier que maintenant. Courir... voilà ce qui fut ma tâche depuis que j'ai poussé la porte de ce qui était jadis mon ''Home Sweet Home''. Dévasté, inondé, noir et glacial, je n'y ai même pas posé un pied. Et me voilà errant sous ce ciel noir comme l'ébène, seul témoin encore intacte de la folie devenue reine. Ce soir, je dormirais seul. » Pages blanches, plus rien n'a été écrit dés lors. Qu'est-il arrivé à ce pauvre homme ? Ce pèlerin fou qui vit certainement les premiers viscéraux arriver de nulle part. Si j'avais su, si nous avions tous su. Mais non, aucun de ces Hommes n'étaient capables de décrire cette dégringolade. La nuit est tombée, qu'elle était longue cette confession. La nuit est tombée, me voilà seul et loin de tout asile. La nuit est tombé, je ne dormirais pas ce soir, la nuit est tombée, ou du moins, pas seul. 6000 ans qui éloigne insouciance de résignation. auteur : VicO5491 |
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