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Récit : « Le Trans-Américain »

SommaireChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5Chapitre 6

Chapitre 7Chapitre 8Chapitre 9Chapitre 10Chapitre 11Chapitre 12Chapitre 13

Chapitre 14Chapitre 15

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Chapitre 9 : L'abri de Bridgeport
On était déjà partis du campement depuis trois bonnes heures, déjà. D’après les informations de la carte, on n’était plus très loin de l’abri. A peine une dizaine de kilomètres à parcourir. J’avais des cors aux pieds, et je marchais péniblement. Léa paraissait en pleine forme, bien qu'elle poussait mon Caddie rempli d’outils devant elle, et son visage aurait pu rayonner de santé s’il n’était pas aussi noirci. Elle gardait les yeux fixés sur sa carte, et la tenait de façon à pouvoir jeter un œil de temps en temps à sa boussole, bien qu’elle soie inutile, maintenant. Effectivement, on marchait sur l’autoroute menant à Bridgeport, et il suffisait d’aller droit devant.

Léa me dit que l’abri n’était plus qu’à un kilomètre d’ici. Parfait. J’allais enfin me reposer. Dès qu’on arriva sur les lieux, je vis que c’était désert. Pas de bâtiment, pas d’entrées, rien. La carte serait-elle fausse ? Se serait-on trompés ? On a fait ce chemin pour rien. J’étais découragé, et je n’avais aucunement envie de retourner à la plage de New Heaves. Mais Léa paraissait sûre d’elle. Elle partit vers une petite dune de sable, et se mit à sonder le sol avec un bâton en bois. Je m’approchai d’elle, croyant avoir compris ce qu’elle voulait faire. Un bruit métallique se fit entendre du côté Nord de la dune, et Léa se mit aussitôt à creuser avec une pelle prise du Caddie. Je fis de même avec une pioche.

On put dégager un double portail à doubles battants en acier, disposé sur l’horizontale, telle une trappe. Je la forçai avec facilité, en tapant sur la serrure avec ma pioche. Elle s’ouvrit, libérant des nuages de poussières, et dévoila un escalier qui descendait vers les entrailles du sol. On laissa notre matériel en surface, puis on entra dans l’abri, et on se mit à descendre une par une les marches, de peur de tomber sur une mauvaise surprise. Une dizaine de mètres plus bas, on fit irruption dans une grande salle aux murs métalliques, et qui reflétaient les quelques rayons de soleil qui filtraient ici. Le toit laissait passer un petit carré de lumière, traversant les vitraux à moitié brisés. Je pus entrevoir des dizaines d’ampoules disposées sur les murs, et plusieurs sacs de couchages entassés sur un pan de la salle, des tentes, des valises, des draps, etc.

- Aucun intérêt, maugréa Léa.

Elle partit vers le mur opposé, et essaya de forcer une autre porte à doubles battants avec sa pelle. Dès qu’elle put l’ouvrir, un fracas se fit entendre de l’autre côté. Je courus derrière elle, pour ne pas la perdre de vue, mais elle s’avança. Dès qu’elle mit le pied de l’autre côté de la salle, j’aperçus deux grands barils attachés au toit, juste au dessus de la porte à doubles battants. Je criai pour essayer de la prévenir, mais j’étais trop loin. Les 2 barils se penchèrent sous l’effet d’un mécanisme relié à la porte, et versèrent leur contenu sur Léa, qui est restée juste en dessous d’eux. C’était de l’eau. Dès que l’eau se versa sur elle, elle ferma les yeux, et les rouvrit pour ensuite constater la présence des barils … Elle maudit à haute voix ce stupide piège à zombies, et je ne pus m’empêcher de rire.

- Le bon côté, c’est que ton visage est propre.
- Mes vêtements sont trempés, mais Vraiment … ( Elle appuya sur le V )
- Tiens, je vais aller chercher un drap parmi le fouillis de cette salle.


Je me dirigeai vers le pan des tentes, puis je me munis d’un drap, et accessoirement d’un foulard. Je remis le tout à Léa, qui me remercia, pour ensuite repartir explorer la salle au piège. Il y avait là une multitude de pièges en tout genre, piège à loup, faux sols, attrape-nigauds de tous genres. Mais pas aucune trace d’humains. Léa esquivait habilement les pièges, pour atteindre l’autre moitié de la salle, délimitée par une muraille.

Vers l’angle que formait la muraille et le mur métallique de la salle, une petite échelle permettait de passer de l’autre côté de la muraille. On l’emprunta, moi le premier, pour ensuite tomber sur une véritable petite ville, avec plusieurs tentes aménagées en masse dans un côté, des armes, de l’eau, des vivres (pourries) et des matériaux divers entassés sur une « place » centrale. La surface avant habitée par les rescapés s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres de longueur et de larguer, bien que l’on soie sous terre. Les survivants ont aussi aménagés un système de récupération de l’eau salée, en utilisant la technique l’évaporation de l’eau et le dépôt du sel dans de grands bocaux en verre, reliés par des canalisations primitives jusqu’à la mer. Des fenêtres creusées sur les murs faisaient entrer la lumière, et le toit était creusé de toutes parts, chaque trou était recouvert par du verre, pour éviter que les putréfiés ne tombent par là-vas.

- Eh, viens voir par là !, me cria Léa.

Je la rejoignis à l’autre bout de la pseudo ville. Elle me montra un périscope, et me demanda de voir dedans. Un périscope ! Quelle ingéniosité ! Intrigué, je jetai un coup d’œil dedans, puis je vis que la nuit est tombée. Elle me montra aussi accroché à un mur le plan de l’abri. Des croix étaient tracées sur toute la partie Nord de l’abri, et un cercle rouge était tracé sur une salle, comparable à celle où nous étions. Des sueurs froides descendaient de mon front.

- Mais tu comprends ce que ça veut dire ? Toute la partie Nord est détruite, et le cercle tracé ici, c’est là où nous sommes ! Ils ont bâti ces fortifications car les putréfiés n’ont qu’à descendre par la partie détruite, et entrer par la grand porte à doubles battants de tout à l’heure !
- Oh, merde ...


Je fus interrompu par une goutte de je-ne-sais-quoi qui est tombée sur mon nez. Cette goutte sentait la pourriture. Léa regardait le toit de la salle, bouche bée, pointant du doigt un des innombrables trous. En regardant dans sa direction, je vis des pieds de putrides marchant sur les doubles vitraux, des dizaines et des dizaines se dirigeaient à cet instant vers la dune, sentant notre odeur de chair.

On était obligés de se barricader ici … Damn It !



Suite …

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