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Récit : « Le messager »

SommaireChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5

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Chapitre 4 : Partie 4
Partie 4.0 :   Le commencement

Relevé de communication téléphonique entre Mathilde Desprunes et Cindy Desprunes
(citation)

(citation)
Cindy, rien ne va plus, ici, Michael est malade depuis une semaine. 40 de fièvre, tu crois que c’est normal à son âge ?

(citation)
Oh, tu sais, les jeunes, la fièvre grimpe vite. C’est comme pour les vieux, tu vois. La vieille madame Artie est au lit depuis trois jours. La jeunesse et la vieillesse, c’est pas si différent, tu sais. Au début, t’as pas de dents, pas de cheveux, et t’as besoin d’aide pour aller aux toilettes. À la fin, c’est tout comme.

*Rires*
(citation)
Tu as sûrement raison... Je vais appeler l’école pour lui dire qu’il sera bientôt rétabli. Bisous soeurette, merci pour tout.

(citation)
Prends soin de toi, surtout...


Lettre de Sirius Powel à Dany Rostr

(citation)
Ah, mon ami, ça fait si longtemps que je ne t’ai pas vu. Que deviens-tu ? J’ai appris que tu t’étais marié avec Anne ? Et dire qu’elle sortait avec moi au collège ! Que de bonnes années, n’est-ce pas ? 
Hier, je suis allé au parc où nous regardions ensemble les filles passer, il y a déjà quinze ans de cela. Elles y sont toujours aussi belle, Dany ! Je me demande si un jour cela changera. Rien à noter, sinon que les robes sont de plus en plus courtes, et c’est tout à notre avantage ! Vive l’été, n’est-pas ? 
J’espère qu’on se reverra vite. Un pique-nique ça te plairait ? Anne aimait bien, en tout cas. J’habite pas très loin du champs des Harris, dans le grand immeuble rose, si tu t’en souviens encore. Passe quand tu veux, tu seras toujours le bien venu. 
Tu me manques, mon ami. J’espère qu’on se retrouvera.

Ton Sirius !

Ps : Petite épidémie de grippe, dans le coin, et ça semble se diriger vers chez le sud. Faites attention, on ne sait jamais.


Extrait du ‘’Métropolitain belliqueux’’

(citation)
La légère épidémie de grippe se propage en continue vers le sud depuis le centre du Kansas. Deux décès, en une semaine. Les défunts se trouvaient être des personnes âgées et en mauvaise santé. Nous vous conseillons par prudence d’éviter à vos enfants des contactes rapprochés avec des animaux, et vous prions de soigner votre hygiène. Lavez-vous les mains avant et après avoir touché un animal.


Rediffusion du Journal de vingt heure du cinq octobre 2007

(citation)
(citation)
Comme vous avez pu le constater, une épidémie de grippe semble s’être emparé du sud du Kansas. Celle-ci semble être propagée par les animaux, notamment canin. Si votre chien montre des signes de maladie évident, emmenez-le au plus vite chez votre vétérinaire.

Monsieur Chears remonta sa cravate d’un coup sec, inspira profondément en se raclant la gorge, et reprit l’audience.
(citation)
Aucune raison de s’inquiéter, évidement.
 
*Tousse*


Invitation à un enterrement au milieu du Kansas

(citation)
Vous êtes convié à l’enterrement du très regretté Michael Desprunes, mort âgé de sept ans d’une grippe. La famille a besoin d’être réunie, durant de tels chagrins. Merci d’avance pour votre venue, le vendredi 8 octobre, au cimetière de Boot Hill. Ainsi s’en va la vie, et ainsi faut-il pleurer les morts.

Au regret, bonne journée.

Léonard Desprunes.


Relevé des communications envoyés de l’état du Kansas à la maison blanche.

(citation)
(citation)
Sommes-STOP-Heureux-STOP-de-STOP-vous-STOP-annoncer-STOP-la-STOP-découverte-STOP-d’un-STOP-vaccin-STOP-contre-STOP-la-STOP-grippe-STOP-qui-STOP-sévit-STOP-en-STOP-Arizona-STOP-Permission-STOP-de-STOP-le-STOP-distribuer-STOP-en-STOP-pharmacie?-STOP-

(citation)
Accordé-STOP-


Retransmission de la fréquence radio ‘’BSM Radio’’ du 13 octobre 2007, à 10 heures et 14 minutes.
(citation)

(citation)
Et toi, Tom, t’en penses quoi de ce vaccin ?

(citation)
Une pure daube ! C’est de l’eau savonneuse qu’on nous injecte dans les veines contre cinquante foutus dollars !

(citation)
Entièrement d’accord ! Avec cinquante dollars, on peut acheter combien de litrons de bière, à ton avis ?!

(citation)
J’sais pas... Peut-être trente litrons de bière !

(citation)
Concitoyens américains ! Ne faites donc pas la même erreur que Tom en achetant le vaccin ! Entre trente litres de bière, et un centilitre d’eau savonneuse, vous savez quel choix faire !



Conversation entre Samuel Denevier et le Docteur Miraz
(citation)

(citation)
Et avec ça, plus de soucis pour cette saleté de grippe ?

(citation)
Non, plus aucune inquiétude. Ne bougez plus, je plante l’aiguille.

(citation)
Aïe ! Ça fait mal, quand même !
 
(citation)
Voyons, monsieur Denevier, ne faites pas l’enfant !




Rediffusion du Journal de vingt heures du 20 octobre 2007
(citation)

(citation)
Non ! Je ne veux plus vous lire ces foutaises ! Putain, mon frère est mort hier ! Ce vaccin ne fait qu’empirer la situation, ne croyez pas vos médecins ! Ne les croyez pas !!!...Ça ne sert à r...
*Interruption soudaine de l’émission*


Question d’un enfant à sa mère 

(citation)
(citation)
Maman, si papa revenait à la vie, tu serais contente ?

*Maman pleure*
(citation)
Oui, mon chéri, mais c’est trop tard...

L’enfant pleure alors lui aussi, et va se loger dans les bras de sa mère. Pauvre famille.
(citation)
Dany, tu nous manques tant...


Enregistrement à l'hôpital psychiatrique Anne-Michel, au Colorado
(citation)

(citation)
Vous dites, madame, que votre mari a tenté de vous mordre, alors qu’il venait de décéder après une chute dans l’escalier, et vous étiez donc contrainte de lui briser le crâne à l’aide de votre... fer à repasser, c’est bien ça ? Croyez-vous vraiment que cela soit possible ? Raisonnez-vous, madame, s’il vous plaît.

La femme en larmes :
(citation)
Croyez-moi, docteur, je ne vous mens pas, aidez-moi, aidez-nous. La fin du monde approche, regardez ! C’est cette grippe ! À l’aide ! Sortez-moi de là ! Nous devons avertir le monde ! À l’aide ! Non, lâchez-moi ! Laissez-moi partir ! Nous sommes en danger ! Pervers, lâchez-moi grosse brute ! Arrêtez !

(citation)
Smith, vous voulez bien raccompagner madame Danelle dans sa chambre. Oui, elle est désormais sous notre responsabilité. Oui, notre patiente.



Partie 4.1 : Le commencement (2)


Communication du capitaine Larry et de l’officier Trask via talkie walkie durant l’évacuation du foyer épidémique, Hays, Kansas.
(citation)

(citation)
Officier Trask, ici le capitaine Larry. Les mouvements de foules ont-ils été calmés ?
(citation)
Capitaine, à peu près, mais de nombreux citoyens montrent un caractère anti-patriotique.
Dans la masse grouillant de civils, (citation)
Cette foutue grippe, c’est la faute aux armes nucléaires ! L’Etat a merdé en voulant dépasser Dieu, et on veut faire porter le chapeau aux cabots ! Bande de chiens ! 
Des cris se soulèvent de la foule, le cri d’une voiture qui explose au loin. (citation)
Officier Trask, dois-je vous rappeler quelle est la sentence en temps de crise pour trahison contre la nation, et que vous avez le droit de faire feu pour calmer toute émeute ?
(citation)
Non... Capitaine. Je le sais.
À nouveau la même voix qui s’élève (citation)
Alors ! Vous allez faire quoi ? Me buter ? N’assumez pas votre faute, vous avez raison ! Lâches !
Un coup de feu. Silence.
Silence...


Une vieille cassette à bande provenant d’un enregistreur apparemment détruit.

(citation)
Stevie Mac Wood à l’antenne pour vous. Je m’aventure aujourd’hui pour la première fois dans la ville abandonnée de Hays, au Kansas. J’ai traversé les barrages militaires de nuit - ces salauds ont mis la zone en quarantaine - et j’ai dormis dans un vieux motel abandonné. Ce matin, rien à signaler. Je me suis alors dirigé vers le centre, et là, enfin du croustillant. Vous avez le droit de savoir, merde. Je suis actuellement vers ce qui semblait être l'hôtel de ville. La pancarte à l’entrée a été arrachée, et les gonds de la porte ont sautés. Un bruit . Ça alors ! Vous avez entendu ? On dirait qu’il y a du monde là-dedans. Peut-être un chien, merde. J’ai peur de me faire infecter, vous comprenez. L’Etat dit tout le temps que la grippe vient des vieux cabots. Bon, c’est bien pour vous que j’y vais. Vous avez le droit de savoir, oui. Allez, j’entre ! Bruits de pas. Oh mon Dieu... Il y a des cadavres partout. Seigneur, mais que s’est-il passé là-dedans ? Les corps sont à moitié déchirés, l’odeur est atroce. Je dois me boucher le nez. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu... Une assiette qui tombe. Eh, il y a quelqu’un ici ?! Oh mon Dieu... Je suis pas infecté, je peux vous aider ! Un gémissement . Vous... vous êtes blessé ? J’ai un téléphone portable, si vous voulez. Vous pourrez appeler les secours. Bruits de pas. Je viens vers vous, n’ayez pas peur. Oh mon Dieu ! Mais qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?! Je... Mais... Oh mon Dieu ! Qui vous a fait ça ?! Un gémissement . Quoi ?... Pardon ? Une voix très faible . Je... Partir ? Mais, vous avez besoin d’aide... Un nouveau bruit, du fracas, une chute, un cri, du silence... Des crissements d’os et de chairs qui craquent sous des canines. Du silence... Du silence... Seulement du silence. 


Ça avait commencé ainsi, dans ce même silence.


Rediffusion du journal télévisé de vingt heures du 30 octobre 2007

(citation)
Mes chers concitoyens, l’Amérique est en crise. La grippe a pris tout l’état du Kansas, ainsi que le Colorado. Ne sortez de chez vous sous aucun prétexte. Des vaccins sont toujours en vente dans vos pharmacies. Merci de ne pas croire aux rumeurs concernant la mort marchante dont certains parlent tant. Ce ne sont que de vulgaires commérages et ceux-ci ne doivent en aucun cas vous inquiéter. Le Gouvernement a la situation sous contrôle. Je répète, la mort marchante n’est qu’une simple rumeur. L’Etat a la situation sous contrôle.


Rapport radiophonique sur la ligne militaire C-95

(citation)
Bzz... Sergent Stromb, l’évacuation d’Omaha est un échec. Ordre de tirer sur toutes les cibles vivantes... et mortes... Bzz... Terminé.


Recueil des transmissions entre la Chine, les Etats-Unis, et la France, le 3 novembre 2007

(citation)
(citation)
Zone A, B, et C contaminées. Cette grippe nous dépasse. Les Etats-Unis proposent la migrations des personnages nécessaires à la bonne continuité de l’espèce humaine ainsi que des ressources patriotiques essentielles en Alaska pour éviter tout risque d’extermination total. Confirmez.

(citation)
La France confirme.

(citation)
Grzz...

(citation)
Ici les Etats-Unis. La liaison avec la Chine semble être perdue. Un simple problème technique, sûrement.


Interview de Cindy Rieres, témoin d'événements paranormaux à Des Moines, diffusée le 7 novembre 2007 sur une petite chaîne locale

(citation)
Ils sont tous mort, dans le quartier, ils se sont entretués. Ils étaient morts, mais ils marchaient encore. Ils se sont entretués. Mon mari a mordu ma fille, ma fille a mordu son frère, mon fils a mordu un camarade d’école, ce même camarade d’école a mordu sa mère. Sa mère a mordu son mari. Son mari a contaminé toutes les personnes de son bureau. L’épidémie prend tout. Mon Dieu, je suis seule maintenant, et les militaires ont condamné la zone. Tous, ils sont tous morts. Aidez-moi, je vous en supplie... Les morts reviennent... Ils reviennent...


Conférence télévisée très controversée du parlement d’Espagne

(citation)
Nous tenons à rassurer nos concitoyens. Les divers spéculations concernant un phénomène de revenant d’entre les morts sont toutes erronées. Les communications avec les autres pays ont été coupées par mégarde, et non pour vous cacher une vérité totalement chimérique. L’épidémie de grippe qui sévit sur la planète, bien que dangereuse, ne ramène pas les morts à la vie. Nous vous conseillons par sécurité pour votre santé de prendre des vaccins dans votre pharmacie la plus proche, si ce n’est pas encore fait. L’Etat vous prie de garder votre calme, s’il vous plaît. Nous n’avons pas besoin d’émeute pour des rumeurs... des foutues rumeurs, bordel !



Partie 4.2 : Nous y voilà

Pshhh !... 

La douche propulse doucement la vie depuis son embouchure. Les gouttes d’eau viennent  perler sur ma peau, roulant du haut au bas de mon corps, s'agrippant à mes cheveux, mes poils, mes cils. C’est froid. J’inspire. Le pommeau de douche s’élève en suivant la courbe de mon bras, et ma nuque se soulève. Ma bouche ouverte accueille le scintillant liquide. Je sens chaque pression, chaque brisure. Tous ces diamants qui viennent se fracasser contre mon visage pour couler, simplement couler.

Je tends un bras vers la gauche, et saisis la vulgaire savonnette rose qui patientait là. Sous l’étreinte, j’apprécie son corps qui gagne en mollesse peu à peu, tout doucement. Je la porte à mon torse, puis frotte. L’effort est extrêmement maigre ; un simple mouvement de gauche à droite, qui balaye les infimes particules tant rejetées.

Je pose le savon sur son petit emplacement, vers les deux pommeaux de la douche. Je laisse encore quelques secondes l’eau se déverser à son rythme, puis ferme les vannes sèchement.

Dès lors, je sors de la douche, attrape un linge en marche, le plie autour de ma taille, et sors dans mon petit appartement, perdu au milieu de Grangeville, dans l’Idaho. 

Mon ridicule salon m’accueille, comme chaque fois, de cette façon si intime et personnelle. Son odeur de murs décrépis, usés par l’humidité et les âges. La moquette glisse sous mes nus pieds, à sa bonne habitude. Moi la foulant comme le lit d’une plate rivière d’un été enfin arrivé. Je croise alors mon miroir, qui me jette au visage le reflet d’une face mal rasée, d’yeux bruns fatigués, de cheveux mi-longs et trempés, d’un nez grec, fin, plutôt raffiné, de joues dégoulinantes d’infimes gouttes de sueurs légèrement rosées, d’un front couvert sous des algues chatoyantes le masquant, à jamais caché, et d’un cou tendu blanc, imberbe, perlé.

La radio grésille les informations de ce sombre 8 novembre 2007. Ils parlent tous de la grippe. Cette saleté ne semble pas vouloir de moi, mais nombreux sont ceux qu’elle est venue visiter une unique fois. Et elle semble leur avoir tellement plue qu’ils sont restés avec elle jusqu’à la mort. 

Je me sers une tasse de café tout en feuilletant le journal du jour, un ramassis de bêtises  des plus courant. Je repose négligemment les feuilles sur la table, et bois. Le liquide me brûle légèrement la langue. Je repose le conteneur.

La mort marchante , mais qui pourrait bien y croire à de telles chimères ?

(citation)
Saleté d’épidémie, saleté de rumeurs, saleté de ville, saleté de vie...


Me dis-je à moi-même.

[...]

Deux jours plus tard, je prendrai la route précipitamment, abandonnant mon journal et ma tasse de café habituels. Je partirai seul, roulant dans une vieille auto récupérée aux abords d’une rue déserte. Je tracerai mon propre chemin. Ma carte, une radio, la voiture, et moi. Rien d’autre.

Très vite, je me déciderai que rejoindre Washington ne pourra qu’être une bonne chose. Loin du Nebraska et du Kansas, qui semblaient regorger tout particulièrement des horreurs qui me chasseront peu avant mon départ.

Je trouverai l’endroit désert, et commencerai à perdre espoir. Là, je rencontrerai cet homme agonisant sur un trottoir, qui me suppliera de l’achever. Là, je commettrai mon premier meurtre. 

Je croiserai plus tard un car de réfugiés, sillonnant tout comme moi la route. Je tomberai amoureux. Nous nous installerons avec les autres en communauté, dans la banlieue de Salem. Nous créerons ce camp qui me garde encore aujourd’hui. Elle m’abandonnera. 

Mais ça, je ne le savais pas encore, non, je ne savais pas.

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