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Récit : « Comment tuer ce qui est déjà mort ? »

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Chapitre 10 :
Une ferme, donc. Une petite maison . Un poulailler tout proche. Une grange. Des champs de blés. Trois cochons, dans un enclos. Toujours en vie, les cochons, comme les poules d'ailleurs. Des toilettes extérieures, que j'inaugurais immédiatement. La route avait été longue, et le stress n'aidait pas . J'inspectais rapidement la grange, rien de bien intéressant ... je notais la présence d'un tracteur et de ce qui semblait être une moissonneuse, sans doute pour le blé. Je me demandais si ils avaient internet dans le coin. En tout cas, je captais du réseau, bien que faiblement. Il y avait aussi quelques arbres fruitiers dans la cour. Et une allée de gravillon bien nette, avec un garage, fermé évidement.

Je m'approchais finalement de la maison elle même. Je dois dire que je m'attendais au pire. Portes fermés ? ouvertes, avec des morts dedans ? avec des gens vivants, qui m'accueillent à coup de chevrotine ? Aucun moyen de savoir. En tout cas, ça avait l'air plutôt solide, vu de l'extérieur. Porte ET volets renforcés. Avec des grilles aux fenêtres, s'il vous plaît ! Le proprio devait sûrement être parano ... les voleurs ne devaient pourtant pas être des masses dans le coin. Et même pas une chatière, avec ça !

Je finis par me dire que le meilleur moyen d'affronter ce qu'il y avait à l'intérieur, quoi que ce soit, était tout simplement de sonner. Ce que je fis donc, avec je dois bien le dire, une frousse terrible.
Pas de ' ding dong ! ' bien gentil.
C'était une sonnerie personnalisée. Un espèce de gong, reproduit plutôt bien je dois dire. Et plutôt fort. J'ai failli faire un arrêt cardiaque en l'entendant résonner, très fortement.

Pas de réponses. Ni de bruits, en fait. Cette baraque était aussi silencieuse qu'une tombe, même les bestiaux de dehors se tenaient tranquille. J'examinais la serrure, qui avait l'air relativement solide, et envisageais un moment de forcer la porte, ou l'une des fenêtres. Puis je me dis qu'avant de se mettre à faire ce genre de plan, regarder si la porte était ouverte ou pas était une excellente idée.

Et en effet, c'en était une. La porte s'ouvrit lentement, sous ma poussée.Sans un grincement. Cette ferme était décidément bien entretenue jusque dans les moindres détails. La porte devait être huilée régulièrement. Il n'empêche que je n'en revenais pas. Investir dans la sécurité au point de mettre des barreaux aux fenêtres, pour une maison en rase campagne, et laisser la porte ouverte était ... totalement stupide, incohérent , et ... une bénédiction pour moi. C'etait peut être aussi le signe que quelque chose ne tournait pas rond à l'intérieur ...

J'entrais avec méfiance, tenant une serpe à la main. Je déposais mon sac dans l'entrée, eu le réflexe de fermer la porte, que je verrouillais, moi. Au moins, si des gens venaient de l'extérieur pendant que j'explorais, ils ne pourraient pas rentrer. Et je pouvais sortir relativement facilement, le loquet étant rapide à enlever ...

La maison était très propre, le parquet apparemment ciré. Je découvris rapidement les occupants de la maison dans le salon. Enfin, les occupants ... les ex occupants, plutôt. Un couple, manifestement.Environ la trentaine, je pense.
La tête de l'homme pendouillait, il n'y avait plus que quelques bouts de chairs qui la maintenait. La femme avait apparemment eu un copieux repas, à en juger par les traces de sang un peu partout, et les tripes à l'air sur le canapé. Néanmoins, dans l'immédiat, ce n'était pas l'horreur de la scène elle même qui me faisait plutôt peur, mais la femme elle même.

Elle était morte, pas de doute. Enfin, je veux dire, VRAIMENT morte. Une seconde fois, quoi. D'une balle dans la tête. Je voyais distinctement la douille par terre. Ce qui posait deux questions très importantes : Qui l'avait tué, et OÙ était il, ou elle, actuellement ? Encore dans la maison, ou non ?

Je résolus extrêmement vite ces deux questions d'importance vitales. Le pistolet plaqué sur ma tempe était, il faut bien le dire, un sacré indice.

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