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Récit : « Comment tuer ce qui est déjà mort ? »

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Chapitre 11 :
Il y a des moments durant lesquels le temps nous semble passer bien trop vite. Et puis d'autres où au contraire il se déroule à un rythme ridiculement lent et où la moindre seconde vous paraît des heures.

Ce moment là appartenait à la seconde catégorie.

Je n'ai jamais eu la prétention d'être ' bon ' en gym. Loin de là même. Aussi j'imagine que c'est un petit miracle que ma réaction face à l'arrivée incongrue dans ma vie de ce canon métallique sur ma tempe fut un magnifique salto sur le côté. Sans aucun doute la peur, la peur panique de mourir.

Je ne pourrais absolument pas dire d'où ça m'est venu. Peut être des cours d'aïkido de mon enfance ? Néanmoins, j'imagine que j'exagère un peu : le magnifique me paraît de trop, vu que mon salto eu deux conséquences majeures : me faire entrer de plein fouet dans l'armoire, plutôt douloureusement, et me faire éviter la balle qui suivi son exécution, une demi seconde plus tard. Je dois dire que même maintenant, des année plus tard, je n'en reviens absolument pas de ma veine.

Elle aurait pu tirer de loin, au lieu de prendre le risque de s'approcher. Elle aurait pu presser la détente une seconde plus tôt, et nous n'aurions jamais été présenté l'un à l'autre.

Ce ' elle ' se présentait sous la forme d'une femme à peine plus âgée que moi, la vingtaine. Rousse. L'air incroyablement surpris. Le bras tremblant, avec au bout un antique flingue. Qui me pointait toujours, en passant. Mais elle ne tirait plus.

Quinze seconde de silence, pendant qu'elle me dévisageait, moi accroupi sur le sol face à elle,l'épaule douloureuse, du mauvais côté du canon de surcroît, je pensais que c'était à moi d'engager la conversation. Avec un truc intelligent à dire, si possible.

" heu ... par pitié, je vous en supplie, ne me tuez pas ? "

Un gros blanc. Puis elle baissa lentement le bras et explosa de rire. Un rire dément.
J'étais un peu vexé, je dois dire.
Puis, sans aucun signe avant coureur, elle se mit à pleurer.

J'étais totalement perplexe sur la conduite à aborder. Je n'avais jamais été super doué pour ce qui concerne ce genre de trucs, et le fait que je ne la connaissais absolument pas, et surtout qu'elle ai toujours un flingue à la main ne m'incitais pas à la prendre dans mes bras. Qui plus est, avec les deux refroidis juste à côté, je pense que ça aurait fait un drôle de tableau.

" Mademoiselle ? calmez vous. Ca va aller, d'accord ? " J'allais l'inviter à s'assoir, mais le canapé était un peu ... occupé.Donner moi votre arme, d'accord ? je ne suis pas l'une de ces choses. Je suis de votre côté, tout va bien ... voilà.
Je lui avais pris l'arme sans aucune réaction de sa part. Elle sanglotait toujours.
C'est vous qui avait fait ça ? vous les connaissez ? Vous habitez ici ?Question stupide, je suppose, mais il FALLAIT que je sache. L'idée de me retrouver une fois encore de l'autre côté du mauvais bout d'une arme ne m'enchantait pas du tout .

Elle stoppa peu à peu ses pleurs. Me regarda dans les yeux.
Les Jimenez ... j'habite dans la ferme d'à côté. Elle était en train de ...et puis elle m'a vu. J'ai tiré en pleine tête.Une jolie voix.Alto, peut être ? Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire de mal, je pensais que vous aussi, vous ...Elle frissonnait. Puis se remit à pleurer.

J'étais vraiment pas doué pour le soutien moral. Et au final, c'était pas l'important. D'abord la survie, ensuite on deviendrait potes. Et puis, c'est MOI qui avais le flingue, à présent. Fini les serpes et autres sabres à champagne ! La machin avait plutôt l'air antique cependant. Et je n'avais aucune expérience de tir. Ni munitions, en fait. Je ne savais même pas combien de balles il restait.
En fait, il y avait tout un tas de choses que je devais absolument savoir.

" Vous avez bien fait vous savez. je suis vraiment désoler, mais il FAUT que vous vous ressaisissiez. C'est très important. Écoutez moi : Il vous reste des balles ? vous êtes là depuis quand ? Vous vous appelez comment ? Vous vivez seule ? Chez vous c'est sécurisé ? Il n'y a que ces deux personnes qui vivent ici ? C'était vraiment cruel de ma part. Mais c'était nécessaire.

Elle avait l'air vraiment choquée. Elle écarquilla les yeux. "Je ne sais pas ... je n'ai pas bougé depuis des heures, après avoir ... mes parents, dans ma maison, ils ont ... j'ai pris ça, c'est un vieux souvenir, mon père, il a fait l'Indochine. Il est mort. Ils l'ont ... il n'y a pas d'autres munitions ...
Je suis venu ici en courant, j'avais peur, je pensais qu'ici ...

Elle était traumatisée. Mais je savais au moins ce qu'il s'était passer. Et puis elle ouvrit les yeux en grand, l'air totalement paniquée.

" Marc ! " Un temps d'arrêt. Ils ont un fils ! marc, il a huit ans,je ne l'ai pas vu, il ...

Mais je le savais déjà. Il était juste en face de moi.

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